À Toulon11/04/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/04/LO2593.jpg.445x577_q85_box-0%2C14%2C300%2C403_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

À Toulon

« H.A. 88 ans, en attente d’un soin depuis sept heures avec une fracture du col du fémur », « M.B. 87 ans, quatre heures d’attente pour une radio, six pour un verre d’eau, onze pour un lit. Assez ! »

Voilà ce que l’on pouvait lire jeudi 5 avril sur certaines des pancartes que portaient les infirmières et aides-soignantes des Urgences de l’hôpital Sainte-Musse de Toulon lors d’un nouveau rassemblement devant l’entrée de leur service. Des exemples de ce qu’elles dénoncent comme des faits de maltraitance et de non-assistance à personne en danger.

Pour protester et exiger la création de 15 postes pour embaucher des infirmiers, aides-soignants et agents d’accueil, le personnel soignant du service des Urgences, soutenu par la CGT, s’est mis en grève illimitée le 1er mars et multiplie actions et temps forts chaque jeudi. Elles s’étaient déjà rassemblées devant et dans l’hôpital, avec un pique-nique festif sous les fenêtres de la direction, puis devant l’ARS (Agence régionale de santé). Elles ont manifesté lors des journées d’action des 15 et 22 mars, et le 3 avril elles étaient devant la gare avec les cheminots, avec à chaque fois un appel à signer et faire signer leur pétition sur les marchés de l’aire toulonnaise. Comme l’a dit une gréviste : « Non au rendement, non à l’abattage, on n’est pas des robots ! »

La seule réponse de la direction à ces revendications est la venue d’un brancardier de nuit, promis depuis l’an dernier et toujours pas arrivé, et d’une infirmière d’accueil en Pédiatrie. Mais d’autre part elle supprime un infirmier de jour ! À ces refus d’embaucher le personnel nécessaire, elle ajoute la tenue d’une expertise du service des Urgences, comme pour laisser croire que ces travailleurs s’organisent mal. À cela le personnel soignant lui a répondu : « Pas question : les vrais experts, c’est nous et les patients. » Quant à l’ARS, elle n’accepte une réunion qu’en présence de la direction de l’hôpital, ce que les grévistes refusent. Le président du conseil de surveillance de l’hôpital, Hubert Falco, maire de Toulon, fait pour le moment la sourde oreille.

Les grévistes, encouragées par le soutien de la population (leur pétition a déjà recueilli plus de 7 000 signatures), et l’élargissement progressif de leur lutte à d’autres services, sont bien décidées à poursuivre leur mouvement jusqu’à ce qu’elles obtiennent satisfaction car, comme elles le disent, « les problèmes sont les mêmes à tous les étages ».

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