Centrafrique : le bilan désastreux de l’intervention impérialiste02/11/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/11/p8_dessin.jpg.420x236_q85_box-0%2C36%2C800%2C486_crop_detail.jpg

Dans le monde

Centrafrique : le bilan désastreux de l’intervention impérialiste

Dimanche 30 octobre, alors même que Le Drian, ministre de la Défense du gouvernement français, arrivait à l’aéroport de Bangui, en Centrafrique, pour officialiser la fin de l’opération Sangaris et se féliciter de son succès, de nouveaux affrontements avaient lieu à seulement quelques kilomètres de là. D’après l’ONU, d’autres ont éclaté en province le même jour.

Illustration - le bilan désastreux de l’intervention impérialiste

« Vous aviez trois missions : mettre fin au chaos, accompagner les forces internationales et permettre la tenue d’élections. Ces trois missions sont remplies, personne ne peut le contester », a déclaré Le Drian au quartier général des troupes françaises.

Les soldats français, envoyés à partir de décembre 2013 et dont le nombre est monté jusqu’à 2 000, ont constitué un facteur de chaos supplémentaire. Aux exactions commises par les milices ex-Séléka, qui venaient de chasser le président Bozizé, ont répondu les massacres des anti-balaka, qui se sont sentis encouragés par l’arrivée des troupes françaises. Les troupes africaines de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique), déployées sous la houlette de l’Union africaine avec le soutien des soldats français, se sont comportées comme des bandes armées supplémentaires, le contingent tchadien, favorable aux ex-Séléka, en venant même à s’affronter avec le contingent burundais. Toutes se sont mises à rançonner la population. Le remplacement des forces de la Misca par celles de la Minusca (Mission des Nations unies) en 2014 n’a rien changé. Les accusations de viols commis à l’encontre de la population se sont multipliées. L’ONU a recensé plus d’une centaine de cas, dont plusieurs commis par des soldats français.

La fin du chaos ? L’autorité du président Touadéra ne dépasse pas la capitale. Tout l’est du pays est sous la coupe des milices ex-Séléka, musulmanes, ou de seigneurs de guerre comme le général al-Khatim, autoproclamé président, qui rançonnent, pillent et terrorisent la population. L’Ouest est le fief des bandes armées anti-balaka, chrétiennes, qui elles aussi font régner la terreur.

L’armée française ne quitte d’ailleurs pas la Centrafrique. 350 soldats continueront d’occuper la base de M’Poko et d’encadrer les 10 000 soldats des troupes de la Minusca. Le contingent français peut en outre être multiplié en quelques heures à partir des bases situées dans les pays voisins.

L’actuel président, Faustin-Archange Touadéra, élu au milieu du chaos, ne resterait pas une journée au pouvoir sans les troupes de l’ONU et, si besoin était, de la France. Il a été Premier ministre de l’ex-président Bozizé et son seul mérite est d’avoir donné toutes les preuves de sa soumission aux intérêts de l’impérialisme français. Le Drian le sait bien quand il affirme : « La France n’abandonnera jamais la Centrafrique. »

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