Lactalis : Le lait falsifié rapportait de l'or02/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2022.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lactalis : Le lait falsifié rapportait de l'or

L'ancien directeur du groupe laitier Besnier (aujourd'hui Lactalis, 2e groupe agroalimentaire français après Danone) vient d'être condamné pour avoir fait falsifier le lait vendu pour la consommation courante entre 1993 et 1998.

Le 18 avril dernier, la cour d'appel d'Angers a confirmé le jugement du tribunal correctionnel de Laval condamnant l'ancien directeur de Besnier, aujourd'hui à la retraite, à six mois de prison avec sursis et 37 500 euros d'amende. Près de 850 000 euros de dommages et intérêts devront aussi être versés à des associations de consommateurs, des syndicats agricoles et laitiers. Le moins que l'on puisse dire est que, dans cette affaire, la justice a pris son temps... neuf ans exactement, puisque le déclenchement de l'enquête judiciaire date d'avril 1998.

Les services de répression des fraudes avaient alors constaté que, dans plusieurs usines du groupe Besnier, le lait était coupé avec du " perméat ", un résidu de la fabrication de fromages, très pauvre en protéines, et même avec des " eaux blanches ", mélange d'eau et de lait recueilli après le rinçage des appareils de traitement du lait et des différentes tuyauteries. Tout avait été fait pour dissimuler ces pratiques illégales. Des instructions avaient été données régulièrement aux employés pour en faire disparaître toute trace. Le jour d'une inspection, l'ancien directeur a même fait déverser 10 000 litres de perméat dans les égouts.

Malgré tout, l'actuel directeur de la communication du groupe Lactalis a osé expliquer qu'il s'agissait de " standardiser " le lait et de " garantir au consommateur un taux constant " (en protéines). Mais cette opération qui s'est faite sur une grande échelle a surtout été particulièrement profitable : le perméat ajouté au lait ne coûtait que 3 centimes par litre, au lieu de 33 centimes d'euro payés alors aux producteurs pour chaque litre de lait. Près de 37 millions de litres de lait supplémentaires ont ainsi été produits et vendus, ce qui avait permis de dégager un profit de 11 millions d'euros.

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