Plus-Net Cleanhouse - Montreuil (Seine-Saint-Denis) : Quatrième mois de lutte des sans-papiers11/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2115.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Plus-Net Cleanhouse - Montreuil (Seine-Saint-Denis) : Quatrième mois de lutte des sans-papiers

À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, le combat des sans-papiers continue. Après les travailleurs de l'entreprise de démolition Griallet qui ont fait grève de mai à décembre 2008 pour obtenir des papiers, ce sont 24 travailleurs de Plus-Net Cleanhouse qui se battent depuis le 21 octobre.

Cette entreprise de nettoyage, d'une bonne centaine de personnes, a pour donneur d'ordre Bouygues. Depuis près d'un an, ces travailleurs demandent la régularisation de leur situation. Ne l'obtenant pas, ils se sont mis en grève et ont occupé les locaux administratifs de l'entreprise à Montreuil. Le propriétaire de l'immeuble leur a coupé l'eau au bout de quinze jours. La Mairie leur a alors fourni des toilettes et de l'eau, ainsi que plusieurs matelas et couvertures. Le compteur électrique se trouvant dans les locaux occupés, il n'a pu être débranché par le patron ou le propriétaire.

Bien que la grève n'ait commencé que le 21 octobre, leur patron n'a pas payé les vingt premiers jours du mois. Ce qui fait que depuis fin septembre, les travailleurs ne touchent aucun salaire.

Sachant leur situation précaire, le patron les faisait travailler plus de 200 heures par mois pour moins de 1 200 euros net. Il leur doit donc de nombreuses heures supplémentaires. Les conditions de travail étaient également loin de respecter les normes de sécurité. Par exemple, pour nettoyer des gros chantiers de Bouygues à la fin d'une construction, avoir des gants et des masques contre la poussière était difficile à obtenir. Ce patron, avec la complicité de Bouygues, continue en toute impunité à profiter de la situation en embauchant de nouveaux précaires pour faire face aux commandes de travaux.

Début janvier, la Direction départementale du travail a fini par convoquer ce patron. Celui-ci, se disant malade, ne s'est pas rendu à la convocation. Du coup, il n'a toujours pas rempli les formulaires « Cerfa » qui font office de promesse d'embauche et il se refuse à acquitter la redevance de 893 euros à l'Agence Nationale d'Accueil des Etrangers (ANAEM) qui permettrait qu'un pas décisif et indispensable soit franchi vers la régularisation.

Les 24 grévistes de Plus-Net gardent le moral et comptent bien gagner. Comme pour les travailleurs de Griallet, l'union locale CGT ne relâche pas la pression. La solidarité de la population et des différents partis et associations de gauche est aussi bien réelle. Elle s'est manifestée mardi 3 février, quand plus de 200 personnes ont participé à une soirée de soutien aux grévistes.

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