Crédit Lyonnais : La direction restructure, le personnel trinque05/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1771.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Crédit Lyonnais : La direction restructure, le personnel trinque

Le Crédit Lyonnais n'en finit pas de " se moderniser "... pour faire plus de profits évidemment. Et ce sont les employés qui trinquent.

D'ici à fin 2003, la banque a mis en place le projet dit " Octave " accompagné du projet " Oxygen " qui ont pour but avoué d'optimiser la productivité, c'est-à-dire d'accélérer les cadences pour supprimer encore des effectifs.

Ces deux projets concernent les services administratifs (les UAC, unités d'appui commercial, et les centres administratifs Bayeux, Valence, Saint-Avertin et Clichy). C'est déjà le personnel de ces services qui subit les effets de la loi de Robien depuis 1997 : réduction du temps de travail à 33 heures par semaine en 4 jours avec baisse du salaire. Cela signifiait déjà une baisse des effectifs de 15 %, puisqu'il n'y a eu aucune embauche, le prétexte des mesures dans le cadre de la loi de Robien étant que nous étions trop nombreux ! En échange le Crédit Lyonnais bénéficiait d'abattement de charges patronales de 230 euros (1500 francs) pour un salaire de 1600 euros (10 500 francs mensuels). Sur plus de 7000 personnes concernées, cela représente un beau pactole !

Le plan " Octave " consiste à regrouper les UAC. En province, ces regroupements signifient des sites supprimés - c'est le cas à Orléans, Aix-en-Provence, Lille... ou des changements d'activité complets avec changement de métier pour le personnel. En dépit du fait que, passé 50 ans, très peu d'entre nous ont envie d'apprendre un nouveau travail qui, de toute façon, est aussi peu intéressant que le précédent.

En Île-de-France, ce sont parfois des fermetures de sites comme Melun et toujours pour les employés des trajets considérables, épuisants.

Ainsi, au début de l'année, l'UAC ABI située dans le 8ème arrondissement à Paris, a été regroupée avec l'UAC Nanterre, à Nanterre. Gain pour le Crédit Lyonnais : 4 millions de francs de loyer par an, pour le personnel très souvent de 3 à 4 heures, voire même parfois 5 heures de transport en commun par jour !

Et la direction va faire la même chose à la rentrée en fermant l'UAC Montgallet à Paris en envoyant une partie du personnel à Champs-sur-Marne (en banlieue-est à 30 minutes en RER du centre de Paris).

En plus des regroupements, " Octave " c'est une " nouvelle " organisation du travail. Chacun exécute une tâche, toujours la même toute la journée. Comme le travail à la chaîne. Pas très nouvelle cette méthode qui évoque le 19e siècle !

Parallèlement, la direction a mis en place un projet de départ en préretraite permettant au personnel de ces services de partir à 56 ans. Du coup chacun fait ses calculs pour partir, malgré les conditions financières peu intéressantes, tant le ras-le-bol est grand. Autant s'en aller. Et c'est tout bénéfice pour le Crédit Lyonnais puisque ce plan de préretraite est en partie financé par le FNE (fonds national de solidarité) en échange d'un plan de gestion des effectifs.

A l'UAC Pleyel, il y avait 26 intérimaires en avril, date de début du test " Octave ", sur un effectif total de 300 personnes. A l'UAC Nanterre, en juin, ils sont 14 auxquels s'ajoutent 5 auxiliaires d'été pour 200 personnes.

Dans ces deux UAC il y a eu des débrayages, en février à Pleyel et en avril et juin à Nanterre. Même minoritaires, ils étaient toniques et décidés.

Les directions locales voudraient que ces tests Octave se passent bien ou, du moins, sans vague. Le but étant de le généraliser dans toutes les UAC, puis de passer au deuxième volet, le projet " Oxygen ", que l'on pourrait appeler l'UAC sans papier.

De quoi s'agit-il ? Tous les dossiers et les documents à l'arrivée et au départ de l'UAC sont scannérisés. Du coup ces dossiers seront consultables sur écran de l'ordinateur. Cet écran sera plus grand qu'actuellement et divisé en trois parties : une pour travailler (saisie ou traitement de texte), une pour recevoir du courrier (messagerie interne ou internet, par exemple) et la dernière consacrée aux documents à consulter. Toute la journée sur l'écran, bonjour les maux de tête !

Voilà nos conditions de travail dans les services administratifs au Crédit Lyonnais. Les banquiers sont toujours prêts à empocher des réductions de charges mais pas à partager avec le personnel les avantages des progrès techniques.

Partager