Etats-Unis : Brutalités policières contre les noirs19/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1773.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Etats-Unis : Brutalités policières contre les noirs

Les images récemment diffusées à la télévision de policiers brutalisant un jeune Noir dans une station service de Los Angeles rappellent tristement l'affaire Rodney King. Cet automobiliste, lui aussi noir, avait été battu sauvagement par les policiers de cette même ville en 1992. L'acquittement de ces derniers, l'année suivante, avait entraîné un soulèvement de la population des quartiers pauvres de Los Angeles. Les émeutes n'avaient pris fin qu'après l'occupation militaire de ces quartiers par la Garde Nationale.

Ces brutalités policières sont monnaie courante aux États-Unis où chaque année la police tue, blesse ou torture, des centaines voire des milliers de personnes, souvent des Noirs ou des Hispaniques, des pauvres toujours.

Ce fut le cas par exemple le 28 février dernier, lorsque la cour d'appel de New York relaxa trois policiers qui, en 1997, avaient sodomisé puis battu sauvagement dans un commissariat un jeune Haïtien, Abner Louima, arrêté de sucroît par erreur. Ou bien encore le 25 février avec l'acquittement des quatre policiers qui, en 1998, alors qu'ils pourchassaient dans le Bronx un fuyard, avaient ouvert le feu sur un Guinéen, Amadou Diallo, qui se tenait simplement sur le seuil de son appartement. On avait retrouvé 41 balles dans le corps du jeune homme. Un des policiers avait même eu le temps de recharger son arme et de reprendre le tir.

Bien sûr, les vidéo-amateurs, qui parfois témoignent de ces agissements, peuvent embarrasser les tribunaux ou les autorités dans leurs tentatives systématiques de faire silence sur ces exactions. Mais même dans ce cas, les policiers continuent de manifester leur arrogance : le 14 juillet 2000 à Philadelphie, une dizaine de policiers avaient été filmés alors qu'ils tabassaient un homme sans arme, suspecté d'être un voleur de voiture. Diffusée à la télévision, la scène avait créé une certaine émotion dans la ville. Dans les jours qui avaient suivi cependant, les policiers de Philadelphie eux-mêmes vendaient dans les commissariats des tee-shirts représentant la scène du passage à tabac, avec le slogan " Bienvenue en Amérique ".

Ces méthodes trouvent leur source dans la longue tradition de violence contre les mouvements d'émancipation : c'est cette même police de Philadelphie qui, en 1985, avait bombardé un local du MOVE, une organisation issue des mouvements d'émancipation des Noirs américains, et qui aujourd'hui encore s'acharne à vouloir la tête de Mumia Abu Jamal.

Des " dommages collatéraux " en Irak ou en Afghanistan aux violences policières sur son propre territoire, c'est avec la même brutalité que l'impérialisme américain exerce sa domination sur tous les pauvres de la planète.

Partager