Lire : Omer pacha Latas, de Ivo Andric15/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1631.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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Lire : Omer pacha Latas, de Ivo Andric

Ce roman posthume d'Ivo Andric (1892-1975), écrivain yougoslave et prix Nobel de littérature 1961, comme Le pont sur la Drina et La chronique de Travnik, parle de la Bosnie. Mais, inachevé, il manque d'un fil narratif et ressemble plus à une série de nouvelles qu'à un véritable roman.

Le personnage central est le général en chef turc Omer pacha, favori du sultan, qui en 1850 arrive avec une armée à Sarajevo pour mater une révolte des féodaux bosniaques. L'Empire ottoman est alors, selon l'expression, " l'homme malade " des Balkans, dont Russes et Autrichiens convoitent les provinces. Mais, après la perte de la Grèce et de l'Egypte, le sultan au pouvoir prétend moderniser l'administration et rétablir l'autorité de l'Etat, grâce à une armée formée sur le modèle prussien. Cependant les beys et notables traditionnels s'opposent aux réformes, pour préserver leurs prérogatives réactionnaires, tandis que l'Empire ottoman et ses élites sont restés, malgré les apparences, aussi corrompus et oppressifs qu'auparavant.

Sur cette toile de fond historique, Andric a rédigé quelques scènes et une série de portraits pleins de vie et d'humanité. Il y présente la carrière d'Omer pacha, élève-officier croate qui déserte l'armée autrichienne et commence une seconde carrière en Turquie ; ses principaux officiers, eux aussi " renégats ", qui ont fui la Hongrie ou la Pologne après l'écrasement des révolutions nationales de 1848 ; sa famille ; ses serviteurs et ses agents.

Malgré son inachèvement, cette chronique, où se mêlent religions et nationalités, vaut la lecture.

Vincent GELAS

Omer pacha Latas d'Ivo Andric, éd. Le Serpent à Plumes, 375 p., 43 F.

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