Liebherr-Aerospace Toulouse : Un mouvement qui en prépare d'autres12/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2167.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Liebherr-Aerospace Toulouse : Un mouvement qui en prépare d'autres

L'annonce par le patron de Liebherr Aerospace d'une miette d'augmentation de 1,2 %, alors même que ses profits en 2009 atteignaient encore plus de 21 millions d'euros, a provoqué ces dernières semaines la réaction collective d'une majorité des travailleurs des deux sites de Toulouse et Campsas (près de 1 000 salariés). Les débrayages quotidiens de trente minutes à une heure, les manifestations bruyantes et déterminées dans l'usine, avec force concerts de cornes de brume et décorations en tous genres, ont duré trois semaines et ont surtout concerné les secteurs de production, avec quand même une partie non négligeable des travailleurs des bureaux. Il s'agissait d'appuyer la revendication de 100 euros pour tous, décidée lors d'une des nombreuses assemblées générales qui ont ponctué le mouvement, en permettant l'expression de tous.

Les déplacements réguliers des grévistes dans l'usine ont permis de s'adresser à tous les secteurs et l'accueil a toujours été chaleureux. Ils ont été aussi l'occasion de bonnes parties de rigolade face aux réactions peureuses de la direction, flanquée d'un huissier et de cadres de la DRH utilisés comme chiens renifleurs... Du coup, dans les ateliers, les petites brimades quotidiennes ont cessé.

La mobilisation a permis aussi de découvrir l'attribution à Liebherr, par le Conseil régional de Midi-Pyrénées, d'un million d'euros de subvention. La demande en avait été faite par le patron en 2008, ce qu'il s'était bien gardé de divulguer, tant cette subvention publique est indécente dans le contexte des profits accumulés et des besoins vitaux de la population auxquels ces sommes pourraient répondre, ne serait-ce qu'en partie.

Ce mouvement a montré que les salariés ne se laisseraient pas faire. Et, même si le travail a repris en début de semaine sans avoir encore fait céder la direction, les travailleurs y ont gagné en fierté et en conviction. Un gage de réussite pour la prochaine manche !

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