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Les élections de 2014
30 octobre 2013
Tous les systèmes électoraux de la démocratie bourgeoise transforment, déforment, voire faussent du tout au tout, non seulement la représentation de la population dans les assemblées législatives, conseils régionaux, généraux et municipaux, mais aussi l'expression de l'opinion publique. Cette opinion publique ne peut s'exprimer qu'à travers une série de filtres, pas nécessairement les mêmes d'une consultation à une autre.
La question des alliances électorales, l'attitude au second tour ou un éventuel appel à voter pour une organisation réformiste sont, pour une organisation révolutionnaire, des questions tactiques, qui tiennent compte du mode de scrutin mais aussi de la situation politique générale et de la taille de l'organisation, de sa capacité à se faire entendre.
Nous avons eu, au cours de notre histoire, des attitudes variées en matière de tactique électorale. L'histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire est bien plus riche encore de façons de procéder pour tenter de faire entendre sa voix à l'occasion d'une élection par-delà les limites légales et malgré les obstacles du mode de scrutin.
Bien que les deux élections qui se succéderont en 2014, les municipales et les européennes, aient un caractère différent, nous les considérons comme deux phases successives d'un même moment électoral et qui nécessitent d'adopter une même démarche.
Les conditions actuelles sont marquées par la crise de l'économie capitaliste, avec toutes ses conséquences aussi bien sur la situation des classes exploitées que sur le fonctionnement général de l'économie, marquées en France par la politique antiouvrière menée par le Parti socialiste au pouvoir et par le fait que, même ceux qui prétendent critiquer le Parti socialiste sur sa gauche, continuent à se revendiquer de la gauche officielle, voire de leur appartenance à la majorité présidentielle. Dans ces conditions également marquées par la perte des repères de classe de la classe ouvrière, par sa désorientation politique et par sa désorganisation, nous proposons de nous présenter au nom d'un programme de lutte pour la classe ouvrière face à la crise et sur la base des idées communistes révolutionnaires, le plus clairement exprimées, sans que cette orientation qui est la nôtre dans toutes les élections puisse être obscurcie par des choix tactiques d'alliances ou d'attitudes au second tour.
En conséquence, pour les élections municipales, nous présenterons partout des listes Lutte Ouvrière sans participer à aucune liste dite d'union. Nous n'accepterons d'être présents nulle part sur la liste d'un parti qui participe au gouvernement ou qui se considère, fût-ce avec des critiques, comme faisant partie de la majorité présidentielle.
Il en ira de même, à plus forte raison, aux élections européennes.
Nous n'avons pas plus l'intention de présenter des listes communes avec le NPA, contrairement à ce que nous avons fait parfois dans le passé avec la LCR.
Même si une partie de ce que nous avons l'intention de dire sera ou pourrait être dit par le NPA, dans le contexte politique d'aujourd'hui nous tenons à mettre l'accent sur ce qui nous différencie, et pas sur ce qui nous est commun. Nous n'avons pas l'intention de noyer l'expression de ce que nous appelons sur nos affiches « faire entendre le camp des travailleurs » dans d'autres préoccupations, aussi dignes d'intérêt soient-elles, telles que l'écologie, la défense de minorités opprimées, le féminisme, etc.
Par ailleurs, en nous adressant à la classe ouvrière, nous voulons nous adresser à elle, non pas comme à une classe à plaindre, mais comme à la seule classe capable de transformer la société ; non pas comme à une classe ouvrière désorientée, rejetant toute politique, mais comme à la classe ouvrière qui relève la tête et qui veut exprimer clairement une politique correspondant à ses intérêts de classe et ses perspectives historiques.
En décidant ce choix global concernant les deux élections, nous aurons à subir des pressions à différents niveaux, venant aussi bien des grands partis de gauche que de ceux qui se considèrent comme l'extrême gauche critique, de Mélenchon au NPA en passant par le PCF.
Nous avons l'habitude des pressions de cet ordre, mais il faut être conscient qu'elles seront de plus en plus fortes.
Ce vote implique donc de résister aux pressions sur l'unité, qu'elle prenne la forme de l'unité de toute la gauche contre le Front national ou l'unité de ceux qui rejettent la politique du Parti socialiste au gouvernement et se posent en alternative pour la gauche. Cette unité-là est toujours un moyen de faire taire ceux qui veulent s'exprimer au nom de la lutte de classe du prolétariat et de la perspective communiste.
Motion
Lutte Ouvrière se présentera aux élections municipales partout où elle est en situation de constituer une liste indépendante et uniquement là.
Elle présentera aux élections européennes des listes Lutte Ouvrière dans les 7 circonscriptions électorales de la métropole.