Grèce : Simitis doit reculer sa "réforme" des retraites25/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1715.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Simitis doit reculer sa "réforme" des retraites

La Grèce a connu, jeudi 17 mai, une journée de grève générale contre le projet de réforme du système de retraites, lancé il y a quelque temps, durant les congés scolaires de mi- avril, par le gouvernement soi-disant socialiste de Simitis.

Actuellement, en Grèce, les femmes peuvent en moyenne partir à la retraite à 50 ans et les hommes à 60 ans. Le projet de loi prévoyait qu'en 2007, pour les femmes et les hommes qui travaillent dans les entreprises nationalisées et privées et dans la fonction publique, le départ à la retraite serait repoussé à 65 ans. Aujourd'hui le nombre d'années de cotisation moyen est de 30 ans pour les femmes ayant eu des enfants et 34 ans pour les hommes. Pour le calcul de la retraite, de cinq années de salaire de référence, on passerait à dix années. Le résultat de la réforme serait que, par exemple, un employé de la Sécurité sociale perdrait environ 40 % de sa retraite.

Enfin, ce projet prévoit aussi de transférer la gestion des retraites des caisses publiques vers des compagnies d'assurance privées.

C'est donc une attaque scandaleuse contre la population laborieuse. A la télévision, dans les journaux, le gouvernement socialiste justifiait ses mesures en comparant avec le système de retraites dans les autres pays d'Europe. Dès qu'il s'agit de s'attaquer aux conditions de vie des travailleurs, les gouvernements se ressemblent ! Ce sont les mêmes prétextes qu'ils nous servent.

Jeudi 19 avril déjà, les directions syndicales avaient appelé à des rassemblements dans les villes. Dans le centre d'Athènes, environ 1 500 travailleurs avaient manifesté et des rassemblements avaient aussi eu lieu en banlieue. La période des congés scolaires de Pâques ne facilitait pas la mobilisation et c'est bien pourquoi le gouvernement, qui voulait éviter une réaction de l'ensemble de la classe ouvrière, l'avait choisie pour annoncer ses mesures.

Mais la semaine suivante, les syndicats appelaient à une grève générale, le jeudi 26 avril, avec des manifestations.

La riposte cette fois fut à la hauteur des attaques du gouvernement. Plusieurs milliers d'employés et d'ouvriers ont cessé le travail et ont manifesté. Les agriculteurs ont aussi manifesté dans le centre du pays. Beaucoup disaient ne pas avoir vu depuis dix ans des manifestations aussi importantes.

Ce projet de loi vient à la suite de plusieurs années où les travailleurs font les frais des privatisations, des licenciements décidés par le patronat et le gouvernement socialiste, qui a la même politique que le précédent gouvernement, de droite, de la Nouvelle Démocratie.

Fin avril, devant le mécontentement général exprimé par l'ensemble des travailleurs, le gouvernement annonçait qu'il suspendait temporairement son projet, prévoyant cependant des discussions avec les directions syndicales. Visiblement, il poursuit l'objectif d'une "réforme" du système de retraites, mais en cherchant cette fois un consensus du côté des directions syndicales. Celles-ci y seraient peut-être prêtes, mais l'ampleur du mécontentement, attesté à nouveau par la journée du 17 mai, montre que les travailleurs, eux, ne sont nullement prêts à l'accepter.

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