Internats d'excellence : Un saupoudrage qui ne masque pas la misère09/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2184.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Internats d'excellence : Un saupoudrage qui ne masque pas la misère

Sarkozy avait promis 20 000 places en « internats d'excellence », structures censées accueillir les bons élèves des milieux défavorisés qui ont du mal à travailler chez eux, à cause de mauvaises conditions de logement ou parce qu'ils vivent dans un environnement difficile.

Un seul de ces internats, installé dans une ancienne caserne de Seine-et-Marne, a fonctionné durant l'année scolaire 2009-2010, accueillant quelques dizaines d'élèves. Une douzaine d'autres établissements de ce type devraient voir le jour pour la rentrée 2010, mais cela ne fera jamais que 150 places, d'après les chiffres du ministère de l'Éducation nationale. On est loin du compte.

Mais surtout, que fait-on des autres élèves ? Tous ceux qui remplissent les collèges et lycées de ZEP, s'ils bénéficiaient de bonnes conditions, aussi bien matérielles que sur le plan de l'encadrement, pourraient eux aussi prétendre à devenir de bons élèves, soucieux de progresser. Mais rien n'est prévu pour eux. Au contraire, le gouvernement maintient sa décision de diminuer le nombre d'adultes dans les établissements scolaires, supprime des options, et il veut maintenant augmenter le nombre d'élèves par classe.

S'ils peuvent aider quelques élèves, les « internats d'excellence » ne sont que de l'esbroufe. Le gouvernement lance ainsi quelques ballons d'essai, ne concernant qu'une infime minorité d'élèves, pour tenter de masquer qu'il laisse tomber les quartiers défavorisés, malgré les plans Banlieue qui se sont succédé, tous aussi vides et dépourvus de moyens. La ficelle est un peu trop grosse pour qu'on y croie.

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