Le trou de la sécu... creusé par les licenciements et les cadeaux aux patrons19/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1773.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le trou de la sécu... creusé par les licenciements et les cadeaux aux patrons

Les prévisions font état d'un déficit de la Sécurité sociale pour l'année 2002 de 2,4 milliards d'euros, après trois années excédentaires. Le ministre de la Santé, Jean-François Mattéi, en a rejeté la responsabilité sur le gouvernement précédent en déclarant qu'il aurait " conduit une politique imprévoyante ", laissant à ses successeurs " le soin de payer la facture "... Il s'est même payé le luxe de reprocher au gouvernement Jospin d'avoir utilisé l'argent de la Sécu pour financer les allégements de charges consentis aux patrons dans le cadre du passage aux 35 heures, rappelant que ceux-ci avaient " ponctionné environ 5 milliards d'euros dont la moitié sur l'assurance-maladie ". Et de conclure : " Si on rendait cet argent, nous n'aurions pas le même affichage ".

Très juste ! Mais le ministre n'est pas allé jusqu'à réclamer que les patrons remboursent ces sommes, ce qui aurait été la moindre des choses.

Mattéi fait preuve d'une certaine dose d'hypocrisie en faisant ce genre de déclarations car, en réalité, tous les gouvernements depuis 20 ans et plus, qu'ils soient de droite ou de gauche, ont tous multiplié baisses et dégrèvements de charges sociales en faveur du patronat. Cela s'est fait à chaque fois aux dépens du budget de la Sécurité sociale.

Mattéi a par ailleurs déclaré qu'il n'était pas favorable à la " maîtrise comptable " des dépenses de santé inaugurée par Juppé et poursuivie par Jospin car, a-t-il dit, " la croissance des dépenses de Santé est inéluctable en raison du vieillissement de la population, du coût des nouvelles technologies médicales et de la recherche du mieux-être ". Cela veut-il dire qu'il renonce à la politique menée par ses prédécesseurs ? Pas du tout ! Car rien dans les propos ministériels ne concernait les mesures nécessaires pour pallier la misère des hôpitaux où il manque des dizaines de milliers d'ASH, d'aides-soignantes et d'infirmières, sans parler de la pénurie de médecins hospitaliers. C'est en fait tout le système de santé qui est victime du pillage des caisses de Sécurité sociale et de l'État au seul profit des patrons. Et les déclarations démagogiques du ministre de la Santé n'y changeront rien, la même politique ne pouvant produire que les mêmes effets.

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