Ateliers de la RATP : l’amiante est toujours là04/04/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/04/2592.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ateliers de la RATP : l’amiante est toujours là

Après la découverte à la mi-février d’amiante dans la peinture qui recouvrait des pièces que les salariés usinaient, de nouveaux rebondissements ont eu lieu dans plusieurs ateliers de réparation des trains de la RATP.

Cela a commencé dans l’atelier de Fontenay-sous-Bois, où la direction a lancé une série d’analyses destinées à rassurer les travailleurs. Car elle est incapable de savoir avec certitude, en consultant un référentiel, si les pièces contiennent ou non de l’amiante. De nouveaux résultats ont révélé que la pâte utilisée pour rendre étanches des engrenages, et poncée par les ouvriers, contient de l’amiante et de la silice. Les travailleurs effectuent ces tâches de maintenance sans être informés du danger et donc sans protection. Les fibres libérées se dispersent dans l’atelier. Une semaine de mobilisation des salariés a obligé la direction à mener des prélèvements, à fermer le secteur et à le nettoyer. Très rapidement il est apparu que, dans l’atelier de Saint-Ouen et dans celui de Choisy, certains travailleurs ponçaient eux aussi la même pâte contenant de l’amiante.

Depuis 1997, date à laquelle l’utilisation de l’amiante a été interdite, la direction joue au chat et à la souris avec les salariés en s’appuyant sur les flous laissés par la loi. L’amiante confiné est toléré, mais les matériaux qui en contiennent se désagrègent et les fibres se répandent, d’autant plus que les salariés percent et poncent, pour entretenir les voitures des métros et RER. La direction de la RATP ne semble pas se poser trop de questions sur les centaines de produits qu’elle fait utiliser aux salariés. Prise la main dans le sac, elle prétend découvrir ou cherche des explications qui camouflent sa responsabilité. Il y a de quoi être en colère.

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