Centres IVG : Pour la défense des droits des femmes09/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2184.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Centres IVG : Pour la défense des droits des femmes

Samedi 5 juin, à l'appel de divers partis et organisations, dont la Coordination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception (Cadac), une manifestation s'est rendue, à Paris, de l'hôpital Tenon à l'hôpital Saint-Antoine, pour protester contre la fermeture de centres d'interruption volontaire de grossesse (CIVG). Celui de Tenon est fermé depuis juillet 2009 ; quant au CIVG de Saint-Antoine, censé prendre le relais, il est menacé de fermer cette année !

Ces deux exemples concernent l'Est parisien, mais ils sont assez représentatifs d'une situation qui ne cesse de se dégrader dans tout le pays. Ainsi, entre 2000 et 2006, plus de 10 % des quelque 800 établissements habilités à pratiquer des IVG ont cessé de le faire. Depuis, d'autres fermetures ont suivi. Rien qu'en région parisienne, on en a récemment enregistré trois : dans les hôpitaux Jean-Rostand à Ivry, Tenon et Broussais à Paris.

On est loin de l'obligation faite par la loi, en 1979, d'un centre d'interruption de grossesse dans chaque hôpital public !

Depuis des années, le secteur médical privé se désengage de la pratique des IVG, qu'il ne trouve pas assez rentable. Or l'hôpital public est de moins en moins apte à suppléer aux carences du privé en ce domaine, car l'État lui impose une logique de rentabilité qui asphyxie le service public de la santé, dans le domaine des IVG comme dans les autres.

Résultat, partout le temps d'attente pour les femmes souhaitant interrompre une grossesse ne cesse de croître. À Paris, il est déjà de trois semaines. Ailleurs, hormis les grandes villes où se trouvent la plupart des CIVG, c'est souvent pire. Ainsi, près de la moitié des services de gynécologie-obstétrique du pays ne font pratiquement pas d'IVG, tandis que vingt d'entre eux en font près de la moitié. De ce fait, de plus en plus fréquemment des femmes doivent aller avorter à l'étranger - quand elles en ont les moyens -, comme avant 1975 et la première loi légalisant l'IVG.

Les autorités prétendent, telle la direction de l'AP-HP (hôpitaux publics parisiens) en mars dernier, qu'il n'y a « pas de diminution de l'offre de soins » en matière d'IVG, mais de simples « transferts d'unités » sans « diminution du volume d'activités ». Mais les faits sont là et, eux, ils ne mentent pas.

Partager