Démantèlement du camp de Calais : le mépris02/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2518.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Démantèlement du camp de Calais : le mépris

Dimanche 23 octobre, la préfète du Pas-de-Calais annonçait « une belle opération humanitaire » à Calais. Trois jours plus tard, elle claironnait : « Tout le monde est à l’abri, c’est la fin de la jungle aujourd’hui. » Mais les associations d’aide aux migrants, elles, ont dénoncé une évacuation qui s’est apparentée à une opération policière.

Devant les caméras du monde entier déployées à Calais, les policiers et CRS ont été contraints à faire preuve de plus de retenue que lors de précédentes évacuations. Mais ils ont témoigné de bien peu d’égards vis-à-vis des migrants. Sur ordre de la préfète, les avocats qui travaillaient auprès des migrants ont été empêchés de pénétrer dans le bidonville dès le 24 octobre. Leurs protestations n’y ont rien fait, ni le recours déposé par le Conseil national des barreaux auprès du ministre de l’Intérieur.

La Cimade a dénoncé le placement d’au moins 90 migrants dans des centres de rétention plutôt que dans des centres d’accueil et d’orientation. Mediapart a relaté que des femmes qui refusaient de monter dans les bus, déterminées à rejoindre leur mari en Angleterre, ont manifesté mardi 25, brandissant des panneaux sur lesquels était écrit : « S’il vous plaît, l’Angleterre, aidez toutes les femmes ! »

Hollande s’est réjoui du démantèlement de la « jungle », en déclarant samedi 29 octobre qu’elle « n’était pas digne de ce que peut être l’accueil en France ». C’est tout de même le comble du cynisme, car l’existence d’un tel bidonville était la conséquence directe du refus du gouvernement français et de Hollande lui-même d’organiser un accueil des migrants digne et correct.

Le gouvernement n’a pas annoncé un changement de politique en ce domaine. Alors, quand Hollande proclame qu’il ne tolérera plus aucun camp sur le territoire, cela veut seulement dire qu’il multipliera les opérations policières contre les migrants, qui devront toujours tenter de survivre dans des conditions inhumaines.

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