Leur société

Tolbiac : après l’évacuation, la mobilisation continue

À l’université Paris 1, le site Pierre Mendès-France (communément appelé Tolbiac) a été évacué vendredi 20 avril après plus de trois semaines d’occupation par les étudiants protestant contre la sélection à l’entrée de l’université.

Depuis mercredi 11 avril, et le communiqué du président annonçant qu’il avait demandé à la préfecture d’intervenir à Tolbiac, le mouvement était rythmé par les rumeurs successives d’évacuation imminente.

Jeudi 19, une assemblée générale a encore réuni près de 300 personnes malgré l’approche des vacances et des examens, avant un départ collectif pour aller manifester aux côtés des cheminots et des autres étudiants mobilisés. La manifestation, dynamique et enthousiaste, avec les plus grands cortèges étudiants depuis le début de la mobilisation contre la loi ORE, a marqué les esprits.

C’est le lendemain matin vers 5 heures que les CRS sont intervenus pour évacuer les occupants de Tolbiac. Plusieurs centaines de CRS, complètement harnachés, boucliers et matraques en main, ont envahi l’université. Ils ont distribué les coups, envoyant plusieurs étudiants à l’hôpital, et interpellant un étudiant.

La presse s’est alors fait le relais des mensonges de la présidence de l’Université, montrant des images du prétendu capharnaüm dont les étudiants auraient été à l’origine. En réalité les portes éventrées étaient intactes... jusqu’à l’intervention des CRS, le matériel vidéo tant évoqué a pour l’essentiel été remis à l’administration par les occupants eux-mêmes, et quant aux tags, ils n’avaient pas attendu la mobilisation pour fleurir régulièrement sur les murs de Tolbiac.

Quant aux faits de prostitution et de trafic de drogue évoqués à la télévision par le président de l’université, ils n’étaient que le fruit de sa propre imagination. Les étudiants et le personnel qui s’organisent depuis des semaines pour que tout se passe au mieux à Tolbiac en ont été indignés.

Après l’évacuation vendredi 20 avril, des centaines d’étudiants, d’enseignants, de militants, et même de cheminots, se sont retrouvés devant l’université. À 12 h puis à 18 h, des prises de parole ont eu lieu, dénonçant l’intervention policière et les réformes du gouvernement. Toute l’après-midi, plusieurs centaines d’étudiants de Paris 1 ont manifesté, semant la police bien démunie face aux jeunes déterminés. Le message était clair : ce n’est pas parce que Tolbiac est évacué que le gouvernement en a fini avec la mobilisation étudiante.

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