Cherbourg : Le soutien au syndicaliste attaqué en justice s'organise19/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1773.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cherbourg : Le soutien au syndicaliste attaqué en justice s'organise

Ce sont plus de 600 personnes qui ont manifesté jeudi 11 juillet pour exiger l'arrêt des poursuites contre Alain Hébert. À l'issue de la manifestation contre la fermeture de l'Hôpital Maritime le 26 juin dernier, un gendarme avait porté plainte pour coups et blessures contre le secrétaire général de l'Union locale CGT (voir LO n?1772).

Dans cette affaire, la version des gendarmes n'a pas convaincu. La diffusion des tracts d'appel à la manifestation sur le marché a permis de s'en rendre compte. Bien des gens se disaient spontanément solidaires du militant attaqué. Quant aux autres, un court rappel des faits suffisait à leur montrer combien cette histoire relève de la répression antisyndicale.

Première occasion de se compter dans la rue, le rassemblement devant l'Hôpital Maritime, puis la manifestation à la sous-préfecture ont apporté la preuve de la détermination d'un nombre significatif de travailleurs de l'agglomération à défendre Alain Hébert. Ici et là, on faisait remarquer que sa mise en cause n'est pas sans lien avec la rentrée sociale prochaine. En effet, tandis que l'Arsenal s'engage sur la voie de la privatisation, les Constructions Mécaniques de Normandie, employant environ 600 personnes, ont un carnet de commandes presque vide pour la rentrée ; les salariés craignent le dépôt de bilan. Tout comme ceux de Simon Frères, où travaillent encore 150 personnes. Enfin, le plus gros employeur de la région, la Cogema, a annoncé des réductions d'effectifs drastiques d'ici à quelques années ; et si les sous-traitants sont les premiers visés, les salariés se savent aussi dans le collimateur de la direction. Alors faire taire un syndicaliste par la force serait plutôt bienvenu pour les représentants de l'État et les patrons de la région. Derrière lui, c'est en réalité le monde du travail que l'on cherche à museler.

Mais pour l'instant, le résultat est l'inverse de celui escompté. Soumis à un contrôle deux fois par semaine au poste de police, le syndicaliste y va accompagné par une bonne soixantaine de personnes, une façon de plus de démontrer notre soutien. Car il est clair que le rassemblement dans et en-dehors du tribunal vendredi 19 juillet, jour du procès, pèsera au moins autant que les arguments de l'avocate sur le verdict.

Partager