Plus on produit, plus la misère grandit !21/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1890.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plus on produit, plus la misère grandit !

Des associations caritatives ont pris l'initiative d'organiser, depuis plusieurs années, une "journée mondiale du refus de la misère" le 17 octobre. Cela ne change rien à la misère, et elles le savent bien, mais c'est l'occasion de mettre en évidence ce phénomène qui a pris encore de l'ampleur ces deux dernières années.

En France, le nombre de RMIstes approche actuellement les 1,2 million. Plus de 1,3 million de familles espèrent obtenir un logement social, et vivent, en attendant, entassées dans des logements précaires, souvent partagés à plusieurs ménages. Pendant ce temps, près de 10000 familles ont été expulsées de leur logement. Près de 200000 parents isolés vivent de l'aide publique. Plus de 70000 familles ont déposé des dossiers de surendettement sur les seuls quatre premiers mois de cette année, et le nombre total de familles surendettées dépasse là encore largement le million.

Au total, il y aurait entre 3 et 4 millions de pauvres en France, dont au moins un million d'enfants. Un million d'adultes parmi ces millions de pauvres ne sont pas chômeurs mais ont un travail: ils exercent la plupart du temps des petits boulots précaires, saisonniers, à temps partiel. Mais une bonne partie de ces "salariés" ne gagne pas assez pour accéder à un logement.

L'Insee a défini un "seuil de pauvreté": sont au-dessous de ce seuil, c'est-à-dire classées pauvres, les personnes qui vivent avec moins de 650 euros par mois (1170 euros pour un couple avec un enfant). En 2001, 3,5 millions de personnes vivant en France n'atteignaient pas ce seuil. Et encore, la France n'utilise pas le seuil européen, qui est fixé à 715 euros par mois. Dans ce cas on compterait plus de 7 millions de pauvres.

La "journée du refus" ne prétend pas faire reculer cette misère, mais seulement attirer l'attention sur elle. Pour la faire reculer, il faudrait imposer une tout autre façon de répartir les richesses produites.

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