Famar - Orléans : Un déblayage réussi12/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2167.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Famar - Orléans : Un déblayage réussi

Vendredi 5 février, à 10 heures du matin, les travailleurs de plusieurs secteurs de l'usine Famar d'Orléans-Champ de Mars cessaient le travail pour se retrouver en assemblée générale.

Ce jour-là étaient prévues les négociations de salaires, pour lesquelles la direction proposait une augmentation ridicule, correspondant à peine à 20 euros net pour les salaires les plus bas.

Après l'annonce du débrayage par tract à l'équipe du matin, la direction avait fait le tour des ateliers pour nous annoncer que la réunion des négociations était reportée : comme raison, elle expliquait que la directrice de l'usine souffrait d'une gastroentérite. Était-ce à l'idée de devoir affronter des grévistes mécontents ? Il y avait pourtant, en plus du directeur adjoint, le DRH de la branche française du groupe, qui s'est même targué de « la longue tradition de négociation » dans l'entreprise, après que la direction eut annulé la réunion prévue.

À l'assemblée générale les discussions allaient bon train. Beaucoup d'entre nous avaient commenté avec intérêt la grève pour les salaires menée par nos camarades de Saint-Genis-Laval près de Lyon. Mais le ras-le-bol portait aussi sur la dégradation des conditions de travail, en particulier la multiplication des heures supplémentaires, et contre les licenciements annoncés par la direction.

Famar, qui a racheté l'usine McNeil de La Source, prévoit de regrouper les deux usines en faisant disparaître un quart des effectifs, 170 travailleurs, dont 60 dès cette année à l'usine de La Source. Cela, afin de réaliser encore plus de profits sur notre dos. Un groupe pharmaceutique comme Famar, qui peut racheter des usines et qui possède des parts dans la grande distribution, est pourtant loin d'être sur la paille et peut parfaitement augmenter nos salaires et maintenir tous nos emplois.

En fin de poste, nous étions encore un certain nombre à accueillir nos camarades de l'équipe d'après-midi, qui décidaient à leur tour de se joindre au mouvement.

Cela faisait des années que l'usine n'avait pas connu un débrayage aussi suivi : 90 % des travailleurs de la production et du labo le matin, ainsi qu'une bonne partie des services administratifs, 100 % de l'équipe de nuit. Chacun était content d'avoir marqué le coup. Parmi les décisions votées en assemblée générale, en plus de la revendication de 100 euros d'augmentation (incluant l'intégration d'une prime dans le salaire), il y avait la décision de débrayer à nouveau à la prochaine date des négociations. De quoi rendre malades les directeurs !

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