Chômeurs : dans le collimateur du gouvernement26/07/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/07/2556.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômeurs : dans le collimateur du gouvernement

L’OFCE, un organisme universitaire de recherche économique, vient de publier une étude qui montre que le contrôle des chômeurs n’a aucun effet sur l’emploi.

En effet, huit sur dix des contrats de travail signés chaque mois concernent des contrats de moins d’un mois et sont pris par des chômeurs. La simple pression économique, en clair le besoin de nourrir sa famille et de payer son loyer, sont suffisants pour contraindre les chômeurs à prendre les emplois qui se présentent. Les « 500 000 emplois non pourvus », dont se gargarisent ceux qui aiment s’en prendre aux chômeurs, ne représenteraient qu’un pour cent des contrats de travail signés chaque année. S’il y a des chômeurs, c’est parce que le patronat a supprimé et supprime toujours des emplois par millions.

Cette évidence n’a pas empêché Macron de répéter pendant sa campagne électorale le préjugé anti-chômeurs le plus galvaudé. D’après lui, les 500 000 emplois non pourvus, alors qu’il y a 5,5 millions de chômeurs, montreraient que les chômeurs refusent de travailler et qu’il faut donc les y contraindre. Et Macron d’affirmer que les chômeurs seront radiés lorsqu’ils refuseront deux emplois, ajoutant qu’il comptait ainsi économiser un milliard d’euros d’indemnités.

Cette disposition sur les deux propositions d’emploi existe déjà depuis 2008. Elle est assortie d’une longue liste de cas permettant de priver un travailleur sans emploi de ses indemnités. Macron envisage en fait un durcissement du contrôle des chômeurs, suivi d’un plus grand nombre de radiations provisoires ou définitives. Il a aussi en préparation un changement des critères pour contraindre un travailleur à accepter un emploi sous peine de radiation. Un nombre toujours plus grand de travailleurs seront donc forcés d’accepter des contrats toujours plus courts, plus mal payés, plus éloignés de leur domicile, à des conditions de plus en plus mauvaises. On ne pourra plus refuser un boulot d’une semaine pour lequel le peu qu’on gagne en plus du chômage est consommé dans le gasoil du déplacement.

Le programme de Macron sur le chômage est dans la même veine que ses directives sur le Code du travail. Ce sont des attaques politiques contre les travailleurs, une campagne idéologique contre la conscience ouvrière, des encouragements à tous les patrons qui veulent serrer la vis. Ce sont aussi, bien entendu, des mesures propres à faire baisser le prix de la force de travail et, par là-même, à faire augmenter les profits patronaux.

Partager