SNR Roulements : Annecy (74) : Quand "l'ARTT" nous mène aux 50 H par semaine05/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1771.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNR Roulements : Annecy (74) : Quand "l'ARTT" nous mène aux 50 H par semaine

La SNR est l'entreprise industrielle la plus importante de Haute-Savoie et, sur cinq sites à Annecy et aux alentours immédiats, elle emploie plus de 3200 salariés dont, en permanence, près de 300 CDD ou intérimaires.

Nous y produisons toutes sortes de roulements que ce soit pour l'industrie automobile, l'aéronautique, etc. La production est en hausse constante et la direction a, dès le début juin, mis en place des " périodes hautes " sur certains secteurs des usines d'Annecy, de Seynod, de Meythet et sur l'ensemble de l'usine d'Argonay : cela veut dire par exemple pour les équipiers en 2x8 des semaines de 6 jours en équipe du matin, soit 49 h 50 !

En toute légalité puisque la SNR ne fait qu'appliquer l'accord ARTT de juillet 1999. A l'époque et pendant toute l'année qui avait précédé sa conclusion, la direction mais aussi la CFDT et la CGC, n'avaient de cesse de mettre en avant les avantages supposés en " temps libre " mais aussi parlait de la réduction de la précarité, de la diminution des heures supplémentaires, etc.

Il est vrai qu'à l'époque du ministère d'Aubry, des grandes entreprises comme le groupe Renault, dont fait partie la SNR, étaient encouragées à " donner l'exemple " avant la mise en place de la loi Aubry sur les 35 heures... Bref il fallait à tout prix que la principale entreprise de la région conclue un accord !

Les résultats sont maintenant visibles : au lieu des 440 embauches en CDI prévues, l'effectif total n'aura augmenté que de 172 personnes en trois ans, chiffre qui correspond au minimum d'embauches que la direction aurait dû de toute façon faire ; quant aux CDD, ils ont progressé de 14 % et les intérimaires de 98 % sur la même période !

Les heures supplémentaires ont fait un bond de près de 40 % en trois ans.

Les conditions de travail, elles, n'ont cessé de se dégrader, ne serait-ce qu'à cause de ces " périodes hautes " placées en plus aux périodes les plus chaudes de l'année, qui transforment les ateliers en étuves... Pas pour tout le monde car tout le gratin de la SNR était récemment convoqué en " séminaire " pendant deux jours dans un hôtel de luxe en montagne, à La Clusaz.

Rien d'étonnant dans ces conditions que le nombre de départs soit important, surtout quand les jeunes embauchés réalisent que leur paye est plus proche de 6500 F par mois que des 10 000 F évoqués dans les petites annonces !

Un chiffre d'affaires en hausse constante d'un côté et des conditions de vie de plus en plus difficiles de l'autre : cela fait qu'on discute beaucoup dans les ateliers.

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