Thomson-Technicolor : Ce n'est pas aux salariés de payer !09/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2184.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thomson-Technicolor : Ce n'est pas aux salariés de payer !

Jeudi 3 juin, 300 travailleurs ont manifesté jusque devant le siège de la société Technicolor, anciennement Thomson, pour protester contre le plan de licenciement en cours dans la filiale Thomson Grass Valley, où la direction veut supprimer 625 emplois sur 2 600, dont 327 sur 884 en France. Nous étions venus de Brest, Rennes et Conflans, des trois centres de Thomson Grass Valley en France.

Le comportement du PDG a montré que ce monsieur n'est pas insensible à la mobilisation. Il a en effet profité de notre rassemblement à Paris pour aller à Rennes expliquer aux salariés de Thomson R&D, l'autre filiale de Thomson située dans le même ensemble de bâtiments que Grass Valley, qu'il avait de grands projets pour eux. Craignant que la mobilisation s'élargisse à tout le personnel Thomson de Rennes, il raconte de belles histoires d'avenir aux uns, en espérant qu'ils le laisseront faire ses mauvais coups contre les autres. Mais tout le monde a bien compris la manoeuvre et, à Paris, la manifestation n'en a été que plus dynamique.

Lundi 8 juin, un directeur descendu de Paris a pu mesurer l'ambiance car sa venue a déclenché un débrayage spontané. 150 personnes, remontées, lui demandaient des comptes et protestaient contre son plan.

Cela encourage à se défendre tous ensemble, toutes filiales confondues, contre les prétentions inadmissibles des patrons. Ceux-ci justifient leur plan au nom d'une dette de 1,5 milliard d'euros brutalement apparue dans les comptes l'an dernier. Cette dette vient d'être renégociée auprès de grandes banques européennes, celles-là même qui spéculent sur la dette des États, mais nous n'avons aucun moyen d'en vérifier ni l'origine ni le montant.

Les travailleurs n'ont aucune raison d'en faire les frais. Nous ne sommes pas ceux qui ont contracté cette dette, ni ceux qui en ont bénéficié. Comme nous l'avons écrit sur nos T-shirts de manifestants : « Ce n'est pas aux salariés de payer ».

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