Liban : le Hezbollah, un parti bourgeois nationaliste27/10/20242024Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/2024/10/une_243-c.jpg.484x700_q85_box-12%2C0%2C1371%2C1965_crop_detail.jpg

Liban : le Hezbollah, un parti bourgeois nationaliste

Dès le 8 octobre 2023, en soutien au Hamas, le Hezbollah – le Parti de dieu – envoyait depuis le sud du Liban des roquettes sur Israël. Il ne pouvait rester à l’écart du conflit déclenché la veille par l’attaque du Hamas, alors que depuis quarante ans sa légitimité s’appuie sur son image de pilier de l’axe de la résistance à Israël. Pourtant toute son attitude par la suite a montré qu’il voulait éviter de s’engager dans une escalade guerrière que la population libanaise ne souhaitait pas. Mais aujourd’hui, après un an d’une guerre destructrice contre Gaza, il n’a pu empêcher que Netanyahou et les dirigeants israéliens tournent leurs armes contre lui et contre le Liban.

La population libanaise se trouve de nouveau plongée dans la guerre, subissant à la fois la barbarie de l’État israélien et les conséquences des calculs politiques du Parti de Dieu, qui avait sans doute espéré qu’un cessez-le-feu rapide à Gaza lui aurait permis d’arrêter ses tirs sans perdre la face. Après une série d’attentats qui ont décapité une partie du commandement du Hezbollah et tué son leader Hassan Nasrallah, l’aviation d’Israël a pilonné sans relâche le sud du Liban, des quartiers de Beyrouth et la plaine de la Bekaa, tandis que ses troupes entraient dans le pays.

L’armée israélienne bénéficie grâce à l’appui américain d’une supériorité militaire écrasante et a tiré les leçons de l’échec de sa précédente opération de 2006 contre le Liban. Ses coups se sont abattus dans les zones où vit la population chiite, punie pour son soutien supposé au Hezbollah. Dès les premiers jours, des milliers de civils ont été tués ou blessés et plus d’un million de Libanais poussés à l’exode, ne sachant plus où aller pour trouver la sécurité.

Depuis 1978, c’est la quatrième fois que l’armée d’Israël envahit le Liban. On ne compte plus les raids et bombardements opérés par son aviation durant la guerre civile de 1975-1990, puis ceux répétés entre 1996 et 2000, enfin ceux de la guerre de 2006 contre le Hezbollah. La destruction des réseaux électriques et de nombreuses infrastructures a conduit à un délabrement dont le pays ne s’est toujours pas remis.

Dès le début de la guerre à Gaza, la population libanaise, excédée par ces guerres successives et épuisée par une succession de crises, a montré que, malgré sa sympathie pour la cause palestinienne, elle ne souhaitait pas être entraînée dans le conflit. Le Liban a connu l’afflux de 1,2 million de réfugiés suite à la guerre en Syrie, l’effondrement économique de l’année 2019 et les conséquences de l’explosion en 2020 du port de Beyrouth, qui l’ont fait sombrer dans la pauvreté.

Tenant compte de ces sentiments et du rapport de force, le Hezbollah a donc tenté de limiter son engagement et ses initiatives militaires, restées relativement modérées comparées à la violence des attaques israéliennes. Mais l’offensive d’Israël, sans doute préparée de longue date, a transformé ce jeu dangereux en catastrophe. L’ensemble de la population libanaise vit désormais dans la crainte de subir le même sort que celle de Gaza, et les adversaires politiques du Hezbollah ne manqueront certainement pas de lui en rejeter la faute.

Confessionnalisme et inégalités sociales

C’est au lendemain de la Première Guerre mondiale que la France coloniale, pour mieux dominer une partie du Moyen-Orient arrachée à l’Empire ottoman, a séparé la Syrie du Liban. Les frontières du Liban furent tracées afin que les chrétiens maronites y soient majoritaires, au détriment des sunnites, des druzes et des chiites. Des liens commerciaux ancestraux avec les Arabes de Syrie et de Palestine étaient ainsi rompus.

En 1943, l’indépendance du pays ne mit pas fin aux clivages confessionnels créés par la puissance coloniale, au contraire elle les pérennisa. Les institutions politiques créées par la France favorisaient la minorité chrétienne maronite qui se voyait réserver le poste de président de la République, tandis que celui de Premier ministre revenait à un musulman sunnite, et qu’aux musulmans chiites était reconnu le poste de président du Parlement.

Dans les années 1950 et 1960, les inégalités sociales et territoriales se creusaient ente la capitale et les zones rurales, et entre les communautés. Pendant que Beyrouth devenait une grande place financière du Moyen-Orient, abritant une bourgeoisie chrétienne opulente, les habitants des zones rurales chiites du Sud Liban et de la vallée de la Bekaa vivaient dans le dénuement. Les infrastructures, communications, routes, écoles, cliniques, hôpitaux étaient rudimentaires. Beaucoup de villages n’avaient pas d’électricité et manquaient d’eau courante. Dans les années 1950, le niveau de vie des populations chiites était cinq fois inférieur à celui des habitants de Beyrouth. Vingt ans plus tard, en 1970, 50 % de leurs enfants n’étaient toujours pas scolarisés. Beaucoup émigrèrent des zones rurales vers les banlieues sud et nord de Beyrouth, ce qui valut à celles-ci d’être appelées « ceinture de la misère ». Ils s’installèrent à côté des camps de réfugiés palestiniens qui avaient été chassés de leurs terres en 1948 par Israël. Ils partageaient leur condition d’ouvriers dans les usines et le secteur du bâtiment où ils se retrouvaient, ressentaient la même révolte et les mêmes espoirs. Le courage et la détermination des Palestiniens devinrent un facteur de politisation et un encouragement à relever la tête. Au début des années 1970, les masses pauvres libanaises et palestiniennes se retrouvèrent de plus en souvent côte à côte dans les grèves et les manifestations.

La guerre civile de 1975-1990 contre la gauche libanaise et les Palestiniens

C’est à cette mobilisation croissante que l’extrême droite chrétienne libanaise voulut mettre un coup d’arrêt en avril 1975, en massacrant les occupants palestiniens et libanais d’un bus revenant d’un meeting de solidarité avec les Palestiniens, alors qu’il traversait le quartier d’Aïn El-Remmaneh à Beyrouth. Ce fut le début d’une guerre civile qui devait durer jusqu’en 1990 et qui vit les milices de la gauche libanaise et palestiniennes se battre côte à côte contre celles de l’extrême droite. Cependant les dirigeants palestiniens, entraînés malgré eux dans ce conflit, entendaient toujours se limiter à leurs objectifs nationaux et ni eux ni les partis de la gauche libanaise n’envisageaient de mener à la tête des masses populaires une politique répondant à leurs aspirations au bouleversement social.

En 1976, ce fut l’armée syrienne, sur l’initiative de Hafez el-Assad, qui intervint pour mettre un terme aux succès que les milices dites « palestino-progressistes » remportaient contre celles de l’extrême droite, laissant massacrer les Palestiniens du camp de Tell-al-Zaatar. L’espoir de voir le conflit déboucher sur un succès pour les masses pauvres fut ainsi vite douché. Le Liban, ravagé par la guerre civile, devint l’arène dans laquelle les puissances régionales, Syrie, Israël, Arabie saoudite puis Iran, s’affrontèrent par milices confessionnelles interposées.

En 1982, avec l’opération « Paix en Galilée », l’armée israélienne, décidée à éliminer les combattants palestiniens et leurs soutiens libanais, envahit le Sud Liban. Elle bénéficiait de la neutralité de Nabih Berri, chef de la puissante milice chiite Amal, soutenu par la Syrie, qui avait approuvé le projet d’expulsion des Palestiniens. L’armée israélienne assiégea et bombarda Beyrouth, avec l’objectif d’installer au pouvoir son allié chrétien Bachir Gemayel, chef du parti phalangiste d’extrême droite. L’offensive se termina par l’expulsion des combattants de l’OLP vers Tunis et le massacre des habitants des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, perpétré en septembre 1982 par les milices chrétiennes avec la complicité de l’armée israélienne. Cependant, le projet israélien d’installer à Beyrouth un pouvoir politique à ses ordres tourna court : Bachir Gemayel trouva rapidement la mort dans un attentat, dû sans doute aux services syriens.

La naissance du Hezbollah

Au début des années 1980, la guerre civile était dans une impasse et les organisations de la gauche libanaise et des nationalistes palestiniens de l’OLP s’étaient révélées incapables de mener la politique révolutionnaire qu’aurait nécessité la situation. C’est alors que le Hezbollah trouva l’espace pour s’enraciner, en particulier au sein de la communauté chiite qui représente 40 % de la population libanaise et qui en est la fraction la plus pauvre.

Israël, qui avait échoué à installer un régime à sa botte à Beyrouth, resta au sud du Liban et y créa l’Armée du Liban Sud (ALS) à partir de milices chrétiennes d’extrême droite. Le Hezbollah surgit en réaction à cette occupation, à partir d’une petite faction militaire regroupant des militants décidés à combattre l’armée israélienne et l’ALS. Elle regroupait des militants du parti islamiste Dawa, des étudiants et oulémas chiites et des dissidents de la puissante milice chiite Amal soutenue par la Syrie. Forte de 30 000 hommes armés, celle-ci s’était scindée lorsque Nabih Berrri avait approuvé le projet d’expulsion des Palestiniens de Beyrouth.

Avec le reflux du panarabisme, les échecs de l’OLP et la trahison évidente de la cause palestinienne par les États arabes, les regards se tournaient vers l’Iran. Le prestige de la révolution, qui en 1979 avait chassé un régime inféodé aux États-Unis, était immense même si elle avait finalement porté au pouvoir les ayatollahs et instauré le régime réactionnaire de la république islamique. Dans tout le monde musulman chiite comme sunnite, nombre de ceux qui aspiraient à un changement se tournèrent vers les tendances intégristes radicales.

L’Iran de Khomeini dépêcha 1 500 gardiens de la révolution pour former et entraîner militairement les futurs combattants du Hezbollah, parmi lesquels figurait Hassan Nasrallah. Séduits par l’audace des opérations militaires du parti islamiste, de plus en plus de jeunes déterminés à mettre un terme à l’occupation israélienne le rejoignirent. En 1985, c’est par une Lettre aux opprimés dans le monde que l’organisation, jusque-là clandestine, proclama son existence. Elle se plaçait sous la direction du guide suprême iranien, oracle de la résistance islamique. Tout en plaidant pour l’instauration d’une république islamique au Liban, la lettre fustigeait le confessionnalisme. Elle appelait à combattre l’impérialisme nord-américain, Israël, l’OTAN, mais aussi l’URSS et le communisme. Plus que son projet d’État islamique, la jeunesse chiite jusque-là influencée par les mouvements de gauche, fut séduite par les discours antiaméricains du Hezbollah et son opposition farouche à l’occupation israélienne.

Un parti bourgeois et anticommuniste

Le Hezbollah élargit sa base sociale en organisant des réseaux d’assistance aux plus démunis autour des mosquées, et en usant de démagogie pour s’imposer comme le représentant exclusif des déshérités libanais. Mais s’il prétendait aider les plus pauvres, le Parti de Dieu attendait d’eux qu’ils restent sous sa coupe et se soumettent aux règles édictées par l’islam. Il ordonna la fermeture des magasins d’alcool et fit pression sur les femmes pour qu’elles se voilent. Il combattit ses rivaux de la milice Amal par la violence. Férocement opposé à la lutte de classe, le Hezbollah mena aussi une campagne d’assassinats ciblés contre les organisations de gauche ayant une influence parmi les travailleurs. Ainsi, en 1987, son dirigeant Subhi al-Toufeili fit assassiner une trentaine de cadres du Parti communiste libanais, notamment Mehdi Amel et Hussein Mroué.

En 1989, les accords de Taëf en Arabie saoudite, conclus sous l’égide des États-Unis, mirent un terme à quinze ans de guerre civile libanaise. Grâce au soutien de leurs parrains respectifs, les milices des différentes communautés en sortirent renforcées militairement et financièrement. Par la suite, leurs chefs firent main basse sur les entreprises et les services publics, dépeçant un État fragilisé. Compagnie d’électricité nationale, compagnie des eaux, Régie des tabacs, caisse de sécurité sociale… rien n’échappa à leur contrôle. Le Liban, dont le sud continuait à être occupé par Israël, était surtout placé sous la tutelle de la Syrie de Hafez el-Assad. Celle-ci ayant défendu le droit du Hezbollah à la résistance contre Israël, à ce titre ce dernier put conserver ses armes lourdes, contrairement aux autres milices libanaises qui les rendirent en 1991.

Au milieu des années 1990, le mécontentement social recommença à s’exprimer au Liban et une vague de grèves secoua le pays. Face à cette contestation ouvrière, on vit que les différents seigneurs de guerre pouvaient se retrouver unis dans la défense des intérêts de la bourgeoisie. Le gouvernement du sunnite Rafic Hariri, soutenu par l’Arabie saoudite, le Hezbollah et Amal mirent de côté leurs rivalités pour réprimer ces grèves. De plus, ils élaborèrent une stratégie pour neutraliser la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) qu’ils avaient en ligne de mire. En effet, la CGTL regroupait des travailleurs de toutes confessions et avait pu, en pleine guerre civile, organiser des manifestations contre l’occupation israélienne en s’opposant aux divisions confessionnelles et au pouvoir des milices.

Ainsi, en juillet 1995, lors de la grève générale appelée par la centrale syndicale, le gouvernement de Rafic Hariri interdit toutes les manifestations et put compter sur l’appui de l’armée syrienne qui s’était déployée à Beyrouth et dans d’autres villes. Deux ans plus tard, une révolte de la population pauvre de la vallée de la Bekaa fut réprimée par l’armée libanaise avec le soutien militaire du Hezbollah. En 2004, lorsque des travailleurs mobilisés à l’appel de la CGTL subirent une répression de l’armée qui fit quatre morts, le Hezbollah la justifia en invoquant une « ligne rouge » à ne pas dépasser.

Les chefs de partis s’entendirent en fait pour créer des syndicats sur des bases confessionnelles dans l’agriculture, les transports, la construction, l’imprimerie, la presse, le secteur de la santé, les coopératives et l’électricité. Cette prolifération de fédérations et de syndicats, souvent des coquilles vides, permit de faire passer la majorité des sièges de direction de la CGTL aux mains d’Amal et du Hezbollah. Au nom des intérêts de la communauté chiite ou de la résistance à Israël, ces dirigeants syndicaux s’opposèrent à tous les combats offensifs des travailleurs. Le Hezbollah qui prétendait représenter les couches pauvres se montrait ainsi d’abord un défenseur des intérêts de la bourgeoisie, dont il représentait en fait une fraction.

Un défenseur de l’ordre social

La guerre permanente avec Israël permit en retour au Hezbollah de gagner du crédit et d’asseoir son pouvoir. Sa popularité fut renforcée lors de la guerre de 2006, lorsque ses combattants obligèrent les troupes israéliennes qui avaient envahi le Sud-Liban à faire demi-tour. D’autant plus que l’armée libanaise était restée l’arme au pied, alors que de nombreuses villes avaient été rasées et qu’une grande partie des infrastructures du pays étaient détruites. Au-delà même de la population chiite, le Hezbollah faisait figure de rempart à la menace israélienne.

Par la suite, son poids économique, politique et militaire n’allait cesser de croître au sein d’un État déliquescent, en partie grâce au soutien financier de l’Iran qui aurait été de 700 millions à 1 milliard de dollars par an dans toute la période.

Le Hezbollah entra au Parlement pour la première fois en 1992, et en 2005 au gouvernement. Au printemps 2008, il riposta par un coup de force militaire à l’ouest de la capitale à une décision du Conseil des ministres qui menaçait ses intérêts. Au prix de soixante-cinq morts et près de deux cents blessés, il obtint de fait un droit de veto sur les décisions du gouvernement au point que dès lors, rien ne se décida plus sans son aval.

En quarante ans, le Hezbollah est devenu un acteur incontournable de la politique libanaise, implanté en particulier au sein de la population chiite. Soins, emploi, sports, culture ou éducation, il faut passer par lui pour avoir accès à ces services. Il est devenu le plus gros employeur et les réseaux caritatifs et les institutions qu’il contrôle se sont considérablement étoffés. L’effondrement du système bancaire en octobre 2019 a renforcé le clientélisme et la corruption. La population ne pouvant plus accéder à ses économies a pu se tourner vers ses organismes de micro-crédits, qui lui fournissaient sur le champ des devises contre de l’or.

Sur le plan militaire, les capacités du Hezbollah sont devenues bien supérieures à celles de l’armée libanaise dont les troupes sous-équipées ne sont guère motivées par une solde qui va de 20 euros pour les soldats à 80 pour les officiers. Le Hezbollah, lui, a pu revendiquer 100 000 hommes et un arsenal comprenant des engins de toutes sortes, des drones, 150 000 roquettes et missiles. Néanmoins sa popularité a été écornée par son intervention dans la guerre en Syrie, après 2011, en soutien au régime contesté de Bachar el Assad. L’envoi de 7 000 combattants armés et dirigés par un commandement iranien lui a valu la désaffection des autres communautés. Il est apparu alors comme largement compromis avec une dictature sanguinaire et comme une force agissant pour le compte de l’Iran.

Si, par ses tirs réguliers de roquettes contre Israël et sa rhétorique guerrière, le Hezbollah a accepté d’être un outil de dissuasion au service de l’Iran, il défend avant tout ses intérêts et ceux de la bourgeoisie libanaise.

Cela a pu y compris passer par les échanges indirects et les compromis avec l’État israélien. Ainsi en 2022, Israël et le gouvernement libanais, au sein duquel le Hezbollah prédomine, ont passé un compromis concernant l’exploitation par Total d’un champ gazier en Méditerranée. Le Hezbollah faisait ainsi la démonstration que les intérêts de la bourgeoisie libanaise passaient avant tout autre considération.

L’armée israélienne sur des sentiers connus

L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, suivie de la destruction de Gaza, du massacre des Palestiniens par l’armée israélienne et maintenant son offensive au Liban a changé la donne. Forts du soutien inconditionnel des États-Unis, Netanyahou et ses généraux sont lancés dans une fuite en avant guerrière et les chars israéliens reprennent des routes déjà parcourues à plusieurs reprises. En voulant abattre le Hezbollah, ils ne veulent pas seulement restaurer la sécurité des populations du nord d’­Israël menacées par les roquettes du Parti de Dieu, mais réduire à l’impuissance un parti nationaliste représentant une fraction importante de la bourgeoisie libanaise. Dans la ligne de toutes les interventions militaires d’Israël contre ses voisins, il s’agit de briser dans l’œuf les tentatives des bourgeoisies nationales voisines, ou même de fractions d’entre elles, d’accéder à un certain développement et d’échapper un peu à la tutelle de l’impérialisme.

Visiblement peu instruits par leurs échecs précédents, les dirigeants israéliens sont sans doute prêts à renouveler leurs tentatives d’installer au Liban un pouvoir qui leur soit inféodé. Les discours de Netanyahou montrent qu’il rêve même d’en faire autant dans d’autres pays de la région, en Syrie voire en Iran. Sa folie guerrière n’amènera pas plus d’ordre au Moyen-Orient, mais au contraire un plus grand désordre et ne peut que conduire le pouvoir israélien dans de nouvelles impasses. Malheureusement, elle est d’abord l’annonce de nouveaux massacres et de nouvelles destructions au Liban, qui s’ajouteront à celles de Gaza. Cette barbarie croissante est le prix exorbitant du maintien de la domination de l’impérialisme, et de celle de son serviteur tout-puissant qu’est Israël, sur le Moyen-Orient.

24 octobre 2024



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