Le feuilleton de l'UIMM : Panier de crabes patronal13/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2067.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le feuilleton de l'UIMM : Panier de crabes patronal

Le combat des chefs continue au sein du patronat, entre la présidente du Medef, Laurence Parisot, et les dirigeants de l'Union des industries et des métiers de la Métallurgie, sa branche la plus puissante. Samedi 8 mars, le ton est monté d'un cran quand ils se sont mutuellement traités de " menteurs ", Parisot affirmant qu'elle ignorait tout de l'existence d'une caisse noire à l'UIMM, tandis que Dewavrin, un de ses anciens présidents, prétendait le contraire.

La presse avait révélé fin 2007 que l'UIMM avait versé 19 millions d'euros en liquide on ne sait à qui, entre 2000 et 2007, dans le but de " fluidifier le dialogue social ", selon son dirigeant Gautier-Sauvagnac. Ces pratiques ayant été étalées sur la place publique, la représentante du grand patronat a joué les chevaliers blancs en s'insurgeant contre ces méthodes, ce qui lui permettait au passage de régler quelques comptes avec les dirigeants de l'UIMM qui, justement, s'étaient opposés à son élection à la tête du Medef. Après la démission de Gautier-Sauvagnac de la présidence de l'UIMM, Laurence Parisot a renouvelé son indignation morale lorsqu'elle a appris que celui-ci avait reçu 1,5 million d'euros d'indemnités de départ, et déclaré vouloir de la transparence dans la gestion des fonds des unions patronales.

Mais voilà que d'anciens dirigeants de l'UIMM ont contre-attaqué, accusant Parisot d'avoir été parfaitement au courant de toutes ces pratiques plusieurs mois avant leur révélation, ajoutant qu'elle aurait pu les dénoncer à cette époque si elle avait vraiment été guidée par des principes moraux. Celle-ci les a alors traités de " sacrés menteurs " et annoncé qu'elle porterait plainte pour diffamation.

Après cet échange d'amabilités, il semblerait qu'une trêve soit maintenant intervenue entre les deux camps. Ont-ils trouvé un compromis ? Suite au prochain numéro, on verra alors si Parisot poursuit son projet de moraliser le petit monde de l'UIMM. Mais afficher de vertueuses indignations morales ne l'empêchera certainement pas de continuer à réclamer en même temps la démolition systématique des droits des travailleurs. Ce n'est pas avec de grands principes qu'on fait les gros profits.

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