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L'Europe des bourgeois et la farce du référendum
Il y a quelques semaines, le Parti Communiste Français (PCF) avait pris la tête d'une campagne pour réclamer un référendum sur la signature du traité de Maastricht. Le voilà donc exaucé, plus vite qu'il ne le croyait et, sans doute, qu'il ne le souhaitait, car Mitterrand, en choisissant de faire appel à cette procédure, lui a quelque peu coupé l'herbe sous les pieds. Le président de la République a donc décidé d'appeler l'ensemble des électeurs français à se prononcer pour ou contre la signature de ce traité, le lendemain même du référendum organisé au Danemark qui s'est traduit, en dépit des pronostics, par une victoire des partisans du refus de la ratification. Les dirigeants du PCF pavoisent... du moins auprès de leurs militants, en expliquant qu'ils sont les principaux artisans de ce recul. Les croit qui veut bien, c'est-à-dire pas grand monde. Car évidemment le choix de Mitterrand n'a rien à voir avec la campagne du PCF. Il n'a même qu'un rapport formel avec le traité de Maastricht et l'Europe. Ce n'est, tout bonnement, qu'une manoeuvre de politique intérieure, bien politicienne, ayant pour but d'embarrasser l'opposition de droite qui est divisée sur cette question.
En fait, bien plus que la campagne pour ce référendum, dont la date n'est pas encore fixée mais qui devrait se dérouler à la rentrée, et de toute façon avant la fin de l'année, c'est la campagne pour les prochaines échéances électorales françaises qui s'ouvre - ou plutôt qui continue. Car, de fait, cette campagne - ou plutôt ces campagnes puisqu'il y en a deux qui se profilent à l'horizon : les élections législatives dans moins d'un an, l'élection présidentielle en 1995 - a débuté depuis un bon moment. Et le monde politicien est d'autant plus sur le qui-vive que des éléments nouveaux peuvent à tout moment accélérer les échéances, le résultat du prochain référendum pouvant lui-même être un de ces éléments.
Pour l'instant, l'agitation qui atteint la classe politique ne suscite qu'un intérêt modéré dans l'opinion - sauf parmi les paysans qui se mobilisent beaucoup sur les réformes concernant la politique agricole commune (PAC) - mais il n'en reste pas moins que l'on constate, en particulier dans la classe ouvrière et dans les milieux populaires, l'existence d'une inquiétude diffuse, mal définie, face à cette "construction européenne" qui n'annonce, semble-t-il, rien de bon pour les travailleurs, ne serait-ce que parce que ceux qui en sont les initiateurs et ceux qui se classent parmi ses partisans actuels ne se situent pas parmi les défenseurs des intérêts des travailleurs (ceux qui militent contre non plus d'ailleurs). En fait, l'inquiétude que l'on perçoit dans la classe ouvrière n'est pas tant due aux projets européens des gouvernements des douze pays de la communauté - projets qui sont mal connus, d'autant qu'ils sont encore imprécis - qu'à l'incertitude qu'éprouvent les travailleurs devant leur avenir. Cela se traduit par des interrogations : "Est-ce qu'avec "l'Europe", le chômage n'augmentera pas ? Est-ce que cela ne sera pas l'occasion de remettre en cause les "acquis", les "garanties" qui figurent dans les législations sociales ou dans les statuts ? Est-ce que cela ne va pas "nous" - nous, la France - défavoriser face à "nos" concurrents, d'un côté l'Allemagne, économiquement plus puissante et, de l'autre, des pays où le coût de la main-d'oeuvre est plus bas, comme l'Espagne, le Portugal ?"
L'argumentation du PCF
La campagne du PCF s'appuie sur cette inquiétude. Plus même, il l'alimente en exagérant le plus petit fait réel, quand il ne va pas jusqu'à en inventer. On pourrait se dire qu'il s'agit pour lui de mettre en garde la classe ouvrière devant un danger, même si celui-ci n'était que potentiel. En fait, il n'en est rien. Il s'agit pour ses dirigeants d'exploiter un sentiment qu'ils espèrent payant électoralement, et de pouvoir ainsi remonter la pente du déclin qui l'a vu passer de près de 20 % de l'électorat en 1981 à 7 ou 8 % actuellement. Du moins, l'espèrent-ils.
Ils ne se placent d'ailleurs pas du point de vue de la classe ouvrière, mais de celui de "l'intérêt national". Ils invoquent la défense de "notre" industrie automobile, aéronautique, ou autre. En tenant un discours qui s'inscrit dans la concurrence que les capitalistes se livrent entre eux, ils présentent les intérêts des salariés comme solidaires de ceux des patrons, alors même que les patrons "français" n'ont cure de l'intérêt national, pas plus que les patrons allemands, italiens ou autres qui se moquent bien de savoir si leurs choix économiques vont dans le sens de l'intérêt de leur pays. D'ailleurs, qu'est-ce que cela peut bien vouloir signifier aujourd'hui, alors même que la production, les échanges s'organisent à l'échelle mondiale et alors même que l'on trouve dans les mêmes usines et les mêmes chantiers, dans chaque pays, des travailleurs de toutes origines ? Il y a bien longtemps qu'une telle attitude est dépassée. Plus encore aujourd'hui. Elle ne correspond pas aux nécessités du progrès de la société, et donc pas aux intérêts de la classe ouvrière qui n'est pas nationale, encore moins à une époque où l'économie ne l'est plus depuis bien longtemps. Marx l'avait déjà vu de son temps.
Ce nationalisme prend parfois, dans les discours des dirigeants du PCF, une allure carrément ridicule lorsqu'ils invoquent, par exemple, la gastronomie ou l'art de vivre des Français, qu'ils semblent considérer comme des sommets de la civilisation qu'ils placent au-dessus du reste. Mais il n'est pas seulement anachronique et dépassé, il est ouvertement réactionnaire. Il l'est économiquement, il l'est socialement, et il l'est aussi politiquement. Le fait que les dirigeants du PCF se retrouvent aux côtés de politiciens de droite, comme les dirigeants du RPR Charles Pasqua, Philippe Seguin, et s'en flattent ; le fait qu'ils invoquent sans cesse les mânes de De Gaulle pour dire qu'il n'y a pas eu, depuis qu'il a quitté le pouvoir, de dirigeants français plus jaloux des intérêts de la France, en sont des illustrations. Les dirigeants du PCF en arrivent même à parer de toutes les vertus des institutions qui n'ont pas la réputation, à juste titre, d'être au service des classes laborieuses. C'est ainsi que les dirigeants du PCF dénoncent le projet de banque centrale européenne, évoqué dans le traité de Maastricht, et s'élèvent contre "le démantèlement de la Banque de France", en présentant cette dernière comme "un service public" ! C'est ainsi encore qu'ils évoquent, avec des sanglots dans la voix, la disparition de l'armée française au profit d'une armée européenne, qui ne pourrait être, aux dires des éditorialistes de l'Humanité, que dominée par l'Allemagne.
Les références et les promiscuités politiques choisies par les dirigeants du PCF montrent qu'ils ne se situent pas sur le terrain de la défense des intérêts des travailleurs. Même lorsqu'ils évoquent des problèmes concernant les conditions de vie ou de travail des travailleurs, ce n'est pas pour renforcer le moral des salariés, ni pour leur désigner leurs véritables adversaires.
L'Europe des Douze devient, dans les articles de l'Humanité et les discours des dirigeants du PCF, la raison principale, sinon unique, de toutes les remises en cause des protections sociales. C'est un mensonge car, pour la plupart de ces attaques contre les droits sociaux, l'Europe ne sert même pas de prétexte... Et c'est surtout une façon de dissimuler la responsabilité du patronat et du gouvernement bien français. La communauté européenne peut être un prétexte pour remettre en cause des acquis, mais ce n'est pas la cause. D'ailleurs le gouvernement français n'a pas eu besoin de Maastricht pour remettre en cause les "acquis", y compris avec la complicité des dirigeants du PCF lorsque celui-ci avait des ministres.
Ce n'est pas la commission de Bruxelles qui a décidé le blocage des salaires en 1982, mais le gouvernement bien français d'Union de la Gauche, avec la participation de ministres communistes. Le patronat français ne s'est pas privé d'utiliser le rapport des forces en sa faveur pour imposer la flexibilité, le travail précaire et les contrats provisoires ou, encore, pour contourner les lois sur le salaire minimum garanti. L'Europe n'est pour rien dans ces reculs.
Avec l'Europe, ce serait pire, disent les dirigeants du PCF, car le rapport des forces pencherait encore plus en faveur du patronat. Ce n'est pas impossible, mais pas automatiquement. Et pas à cause de la réglementation européenne. Car ce n'est pas cette dernière qui crée le rapport des forces. Ce qui le crée, c'est la conscience que les travailleurs ont de leurs possibilités face au patronat, et leur combativité.
Or, la campagne du PCF ne contribue ni à avertir les travailleurs, ni à leur permettre de mieux se défendre. Au contraire, elle contribue à leur donner le change. L'ennemi désigné à la classe ouvrière n'est plus ses patrons, ceux auxquels elle est confrontée dans son exploitation quotidienne, mais une entité abstraite, lointaine, qui serait, aux dires du PCF, bien plus menaçante encore parce qu'elle serait dominée par les milieux d'affaires allemands. C'est une façon d'exonérer les patrons français de leurs responsabilités. Pire même, de leur décerner un brevet de vertu, puisqu'ils "produisent français" et qu'ils représentent "notre industrie" dans la compétition contre les patrons des autres pays.
Non seulement l'attitude du PCF contribue à faire diversion, mais elle apporte de l'eau au moulin des patrons, en justifiant leurs arguments.
Le référendum ne permet pas de se faire entendre
Autre mystification : la campagne que le PCF a menée pour le référendum. Le PCF prétend qu'ainsi le peuple pourra dire son mot. C'est, là encore, un leurre.
Le référendum n'est pas destiné à donner la parole au peuple. A chaque fois qu'un politicien y a recours, c'est pour en faire une opération de plébiscite. Le mécanisme en est simple. On pose une question, choisie de façon telle qu'elle ne peut, en principe, que recueillir l'assentiment d'une majorité. Le but est de légitimer le pouvoir de celui qui décide de ce référendum, pas du tout de permettre à l'opinion de s'exprimer. Même ceux qui votent contre contribuent à la mystification, puisqu'en participant ils cautionnent l'opération. Parfois, il est vrai, l'opération capote. Ce fut le cas pour De Gaulle en 1969, qui décida alors de quitter le pouvoir. Mais on ne pouvait, en la circonstance, parler d'une victoire de la gauche, et encore moins d'une victoire des travailleurs.
Car il y a duperie à un autre niveau. Ce type de consultation, où il n'y a que deux réponses possibles à mettre dans l'urne, ne permet pas d'exprimer les différences dans les choix, qu'il s'agisse des "oui" ou des "non". Pour ne prendre que ces derniers, puisque c'est la position que préconise le PCF - ainsi d'ailleurs que la Ligue Communiste Révolutionnaire - comment pourra-t-on faire le partage, dans l'urne où les bulletins se confondent, entre ceux qui se prononcent contre le traité de Maastricht du point de vue ouvertement chauvin et xénophobe des lepénistes, de celui des gaullistes, de celui du PCF ou encore de celui de la LCR ? Si la procédure référendaire ne permet pas à l'opinion de dire ce qu'elle pense réellement, elle permet encore moins à la gauche de faire entendre "sa différence" - il est vrai que le PCF ne manifeste pas une volonté acharnée de le faire. A plus forte raison, la classe ouvrière n'a vraiment le moyen d'exprimer ni ses revendications, ni ses aspirations dans une telle opération.
Lutte ouvrière, l'Europe et le référendum
Lutte Ouvrière est pour l'unification complète de l'Europe, de l'ensemble de l'Europe d'un bout à l'autre du continent, pour la suppression de toutes les frontières.
S'il est besoin de rappeler ici ce qui est une évidence pour des communistes révolutionnaires, c'est que dans le débat présent, où même l'Europe des bourgeois est plus prétexte que raison véritable à des manoeuvres politiques, les révolutionnaires ne doivent pas laisser penser, même par ambiguïté, qu'ils voient dans les frontières nationales ou dans les États nationaux, ces anachronismes réactionnaires, une protection pour les travailleurs.L'Europe qui est en discussion entre formations politiques bourgeoises n'a assurément rien à voir avec l'Europe fraternelle des peuples qui ne pourra surgir que sur les ruines de la société d'exploitation. Mais les marxistes ont toujours considéré que l'unification de l'Europe, même sur une base bourgeoise, serait un progrès. Mais c'est un progrès que les bourgeoisies impérialistes rivales d'Europe ne sont pas capables d'accomplir, alors que, même du point de vue des nécessités de l'économie capitaliste, la question se pose avec acuité depuis, au bas mot, le début du siècle.
Le morcellement de l'Europe a déjà été une des raisons majeures qui ont assuré la prédominance du grand capital américain sur ses rivaux anglais, français, etc., qui avaient pourtant une avance historique. En un certain sens, c'est son incapacité à s'unir que l'Europe a payée par deux guerres mondiales. L'unification de l'Europe est une nécessité même du point de vue de l'économie capitaliste. Elle ne s'est pourtant pas faite, ni dans la violence des guerres, ni dans les tentatives pacifiques.
Les quatre décennies de relative stabilité en Europe occidentale bourgeoise ont permis le processus d'unification en cours, engagé tout de même il y a déjà quarante ans par la mise en place de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier.
Au bout de quarante ans, des progrès ont été faits. Sur le plan de la circulation des hommes et des marchandises, l'Europe ne présente à coup sûr plus la même configuration que dans les années qui précédèrent la Deuxième Guerre mondiale.
Ce processus peut aller plus loin, peut-être jusqu'à la création d'une monnaie commune européenne. Le projet de cette unification monétaire est à peu près la seule nouveauté de Maastricht. Et, comme la monnaie commune implique des institutions pour la protéger, les différents États nationaux parviendront peut-être à des accords, impliquant de la part de chacun, un certain abandon de souveraineté au profit d'institutions communes (dans un certain nombre de domaines, c'est déjà le cas actuellement).
Mais un abandon de souveraineté de la part d'États n'implique pas leur disparition. Même les plus acharnés des partisans de l'Europe parmi les différentes forces bourgeoises n'en défendent pas l'idée. Tous estiment d'ailleurs que, pour que ce qu'ils appellent la "construction européenne" puisse être parachevé - sans pour autant préciser d'ailleurs ce que ce parachèvement signifie - il ne faut pas que la crise atteigne un certain degré de gravité.
On nous dira que ce qui a été fait est irréversible. Peut-être. Encore que cela reste à prouver au cas où la crise prendrait une tournure grave. Mais cette irréversibilité elle-même ne fait qu'ajouter une contradiction de plus pour cette Europe au milieu du gué, incapable peut-être de revenir au point de départ mais incapable à coup sûr de parvenir à la suppression complète des appareils d'États nationaux au profit d'un État européen supranational.
Il y a une idée qui a force de préjugé dans une partie de l'extrême gauche, qui consiste à affirmer que l'unification européenne sur une base bourgeoise est inévitable - en même temps, ajoutent-ils, que dangereuse - car tel est l'intérêt des grands trusts qui tous agissent à l'échelle du continent.
Mais c'est un raisonnement fallacieux. A ce titre, le monde entier devrait être depuis longtemps unifié tant il est vrai que les General Motors, les Esso, les Shell opèrent à l'échelle du monde. Mais si ces grands trusts sont aujourd'hui indubitablement mondiaux, cela n'a pas fait avancer d'un pas l'unification du monde. Au contraire. Ces trusts maintiennent leur emprise sur le monde, en jouant sur les rivalités nationales, en les opposant les unes aux autres. Les grandes sociétés capitalistes qui opèrent en Europe ont besoin d'une arène à l'échelle du continent, c'est incontestable. Mais dans cette arène, elles se mènent la guerre. Et, dans cette guerre, elles ont besoin, sur le plan économique comme sur le plan politique et, parfois, sur le plan militaire, de leurs appareils d'État nationaux.
Alors, ce que la bourgeoisie est en train de construire, cet avorton d'Europe, ne se fait évidemment pas dans le sens des travailleurs. Mais les révolutionnaires n'ont pas à combattre tel ou tel aspect nouveau que révèle le fonctionnement capitaliste du monde, au nom de formes antérieures. Ce n'est certainement pas aux révolutionnaires de combattre l'idée de la supranationalité bourgeoise au nom du nationalisme bourgeois, pas plus qu'ils n'ont à combattre le capitalisme devenu impérialiste sous le drapeau du capitalisme libéral de ses débuts.
Et dans le débat en cours, si ce n'est évidemment pas le rôle des révolutionnaires de seconder Mitterrand et la direction du Parti Socialiste en dépeignant l'Europe de Maastricht sous des couleurs roses, il n'est certainement pas non plus de la combattre. Car, dans le contexte actuel, ce serait joindre sa voix au choeur des démagogues qui misent sur le nationalisme, de Le Pen à Marchais.
L'Europe bourgeoise qui se dessine n'est en elle-même ni un bien ni un mal pour les travailleurs. Si les travailleurs laissent les mains entièrement libres à la bourgeoisie, la construction européenne sera à coup sûr un prétexte, sinon la véritable raison de nouvelles attaques contre la classe ouvrière, contre ses droits sociaux, contre son niveau de vie.
Mais elle peut devenir un avantage si les travailleurs des différents pays européens se sentent plus solidaires les uns des autres, s'ils se reconnaissent dans les combats qui se mènent de l'autre côté des frontières.
Il en résulte que, bien entendu, Lutte Ouvrière ne participera pas au référendum politicien annoncé par Mitterrand. Elle n'a nullement l'intention d'appeler les travailleurs à mêler leurs voix aux partisans de Mitterrand ou de Barre en votant "oui", pas plus qu'à mêler leurs voix à ceux qui se retrouvent dans les idées de Marchais ou de Le Pen et, peut-être, de Chirac, en faisant voter "non".
Ce référendum est un piège, et le simple fait d'y participer, c'est le cautionner. Si les travailleurs doivent relever le gant face à la bourgeoisie, dans ses attaques anti-ouvrières, que ce soit sous le prétexte de Maastricht ou sans ce prétexte, ce ne sera pas en votant "oui" ou en votant "non", ou en faisant quoi que ce soit dans ce référendum. Mais, au contraire, en retrouvant leur combativité.
Et quant à ceux qui, dans les rangs des révolutionnaires, se préparent à participer à ce référendum en votant "non", comme la LCR et quelques autres, eh bien ils font une fois de plus ce qu'ils ont l'habitude de faire : sous prétexte qu'ils sont trop faibles pour influer sur les événements, ils se fondent dans des courants dominants, quitte à marcher sur les idées dont ils se revendiquent...