Dans les entreprises

Sanofi : emplois supprimés pour les profits

Le groupe Sanofi va supprimer 652 emplois dans sa branche SWI, qui assure la production pharmaceutique. Cela s’ajoute aux 4 700 emplois déjà supprimés, entre 2008 et 2015, par ce groupe pourtant parmi les plus profitables.

En effet Sanofi vient encore de communiquer : « remarquable performance au troisième trimestre 2016 » avec un bénéfice net de 1,67 milliard pour ce seul trimestre, en hausse de 2,8 %. Et d’annoncer qu’il va faire mieux au quatrième trimestre.

Et pour cause, traditionnellement, le dernier trimestre de l’année est toujours le meilleur dans l’industrie pharmaceutique, du fait des maladies de l’hiver. Cela portera cette année encore le bénéfice annuel à 7 ou 8 milliards d’euros, dont la moitié, voire plus, seront reversés en dividende aux actionnaires, comme chaque année.

Les profits de l’industrie pharmaceutique sont garantis par la Sécurité sociale. En outre, Sanofi reçoit chaque année des aides de l’État, 150 millions d’euros en 2014 au titre du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et du crédit d’impôt recherche.

Sanofi attend de ces 652 suppressions d’emplois une économie de 1,5 milliard d’euros sur trois ans. À l’usine de Compiègne, une des treize usines SWI en France, 56 emplois vont ainsi disparaître. « Pas de licenciements », dit Sanofi. Certes, ces travailleurs partent en mesures d’âge, en congés fins de carrière, bien mérités après des années d’usine. Mais ce sont autant d’emplois qui disparaissent.

La direction compte accompagner les suppressions d’emplois d’une aggravation des conditions de travail, des cadences et des horaires de ceux qui restent. De plus, une équipe, nommée Fit4Future, est chargée d’étudier toutes les opérations de production, avec pour objectif de supprimer un maximum de postes.

La direction voudrait s’attaquer aux horaires de travail : les augmenter sans augmenter les salaires, réduire les temps de pause, imposer les nuits et les week-ends, ce que refusent les ouvriers de Compiègne. Elle entend aussi maintenir les emplois précaires, qui représentent près de 25 % de l’effectif. Sa dernière trouvaille : faire appel à des travailleurs ayant signé avec les entreprises d’intérim des contrats CDI intérimaires ; des contrats sur mesure pour un patronat qui ne veut plus embaucher. Quant aux travailleurs du groupe, les salaires sont bloqués depuis trois ans.

Si Sanofi cherche par tous les moyens à réduire la masse salariale pour augmenter la masse des profits, les salaires les plus hauts échappent à cette règle. Le patron, Olivier Brandicourt, empoche 46 000 euros par jour, grâce notamment à une prime de bienvenue de 4 millions d’euros.

Tous ces gens bien sûr se gargarisent du mot santé. Mais, dans le système capitaliste, la santé rapporte d’abord aux actionnaires et aux dirigeants des multinationales de la pharmacie. Au contraire, les profits devraient d’abord servir à créer des emplois pour tous, en attendant qu’un jour cette industrie passe sous le contrôle de la population, seule façon d’assurer le droit à la santé de l’humanité.

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