Israël : Une loi d'apartheid sur la vente des terres19/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1773.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : Une loi d'apartheid sur la vente des terres

Dimanche 7 juillet, le gouvernement israélien a approuvé une proposition de loi réservant, pour des raisons de " sécurité ", la vente des terres du domaine public aux Juifs. Ces terres domaniales représentant 93 % de l'ensemble du territoire israélien. Cela institutionnalise l'impossibilité pour des Israéliens non-juifs d'acquérir des terres.

Le rabbin, député du Parti national religieux d'extrême droite, à l'origine de ce texte, a parlé de " grande victoire du sionisme ".

Finalement devant le tollé soulevé par ce texte raciste, le gouvernement Sharon a préféré en ajourner la présentation au Parlement et le renvoyer devant une commission.

Ce projet de loi visait directement les Arabes israéliens qui, au nombre d'1,1 million, représentent 18 % de la population d'Israël et sont pour l'essentiel des descendants des Palestiniens restés sur leur terre après la création de l'État d'Israël en 1948. C'est la fraction la plus pauvre de la population, déjà traitée en citoyens de seconde zone, en proie aux discriminations et aux humiliations quotidiennes.

Une telle politique ne peut évidemment qu'accentuer encore davantage la coupure entre les populations juive et arabe, engendrant en retour haine et désespoir.

Mais pour indigne qu'elle soit, cette mesure actuelle est dans la droite ligne de toute la politique du gouvernement israélien, cautionnée par les travaillistes, Shimon Pérès en tête. Et puis, n'est-ce pas quotidiennement que l'armée israélienne détruit les habitations palestiniennes à coups de bulldozer, bombarde la Cisjordanie et Gaza, exproprie sans jugements, c'est-à-dire vole de nombreuses terres palestiniennes dans les Territoires occupés ?

Cette politique de spoliation, au nom de l'appartenance ethnique, est même le fondement du sionisme.

La fuite en avant sur la voie de l'ultra-nationalisme et du racisme le plus affiché est une voie sans issue qui entraîne les peuples de la région, palestinien et israélien, dans une impasse sanglante, comme le montre une fois encore le dernier attentat commis contre un bus israélien près d'une colonie juive du nord de la Cisjordanie, en réponse à la politique de terreur que mène l'armée israélienne contre la population palestinienne.

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