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- Lutte ouvrière n°2595
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Dans les entreprises
RATP – Bodyguard : scandale de la sous-traitance
Le 16 avril, les 430 employés de sécurité-gardiennage de l’entreprise Bodyguard ont reçu un SMS ou un mail leur demandant de cesser toute activité. Ils n’ont pas été payés et ne savent pas ce qu’ils vont devenir.
Beaucoup gardiennent les sites de la RATP, mais aussi de la ville de Paris et des hôpitaux. Dans plusieurs dépôts de bus, les militants CGT ont appris cette situation et ont organisé un premier rassemblement au dépôt de bus de la Croix-Nivert, dans le 15e arrondissement de Paris.
C’est d’abord un état de choc pour les travailleurs de Bodyguard, qui sont sur les sites depuis quinze ans parfois et travaillaient pour d’autres sociétés avant d’être repris par Bodyguard, dans le cadre des marchés de la sécurité mis en appel d’offres par la RATP.
Cette dernière, après le scandale du chantier de rénovation du RER A, où des salariés d’un sous-traitant n’étaient plus payés depuis des mois, a une fois de plus usé d’un système qui repose sur l’exploitation et l’escroquerie des travailleurs. En 2015, le patron de Bodyguard avait été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis, 150 000 euros d’amende et la saisie de plusieurs véhicules de luxe. Il s’avère que Bodyguard pratique aussi la sous-traitance en cascade, via quatorze contrats de sous-traitance dans la sécurité, représentant 1 000 salariés.
Ce sont autant de travailleurs dans l’incertitude et sous la menace du chômage. La RATP avait prévu de passer le marché du gardiennage à une nouvelle société en juillet. Se pose donc dès maintenant le problème de la reprise des travailleurs de Bodyguard avec maintien de l’ancienneté. La RATP, dont la responsabilité est totale, peut régler tout cela et doit le faire. D’ailleurs, à une époque, les gardiens de site RATP étaient des agents de la RATP.
Pas question qu’un seul travailleur de Bodyguard se retrouve au chômage !