Christine Lagarde, ministre de l'Économie, vient de mettre au point une taxe sur les bonus des traders opérant en France. Pour la ministre, cette taxe est une mesure de justice car, dit-elle, «<|>sans les concours exceptionnels de l'État aux banques, elles n'auraient pas pu réaliser les bénéfices engrangés ces derniers mois. Dans ces conditions, il est justifié que les Français soient associés à ces résultats. »

Le moins qu'on puisse dire est que les « associés » ne sont pas traités sur un pied d'égalité, dans cette curieuse affaire. L'État a en effet avancé ou offert tous les fonds, des centaines de milliards d'euros, et ne reçoit que 90 millions (sur les 360 que rapportera la taxe), alors que les banques conservent la quasi-totalité de leurs milliards d'euros de bénéfices (plus de 4,5 milliards pour la seule BNP et pour seulement les neuf premiers mois de l'année). Après avoir offert aux banquiers une Rolex, payée avec l'argent public, Lagarde accepte avec reconnaissance qu'ils lui donnent l'heure.