Lycées de Seine-Saint-Denis : parents, enseignants, élèves en ont assez11/04/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/04/LO2593.jpg.445x577_q85_box-0%2C14%2C300%2C403_crop_detail.jpg

Leur société

Lycées de Seine-Saint-Denis : parents, enseignants, élèves en ont assez

Le lycée Utrillo de Stains est occupé par les parents depuis lundi 9 avril à la suite des graves violences qui y ont eu lieu. Ils réclament plus de moyens pour plus de sécurité. Les lycées Paul Éluard et Suger de Saint-Denis, qui doivent faire face aux mêmes problèmes, sont aussi mobilisés.

Depuis le début de l’année, les abords de ces lycées sont le théâtre d’affrontements violents entre bandes rivales des quartiers. À Utrillo, un cran a été franchi puisqu’un élève a été frappé d’un coup de marteau et que d’autres ont été menacés par des individus armés de machettes et d’un revolver.

Jeudi 5 avril, près de 200 personnes se sont rassemblées devant le lycée Paul Éluard à Saint-Denis, à l’initiative des enseignants et des parents. Des enseignants d’autres lycées du secteur les ont rejoints. Hasard du calendrier, Emmanuel Macron assistait quelques centaines de mètres plus loin à un concert privé, organisé par le lycée de jeunes filles de la Légion d’Honneur, établissement de prestige qui bénéficie de tout ce dont pourraient rêver les lycéens de Saint-Denis ! La plupart des manifestants s’y sont rendus pour protester contre son mépris.

Tout le monde est bien conscient que cette violence est nourrie par l’appauvrissement croissant de Stains et de Saint-Denis. Une partie de la jeunesse y a été déscolarisée et reste sans perspective, « à tenir les murs » ou à se lancer des défis meurtriers, de cité à cité.

Cette situation des quartiers est encore aggravée par la faiblesse des moyens dont sont dotés les établissements scolaires. Dans le département, un élève perd en moyenne une année d’études entre la maternelle et la terminale du fait du non remplacement des professeurs. Comme l’ont rappelé les parents, on manque de tout, de médecins scolaires, de psychologues, d’enseignants, et le gouvernement enlève encore des moyens horaires dans les lycées. Alors, comme les enseignants, ils ont le sentiment que la jeunesse des banlieues populaires est sacrifiée.

Parents et enseignants appellent de nouveau à manifester le 12 avril et à se rendre à la sous-préfecture pour demander des comptes à l’État.

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