Cité de La Paillade (Montpellier) : Les locataires manifestent21/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1890.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cité de La Paillade (Montpellier) : Les locataires manifestent

Il a fallu que les habitants de la tour Catalogne à La Paillade à Montpellier se réunissent et préparent une manifestation pour que ACM (Aménagement et Construction de Montpellier), l'organisme HLM gestionnaire, envoie précipitamment des ouvriers pour repeindre le hall d'entrée et l'ascenseur.

Les locataires en ont assez et ont décidé de faire parler d'eux. Ils ont organisé une conférence de presse le 1er octobre et une matinée "portes ouvertes". À une cinquantaine, ils ont fait visiter leurs appartements. Des articles des journalistes choqués de ce qu'ils avaient vu sont parus dans le Midi libre et dans l'Hérault du jour. Et ils ont manifesté samedi 9 octobre, et montré leurs logements à FR3. Enfin gênée, la société ACM s'est décidée à faire effectuer quelques travaux, du reste très limités: accrochage des fils électriques hors de la portée des enfants dans le hall, et peinture des ascenseurs: au milieu de la nuit, à minuit et demi, des habitants ont rencontré les peintres dans l'ascenseur, la veille de la manifestation du samedi 9 octobre.

Mais pour remédier à l'état de dégradation de la tour il faudra plus qu'un coup de peinture. Plusieurs accidents, conséquence directe du manque total d'entretien, ont déjà eu lieu. Il y a même eu mort d'homme lors d'une explosion due au gaz. L'an dernier, un incendie s'est déclaré au deuxième étage, sans doute à cause d'un court circuit, causant l'intoxication de plusieurs personnes. Depuis, strictement rien n'a été fait et la dégradation gagne de plus en plus.

Dans cette grande tour de 16 étages, sur les deux ascenseurs d'origine, le premier a été condamné, et le second fonctionne... quand il ne tombe pas en panne, ce qui est fréquent. C'est un véritable enfer d'avoir à monter tous ces étages à pied. La machinerie n'est pas fermée à clef, c'est une chaîne autour d'un clou qui empêche la porte d'accès au local de battre à tous les vents. Il est arrivé que les portes de l'ascenseur restent ouvertes sur le vide, les locataires ont dû les refermer eux- mêmes car le dépanneur ne venait pas. C'est un véritable danger permanent.

Le reste est de la même veine. Les tuyauteries fuient, les infiltrations diffusent une humidité permanente, non seulement à cause des plomberies défectueuses, mais aussi à travers les façades. Les fenêtres sont cassées, les protections des portes-fenêtres fragiles. Les fils électriques et téléphoniques pendent des plafonds des parties communes. Ni le hall d'entrée, ni la plupart des escaliers ne sont éclairés. Les désinfections ne sont pas faites et les cafards se multiplient. Il n'y a plus de gardien.

La société de HLM, ACM, a succédé en janvier dernier à la CIGER, société privée, qui, si elle n'a assuré aucun entretien pendant des années, n'en a pas moins empoché les loyers (370 euros pour un F2) de la centaine de familles qui y demeurent. Les gestionnaires d'ACM ne veulent pas, eux non plus, faire de dépenses car cette tour est vouée à la démolition. Lorsqu'un locataire s'en va, son appartement est muré, et bien souvent squatté.

Mais les locataires ont décidé de se réunir et de réagir. Les premiers résultats obtenus, quoique limités, les ont encouragés.

Partager