Quitter plus vite la maternité ? Un mauvais coup de plus30/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2265.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quitter plus vite la maternité ? Un mauvais coup de plus

La Caisse nationale d'assurance maladie veut étendre à l'ensemble du pays une expérience testée depuis 2010 dans plusieurs départements, qui vise à limiter à deux ou trois jours la durée du séjour dans les maternités des femmes dont l'accouchement s'est déroulé sans complications.

La Cnam propose en contrepartie un accompagnement à domicile effectué par une sage-femme libérale, qui viendrait voir la mère une première fois le lendemain de son retour chez elle, et une seconde et dernière fois la semaine suivante.

Même si le ministre de la Santé Xavier Bertrand justifie cette mesure en disant qu'elle « repose bien souvent sur une demande des mères » et qu'elle ne se fait pour l'instant qu'au volontariat, il est évident qu'il s'agit avant tout de raisons économiques. En diminuant par deux le temps d'occupation des lits, actuellement supérieur à quatre jours, cela ouvre la voie pour fermer encore plus de maternités. En revanche, ce sera tout bénéfice pour les cliniques ou les hôpitaux privés qui pratiquent des accouchements puisque, en étant payés à l'acte, ils touchent la même somme forfaitaire de 2 200 euros, que le séjour dure deux ou huit jours. Mais pour les femmes, si ce projet se développe, avec en plus le risque que cela ne se fasse plus au volontariat, ce serait un recul supplémentaire. Déjà, le temps passé à la maternité a diminué au fil des années. Mais deux jours après l'accouchement, alors que « les femmes et les enfants sont fragiles, on les éjecte des maternités », dénonce le président de la Fédération des médecins de France. Un accompagnement plus long est indispensable aux mères dont c'est le premier enfant pour se familiariser avec les bons gestes et savoir déceler d'éventuels symptômes inquiétants. Quant aux mères de famille nombreuse, particulièrement celles de familles populaires, elles n'auront même plus le temps de souffler un peu, et seront obligées de s'occuper à la fois d'un nourrisson, qui leur prend une bonne partie de leur temps, de leurs autres enfants, des repas et des tâches ménagères.

Une attaque supplémentaire contre la santé.

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