SNCF : le coup d’envoi est donné !04/04/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/04/2592.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

avec les cheminots

SNCF : le coup d’envoi est donné !

Le 3 avril, à l’appel des organisations syndicales, les cheminots ont donc entamé leur combat contre le plan gouvernemental. Si certains doutaient de leur capacité à réagir, la preuve est faite que les cheminots n’ont rien perdu de leur combativité et de leur détermination.

D’après la CGT cheminots, 83 % des conducteurs étaient grévistes et, à l’échelle nationale, plus d’un cheminot sur deux était en grève. En conséquence, l’ensemble du trafic, TGV compris, a été minimal toute la journée. Plusieurs lignes TER, de banlieue ou intercités, étaient carrément fermées.

Comme l’ont découvert avec regret certains commentateurs, pour que des trains circulent, il faut en effet non seulement des conducteurs, mais aussi des aiguilleurs, des ouvriers de maintenance du matériel et des voies, des agents sur les quais, dans les gares, des sonorisateurs, en réalité l’ensemble des cheminots. Tous sont indispensables et, rien qu’en cessant le travail, les travailleurs mesurent le rôle irremplaçable qu’ils jouent dans la société.

La CGT a recensé près de 15 000 cheminots réunis dans les différentes assemblées générales. Effectivement, malgré les difficultés de transport, elles ont été nombreuses et chacune a regroupé de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de cheminots. Dans de nombreux endroits, elles ont été suivies de manifestations, les cheminots étant souvent rejoints par d’autres travailleurs et par des étudiants, comme à Paris, où plus d’un millier de cheminots ont manifesté de la gare de l’Est à la gare Saint-Lazare.

L’ensemble des syndicats appelant à 48 heures de grève, quand des votes ont eu lieu, la grève a été partout reconduite pour le 4 avril, qui s’annonçait de la même ampleur. Mais il était évident pour tous que le succès de ces deux journées n’allait pas faire céder le gouvernement.

La suite du mouvement est donc dans toutes les têtes et toutes les discussions. De nombreux cheminots ont conscience qu’il n’y aura pas de victoire à l’économie. Face à la détermination du gouvernement, pour gagner, il faudra en effet opposer une détermination aussi grande et jeter, quand le moment sera venu, toutes ses forces dans la bataille.

Mais cette mobilisation reste à construire. Et si dans plusieurs assemblées des grévistes se déclaraient favorables à un mouvement reconductible, la grève perlée de deux jours sur cinq constitue pour le moment le cadre de la riposte. L’objectif commun est donc de préparer, partout, la prochaine échéance, le 8 avril.

Il faut partout convaincre, entraîner ceux qui hésitent encore à rejoindre le mouvement. Le succès de la grève dès le 3 avril montre que, tout autant qu’en 1995, il est possible de construire un mouvement victorieux et de faire reculer le gouvernement des riches et des patrons.

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