Afghanistan : Dehors, les troupes de l'OTAN !13/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2163.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afghanistan : Dehors, les troupes de l'OTAN !

L'officier français grièvement blessé, lundi 11 janvier, lors d'une attaque en Afghanistan qui avait déjà causé la mort d'un sergent-chef du 402ème régiment d'artillerie, est mort à son tour, portant à 38 le nombre de soldats français tués depuis le début de l'intervention des troupes de l'OTAN en 2001.

Le même jour, trois soldats américains avaient été tués lors d'affrontements avec des insurgés. Les États-Unis et la Grande-Bretagne auraient perdu deux fois plus d'hommes l'an dernier que lors des années précédentes.

Comment s'en étonner ? L'occupation militaire des grandes puissances impérialistes, France comprise, qui représente un ensemble de 110 000 hommes (sans compter le renfort annoncé par Obama de 30 000 soldats US supplémentaires) nourrit la situation insurrectionnelle d'une grande partie du pays. Les troupes occupantes doivent affronter de multiples groupes armés. La majorité des soldats occupants qui tombent dans ce conflit sont tués par des explosifs qui sautent sur des routes. Ce n'est pas étonnant, l'OTAN a comptabilisé en 2009 plus de 7 200 engins explosifs contre 81 en 2001.

Les grandes puissances avaient prétendu être venues pour chasser le régime des Talibans et rétablir la démocratie. Mais la force des baïonnettes a engendré un chaos qui ne cesse de grandir. Les multiples promesses d'offrir à la population ne serait-ce qu'une aide humanitaire élémentaire n'ont pas plus été tenues.

Quand les cadres de l'armée américaine sur place ont l'occasion de s'entretenir avec des chefs de tribus, comme le raconte une dépêche de l'agence Reuters, ils découvrent que la population se plaint du manque d'eau et d'électricité. En effet, le peu d'aide qui peut arriver est le plus souvent accaparée par les notables des différents clans en rivalité. Et, de toute façon, une bonne part des promesses d'aide est restée dans les cartons des différentes armées d'occupation.

Et ce n'est pas en tirant contre une manifestation de mécontents qui tentait de s'emparer d'un édifice public à Garmsir, dans le sud du pays, comme viennent de le faire, mardi 12 janvier, les troupes de l'OTAN et les forces de sécurité afghanes, qu'elles convaincront la population de ne pas rejoindre les rangs des groupes armés qui affrontent les troupes occupantes, bien au contraire.

En Afghanistan, l'escalade militaire continue, mais y envoyer plus de soldats ne permettra pas aux forces occupantes de prendre le dessus. Étant donné la dégradation des rapports entre la population et les forces occupantes, les grandes puissances ne parviendront pas à sortir du guêpier afghan sans rechercher une solution politique, c'est-à-dire une forme de compromis avec les groupes armés qui leur résistent ce qui, pour la population afghane, ne se traduira pas forcément par une amélioration de sa situation. Pour l'instant, l'OTAN fait payer au prix fort son obstination à cette population... et aussi à ses propres soldats.

Hors d'Afghanistan, les troupes de l'OTAN !

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