Environ 150 travailleurs de Sotralentz, soutenus par des travailleurs d’autres entreprises de Strasbourg, soit 200 personnes en tout, se sont rassemblés lundi 31 octobre à 12 h 30 place Kléber à Strasbourg. Ils entendaient affirmer que, face à la procédure de redressement judiciaire qui a commencé fin septembre pour le groupe Sotralentz, les emplois doivent être maintenus. Plus de 700 emplois sont menacés, principalement à Drulingen (Bas-Rhin) et Sarralbe (Moselle).

Le groupe de fabrications métalliques Sotralentz est en redressement, parce que la trésorerie est dans une situation catastrophique. Mais ce sont les actionnaires et les dirigeants qui en sont responsables. Certains éléments laissent à penser que les difficultés ont été organisées par la direction elle-même. Ainsi la logistique, qui auparavant était assurée en interne, a été sous-traitée au Luxembourg à une entreprise liée aux actionnaires et qui surfacturait la prestation 14 % au-dessus du marché. De même la licence des moules utilisés en plasturgie, et conçus dans la filiale Packaging de Sotralentz, a été transférée à une filiale qui la facturait ensuite à Packaging. Les prétendues difficultés affichées par Sotralentz posent d’autant plus question que les carnets de commandes sont pleins.

Les travailleurs, avec les syndicats CGT, CFDT et CGC, réclament des comptes et affirment que, si repreneur il y a, il doit garantir les emplois. En effet ils ont fait récemment la mauvaise expérience du résultat d’une reprise : le 6 octobre, la filiale SFAR de Sotralentz à Montchanin, en Saône-et-Loire, a été reprise, avec 78 licenciements pour 93 salariés.

Une procédure judiciaire est enclenchée. Mais les travailleurs qui ont manifesté savent que c’est leur mobilisation qui pourra peser pour leur avenir.