Belgique : la résistance d’opérette du gouvernement wallon au CETA02/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2518.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : la résistance d’opérette du gouvernement wallon au CETA

Le gouvernement wallon, dirigé par Paul Magnette (PS), s’opposait à la signature du CETA, un accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne. Il a finalement cédé le 28 octobre, et l’accord a été signé le 30, en attendant la ratification de chacun des États-membres.

Nous reproduisons ci-dessous des extraits de l’éditorial de nos camarades du groupe belge Lutte ouvrière / Arbeidersstrijd (UCI) daté du 23 octobre, alors que le gouvernement wallon se voulait encore « en résistance ».

Une grande partie du monde ignorait où se trouve Namur et qu’il existe un gouvernement wallon. On le sait maintenant. C’est la ville où Paul Magnette, le ministre-président PS de ce village gaulois, a fait pleurer la ministre canadienne du Commerce extérieur. Ce vaillant défenseur de la démocratie empêcherait le gouvernement fédéral de Charles Michel de signer un traité commercial avec le Canada, bloquant ainsi son application pour toute l’Europe !

Ces gesticulations du gouvernement wallon et de son ministre-président n’empêcheront cependant pas le CETA (accord économique et commercial global entre l’Union européenne et le Canada) d’être signé, la semaine prochaine ou dans un an, sous ce nom ou sous un autre.

Comme tous les accords entre États, le CETA et son grand frère le TTIP (Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, avec les États-Unis celui-là) ne contiennent rien de bon pour les travailleurs. Les règles qu’ils mettent en place pour réguler un peu la concurrence entre capitalistes servent bien sûr les intérêts des plus forts au détriment des plus faibles, et toujours au détriment des travailleurs.

Mais les Magnette et compagnie, qui fustigent le CETA, voudraient nous faire croire que nous serions mieux protégés par les lois belges ou européennes actuelles que par les règlements instaurés par le CETA ou le TTIP. Pourtant, les licenciements, la course aux profits, l’exploitation accrue, la réduction des pensions, la chasse aux chômeurs ne datent pas du CETA. Les pressions contre la population grecque, qui a perdu 25 % de son niveau de vie sous les pressions de la France et de l’Allemagne notamment, ce n’est pas le CETA !

Oui, il y a une dictature des capitalistes, parce que les patrons ont le pouvoir de licencier sans rendre de comptes à personne, et de priver des milliers de travailleurs de leur salaire, tout en faisant des milliards de bénéfices. Et il n’y a pas besoin d’être une multinationale américaine pour cela. Les Delhaize, Inbev, Bekaert, FN Herstal, Dexia (Belfius), Fortis, Ethias, KBC, UCB… n’ont rien à apprendre de Caterpillar. […]

Le show anti-CETA de Magnette ne relève nullement d’un prétendu virement à gauche du PS, pas même en paroles. En nous désignant constamment des ennemis extérieurs (au choix : l’Union européenne, le gouvernement fédéral, Merkel, les Flamands… et maintenant le CETA), en appelant au « patriotisme économique wallon », à « consommer wallon », à « entreprendre wallon », c’est le poison nationaliste que le PS répand autour de lui. […]

Les travailleurs ont leurs propres luttes à mener, leurs propres intérêts à défendre, contre ceux du patronat. Pour avoir une chance d’établir un rapport de force qui permettra de faire reculer la classe capitaliste et d’imposer des choix de société vraiment plus humains, les travailleurs doivent renouer avec le vieux mot d’ordre internationaliste du mouvement ouvrier : prolétaires de tous les pays unissons-nous ! Dans l’économie mondialisée du 21e siècle, il a plus de sens que jamais !

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