Les eaux troubles de l'économie...05/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1771.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Les scandales du capitalisme

Les eaux troubles de l'économie...

C'est, nous dit-on, parce que Messier se serait laissé griser par les mirages de la " net-économie ", les perspectives aujourd'hui envolées de la téléphonie, en oubliant, explique-t-on, son " métier d'origine " qu'il aurait été remercié. Ca, c'est le roman que l'on veut vendre aux gogos. Messier paye, comme d'autres, les conséquences financières du retournement du marché de la téléphonie. Les administrateurs qui le débarquent maintenant étaient d'ailleurs prêts à rêver avec lui quand les profits étaient au rendez-vous. Maintenant qu'ils sont dégrisés, il leur revient à l'esprit qu'à l'origine, l'activité principale de Vivendi, ce n'était ni la communication, ni Hollywood, ni le téléphone, mais la gestion de l'eau : un marché dont le monopole partagé entre deux sociétés principales reste hautement profitable, grâce à l'argent des administrés, qui n'ont ni le choix de discuter du prix qu'on leur fait payer ni le choix des fournisseurs.

En France, deux grandes entreprises essentiellement se partagent depuis longtemps la gestion de l'eau. Il s'agit de Vivendi (ex-Générale des Eaux) et la Lyonnaise des Eaux (groupe Suez-Dumez). Grâce à ce monopole de la gestion de l'eau, Vivendi a toujours pu disposer d'une masse d'argent qui lui a permis de se diversifier. Bien avant Messier, la société avait des intérêts dans l'immobilier, la restauration collective, l'hôtellerie, contrôlait quelque 2 600 filiales. Dans leur vie, des dizaines millions d'habitants de ce pays avaient à faire à Vivendi, et pas seulement en ouvrant les robinets de leur cuisine ou de leur salle de bains.

En fait, épaulée par les pouvoirs publics, Vivendi a pénétré depuis longtemps tous les pores de la société française, et au-delà. Et il y a fort à parier que ces mêmes pouvoirs publics sont déjà en train de préparer des solutions, où l'on conservera aux intérêts privés le profit et où on nationalisera les pertes en faisant payer les salariés et les contribuables.

Partager