Majorette-Dagneux (Ain) : Monopoly sur le dos des travailleurs12/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2167.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Majorette-Dagneux (Ain) : Monopoly sur le dos des travailleurs

Le groupe Smoby Toys vient d'être retenu par le tribunal de commerce comme repreneur des jouets Majorette, deux ans après s'en être débarrassé. Smoby rachète la marque, le stock et l'usine thaïlandaise qui fabrique les petites voitures. Il supprime au passage 46 emplois sur les 73 que comptaient encore le siège social et la plate-forme logistique de Dagneux.

Alors que l'usine, implantée autrefois à Rillieux dans la banlieue lyonnaise, a compté jusqu'à 1 000 salariés, les licenciements et les redressements judiciaires se succèdent depuis des années. Cette hémorragie d'emplois n'est pas une simple conséquence des délocalisations des usines en Asie. C'est d'abord le résultat de la concurrence entre les capitalistes de ce secteur et de leur avidité à faire des profits.

Après avoir racheté ses concurrents, Berchet et Majorette, dans les années 2000, l'héritier du groupe Smoby, un certain Breuil, a multiplié les montages juridiques et financiers opaques pour obtenir des profits à court terme. Il a fini par provoquer la faillite du groupe en 2007. Si Breuil a dû faire un petit séjour en prison, le plan de redressement de Smoby a provoqué plus de 600 licenciements.

Les travailleurs de Majorette avaient donc toutes les raisons d'être méfiants et se sont mis en grève le 1er février pour obtenir du repreneur des indemnités de licenciement un peu plus décentes. Quant aux 27 travailleurs qui conservent encore leur emploi, ils exigent des garanties sur leurs futures conditions de travail.

Les capitalistes achètent et vendent les entreprises comme des petits pains pour en tirer le plus de profit possible, le plus vite possible, quitte ensuite à mettre la clé sous la porte et les travailleurs dehors. Les responsables sont à l'abri : grâce au secret des affaires, on ne peut savoir où est passé l'argent. Un secret qu'il serait urgent de lever.

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