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États-Unis : une poussée de l'extrême droite ?
Ces derniers mois, en particulier lors des élections primaires du printemps et de l'été, Lyndon LaRouche et ses partisans, un groupe considéré jusque-là comme très marginal, ont beaucoup fait parler d'eux. Cette fois, c'est sous l'étiquette du NDPC (National Democratic Policy Committee - Comité National pour une Politique Démocrate), qui est censé n'être qu'un comité électoral au sein du Parti Démocrate leur permettant d'intervenir dans les élections. Mais le NDPC n'est qu'une des toutes récentes facettes du mouvement d'extrême-droite centré autour de Lyndon LaRouche et qui se présente depuis dix ans sous les différentes étiquettes d'une série d'organisations et de comités, faisant campagne non seulement pour les élections mais aussi autour de questions nombreuses et variées comme le crime et la drogue, le SIDA, l'énergie nucléaire ou la défense nationale.
Le NDPC a été capable de présenter 750 candidats dans différentes élections primaires sur l'ensemble du pays. Rappelons que les primaires sont des sortes de pré-élections ou si l'on veut, de premier tour, dans lesquelles sont désignés les candidats essentiellement des deux grands partis Républicain et Démocrate qui pourront se présenter aux élections proprement dites. En soi, ce serait déjà assez inhabituel pour un groupe distinct des appareils officiels Démocrate ou Républicain. Mais de plus ils ont connu des réussites dans plusieurs de ces élections. Leur succès le plus marquant - et celui qui les a mis sur le devant de la scène - eut lieu en mars lors des primaires de l'Illinois. Là, ils remportèrent une étonnante victoire sur les candidas officiels du Parti Démocrate, obtenant leur désignation comme candidats Lieutenant-gouverneur et secrétaire d'État. Cela amena le retrait du candidat officiel pour le poste de gouverneur de la liste démocrate, Adlai Stevenson, qui a préféré se présenter en indépendant. Dans deux circonscriptions du Michigan les candidats de LaRouche gagnèrent les primaires pour le Sénat de l'État. Ce succès suivait celui en 1985 du premier tour des élections pour le conseil Municipal de Détroit où quatre candidats appuyés par LaRouche se placèrent parmi les dix-huit premiers sur quatre-vingt dix, se qualifiant pour le second tour dans lequel ils furent cependant battus. Enfin, ils ont également fait désigner des candidats pour le Congrès des États-Unis en Californie, dans l'Ohio et au Texas, dans des circonscriptions où ils n'avaient, il est vrai, pas de concurrents.
Il y a longtemps que LaRouche soulève l'inquiétude de la gauche américaine qui le qualifie de fasciste ou apprenti fasciste Mais aujourd'hui c'est la grande presse et les politiciens bourgeois qui lui portent attention et expriment leur inquiétude devant son succès électoral et ses autres activités. L'homme qu'ils décrivent comme un « original », ou même un fou, a été capable de l'emporter dans le cadre de leurs élections et de trouver une audience dans certaines fractions de la population.
Début octobre, plus de 350 agents du FBI et des différentes polices, appuyés par des véhicules blindés et même l'aviation ont monté un raid contre le quartier général de LaRouche en Virginie. Dans les heures qui suivirent, dix de ses collaborateurs, deux de ses entreprises et trois de ses comités furent inculpés par un grand jury fédéral pour escroquerie sur les cartes de crédit, trafics de fonds frauduleux et illégaux, conspiration et entrave à la justice. On les accuse entre autres d'avoir escroqué plus d'un millier de personnes, d'au moins un million de dollars, entre mars et novembre 1984, en trafiquant des factures payées par cartes de crédit. Par ailleurs, les organisations de LaRouche ont d'autres procès dans plusieurs États.
Les accusations d'escroquerie contre LaRouche et son organisation sont sans doute réelles, mais elles ne sont pas nouvelles. Alors, si, immédiatement après les succès électoraux de LaRouche, qui ennuient fort certains politiciens démocrates, le gouvernement républicain a décidé de s'attaquer à lui d'une manière plutôt spectaculaire, on ne peut guère y voir autre chose qu'une sorte d'avertissement de la part de la classe politique.
De la gauche à l'extrême droite
LaRouche commença sa carrière politique dans les années quarante dans les rangs de la gauche, autour du PC puis du SWP. Plus tard dans les années soixante, il entra au SDS (Students for a Democratic Society -Les Etudiants pour une Société Démocratique). Il y gagna des militants du mouvement étudiant autour de l'université Columbia à New-York, où il bâtit son organisation première, le National Caucus of Labor Committee (le Collectif National des Comités de Travailleurs) recrutant parmi les étudiants de milieu aisé.
Au début des années soixante-dix, lui et son organisation prirent ouvertement position à droite. Ils le firent en se présentant comme les ennemis radicaux et déterminés non seulement de la gauche - LaRouche probablement voulait donner la preuve qu'il avait brisé avec son passé - mais aussi des militants syndicalistes et même des organisations noires. Ils ne se lancèrent pas seulement dans une campagne de calomnies et d'attaques verbales, LaRouche sachant sans doute que cela n'aurait pas suffi pour les distinguer de la gauche, étant donné l'attitude de certains groupes gauchistes les uns vis-à-vis des autres, et étant donné que pendant un temps les LaRouchistes se sont classés eux-mêmes à gauche Ils entamèrent aussi une campagne de violences physiques. Dans ce but, ils organisèrent le « Mouvement de la jeunesse révolutionnai re », recrutant dans la jeunesse du Lumpen-proletariat des ghettos pour les utiliser dans leurs attaques contre les militants.
En 1973 ils lancèrent une campagne appelée « Opération nettoyage » ayant pour but affirmé de détruire le PC et le SWP. Entre avril et septembre, ils furent impliqués dans une soixantaine d'attaques contre ces partis. Utilisant matraques, tuyaux, coups de poing américains, ils firent des douzaines de blessés, dont certains assez graves durent être hospitalisés. Prenant des photos et constituant des dossiers sur les militants de gauche, ils perturbèrent les réunions des syndicats ou dans les quartiers où ces militants étaient actifs, demandant que tous ceux que les « Labor Committees » accusaient d'être communistes soient jetés dehors. Cette campagne visa aussi toute sorte de militants comme ceux des groupes maoïstes qui étaient actifs autour ou dans les usines. Aux portes des usines, ils distribuèrent des tracts, avec photos, noms et photographies de ces militants, accusés d'être des agents du gouvernement, des drogués, des homosexuels ou encore taxés du perversions sexuelles.
Ils tentèrent de détruire la principale organisation noire, la NWRO (National Welfare Rights Organization - l'Organisation pour les Droits Sociaux), en créant un groupe rival et en perturbant ses réunions. Ils tentèrent aussi d'intervenir dans les syndicats, publiant leur propre journal syndical American Labor Beacon (le Phare du Mouvement Ouvrier Américain). Ils entreprirent une campagne d'intimidations contre certains syndicalistes, menaçant par téléphone les militants et leur famille, distribuant des tracts calomnieux et perturbant certaines réunions syndicales.
Là, ils concentrèrent leurs efforts sur les Teamsters (syndicat des transporteurs notoirement lié à la Mafia) où ils s'allièrent avec la bureaucratie contre les membres du TDU (Teamsters for a Democratic Union -Teamsters pour un Syndicat Démocratique), une tendance oppositionnelle. Intervenant contre les candidats du TDU, les LaRouchistes tentèrent de faire la preuve qu'ils étaient prêts à aider la bureaucratie la pire et la plus pourrie contre les syndicalistes plus indépendants ou moins corrompus.
Puis, au milieu des années soixante-dix, quelle qu'en soit la raison - soit que LaRouche pensât qu'il avait assez fait pour prouver qu'il était définitivement passé de l'autre côté, soit que les violences ne lui aient pas gagné les faveurs de la bourgeoisie qui, à ce moment-là, n'avait aucune inquiétude vis-à-vis de la gauche et n'avait plus la moindre raison de craindre ni les syndicats ni le mouvement noir moribond, soit encore que son groupe n'ait pas les moyens de poursuivre - les LaRouchistes changèrent d'attitude.
De la violence a la respectabilité
Abandonnant les attaques contre militants et meetings, LaRouche s'engagea alors dans un cours nouveau afin de gagner une respectabilité et être reconnu par la bourgeoisie américaine. Le symbole de ce nouveau cours fut la transformation des partisans de LaRouche, d'une bande de voyous attaquant les militants de gauche dans les usines et les universités, en démarcheurs bien habillés hantant les aéroports ou essayant de convaincre hommes d'affaires et petits bourgeois des bienfaits de l'énergie nucléaire ou de la défense militaire.
En créant différents journaux, instituts, comités et conférences, les LaRouchistes essayèrent d'apparaître, à défaut de l'être vraiment, comme les conseillers, les amis ou les inspirateurs de la classe dirigeante conservatrice, politique ou scientifique.
LaRouche, qui est venu soutenir Gerald Ford à la télévision à la dernière minute en 1976, et a offert son soutien à Reagan après les élections de 1980, s'est arrangé pour faire savoir qu'il avait des contacts réguliers avec James Watt (qui fut exclu du gouvernement parce qu'il était trop réactionnaire et trop stupide même pour l'administration Reagan), quand Watt était Secretary of the Interior (ministre chargé de la gestion des biens de l'État fédéral), et des liens avec le ministre du Travail Donovan (qui dut démissionner du gouvernement Reagan à cause de ses liens avec la Mafia) ou l'entourage de Jesse Helms et Strom Thurmond, les deux leaders de la droite du Congrès.
Il put même se vanter d'avoir des rencontres au niveau international avec des chefs d'État comme Alfonsin d'Argentine, Portillo, quand il était président du Mexique, ou Indira Gandhi, bien qu'on dise que ces rencontres furent parfois ménagées grâce à des subterfuges, celui par exemple de se présenter comme un dirigeant du Parti Démocrate.
En créant la « Fondation pour l'énergie thermonucléaire » et un magazine chic Fusion, les partisans de LaRouche tentèrent de nouer des liens avec la communauté scientifique. Leurs relations avec des savants bien connus comme Edward Teller, le père de la bombe H, et le docteur Robert Budwine, un des principaux chercheurs du projet de « guerre des étoiles » au Lawrence Livermore National Laboratory, et un des orateurs d'une « conférence sur les armes laser » patronnée par LaRouche, sont censées donner un vernis scientifique à leurs campagnes sur l'énergie nucléaire ou l'armement atomique.
Ils ont mis aussi tout spécialement l'accent sur leurs liens avec la police et les services secrets. LaRouche d'ailleurs dit maintenant qu'il n'était dans le SWP que pour espionner pour le compte du FBI. Ils publient deux « journaux d'informations confidentielles » en direction de la police et des services secrets. Et ils se vantent de leurs contacts avec la police de Chicago et de Los Angeles de même qu'avec des directeurs de la CIA. Ils sont, aussi, fiers d'avoir fourni des renseignements au Bureau de la Sécurité d'État d'Afrique du Sud et à la SAVAK du temps du Shah d'Iran.
Dans tout ceci il est certainement difficile de démêler la réalité de leur désir de se faire de la publicité. Mais il n'y a pas de doute que LaRouche et ses partisans ont mis tous leurs efforts depuis dix ans pour se lier avec les politiciens conservateurs, aux USA et à l'étranger, et avec l'appareil d'État, la police et les services secrets. Et probablement, dans une certaine mesure, ils ont réussi... même si cela en dit plus long sur ces politiciens et policiers que sur LaRouche lui-même.
Un démagogue d'extrême droite
Même si LaRouche s'efforce d'apparaître plus respectable à la bourgeoisie et d'établir des liens avec sa fraction la plus réactionnaire et avec l'appareil d'État, ses positions politiques sont restées celles d'un démagogue d'extrême-droite.
Elles sont marquées en premier lieu par des attaques grandiloquentes et tirées par les cheveux contre des institutions ou des politiciens bourgeois ou des grands de ce monde, parmi ceux qui sont vus par le grand public comme symboles de qui dirige le monde aujourd'hui. Ainsi il s'en prend au FMI et à la Commission Trilatérale, les accusant d'être liés à Moscou et à Cuba, d'être les fers de lance d'une conspiration internationale de la drogue et du terrorisme... qui inclurait jusqu'à la reine d'Angleterre. Depuis des années il attaque les Rockfeller et Henry Kissinger, les accusant soit de s'être vendus à Moscou soit de vouloir détruire le Tiers-Monde par la famine... soit d'être pédérastes. Sa dernière sortie de la sorte visait Donald Reagan, le chef de cabinet de Regan, accusé d'avoir machiné le récent raid contre le quartier général de LaRouche... pour couvrir sa passivité à propos du SIDA.
Aussi absurdes et illogiques que soient ces attaques et accusations, cela n'a pas d'importance, même si elles posent la question de la santé mentale de leur auteur. Le but de LaRouche est d'apparaître comme celui qui ose dire ce que personne d'autre n'ose dire - évidemment - et qui ose mettre en question les tabous et différents hauts personnages de cette société.
De même son « programme » n'est rien qu'une série d'accusations et de revendications mises ensemble sans aucune logique, mais qui misent soit sur les préjugés variés soit sur les soucis bien réels de différentes couches de la population, principalement la petite bourgeoisie, mais aussi une partie de la classe ouvrière et des Noirs.
Ainsi les banques sont parmi ses principales cibles. Les rendant responsables de la crise économique, il les accuse d'avoir par leur politique conduit à la hausse des taux d'intérêt qui étouffe production et investissement productif. Ce sont les banques parasites, dit-il, qui empêchent l'investissement de développer la nouvelle technologie productive et d'accroître la production économique. Ainsi ce sont les banques qui sont responsables du chômage, de la crise chez les fermiers et de la dette internationale qui étrangle les pays du Tiers-Monde. Et il demande un moratoire de la dette des fermiers et la production d'un million de tracteurs à exporter, avec les surplus de grain, dans le Tiers-Monde.
Avec tout ça, il joue - comme tant de démagogues populistes l'ont fait depuis un siècle - sur les traditionnels préjugés de la population américaine, particulièrement chez les petits entrepreneurs et les fermiers. Mais la même propagande lui sert aussi à s'adresser à la population noire, inquiète de la famine en Afrique.
En demandant une défense forte et le développement d'une politique d'armement, il joue sur le patriotisme et les sentiments anti-russes et anti-communistes de la population, mais en même temps aussi sur ses soucis à propos du chômage. Ainsi, dans les élections municipales de Detroit ; les LaRouchistes se sont présentés sous l'étiquette SDI (Save Detroit Industry -Sauvez l'industrie de Détroit), proposant de construire... 1 000 MX missiles dans l'année qui vient, ce qui donnerait du travail aux ouvriers de la région en chômage tout en utilisant les capacités actuellement inemployées des usines d'automobiles.
Utilisant la question de la drogue qui suscite une réelle inquiétude dans la classe moyenne et la classe ouvrière, chez qui elle est liée à la montée de la criminalité, il a lancé la NADC (National Anti-Drug Coalition - Coalition Nationale Anti-Drogue). Il réclame des solutions radicales au problème en proposant une intervention de l'armée contre le trafic de drogue, la fermeture complète de la frontière avec le Mexique, la peine de mort même pour les simples partisans de la légalisation de la marijuana, et des exécutions publiques pour les revendeurs.
Misant sur la force des préjugés contre les homosexuels dans une partie de la population, il a créé PANIC (Prevent AIDS Now Initiative Committee - Comité d'Initiative pour Prévenir le SIDA Maintenant) en Californie, où il a réussi à imposer l'organisation d'un référendum en collectant 600 000 signatures. Le référendum demande des tests obligatoires sur le SIDA et l'isolement et la détention dans des camps de tous ceux qui y auraient été exposés.
Un succès éphémère ?
Il est difficile de dire si les succès électoraux de LaRouche, qui semblent exprimer une première réponse à ses campagnes, sont la preuve que, au moins dans quelques couches de la population, il y a une sorte d'insatisfaction, de frustration et de colère non seulement devant la situation de crise économique mais aussi contre les politiciens traditionnels. Car si des gens se tournaient vers quelqu'un comme LaRouche, avec toute sa dinguerie et ses exagérations verbales, cela signifierait d'abord une profonde désillusion envers les partis traditionnels déconsidérés et incapables de trouver des solutions aux problèmes actuels de la crise économique et de la décadence sociale.
Les récents succès des candidats du NDPC ne doivent cependant pas être exagérés. Ils se sont produits dans les élections primaires, c'est-à-dire dans le cadre du Parti Démocrate. Dans ce cadre, même si les LaRouchistes défendent leur « programme », leur différence avec les Démocrates traditionnels ne doit pas être claire pour bien des électeurs. Bien souvent ils ont choisi de se présenter là où ils n'avaient pas de concurrent ou dans des secteurs qui sont marginaux et un peu oubliés des grands partis, ou encore pour des postes comme celui de Lieutenant-gouverneur qui ne comptent pas et pour lequel l'appareil ne s'attendait pas à se voir contester et a pu donc être pris au dépourvu.
D'autres facteurs locaux, ont pu encore jouer un rôle. Ainsi, par exemple, ils ont présenté des candidats avec des noms polonais pour attirer les votes dans les primaires de Détroit, alors qu'il n'y avait pratiquement pas d'autres candidats polonais dans une cité qui compte une minorité notable de Polonais.
Cependant, les succès de LaRouche en Illinois et en Californie sont l'indice qu'il a trouvé le moyen de plaire à une petite partie de la classe moyenne des villes, comme de la classe ouvrière, des fermiers et de la population noire. Les LaRouchistes ont été ainsi capables d'établir des liens dans la communauté noire avec des gens comme Hulan Jack, ex-président du district de Manhattan, ou Roy Innis, ex-dirigeant du CORE (une organisation qui a compté dans la lutte pour les droits civiques). Et dans les campagnes électorales, ils ont pu présenter des candidats noirs comme Henri « Hank » Wilson, ex-président d'une section de l'UAW, le syndicat de l'auto, aux usines Ford Rouge près de Détroit.
Il est difficile de prédire l'avenir de LaRouche et de ses partisans. L'offensive actuelle de l'État contre eux peut suffire pour produire un scandale qui repousse les couches de petits-bourgeois qui regardent peut-être vers eux, mais qui se veulent respectueux de la toi. Mais si le mécontentement était plus fort que la classe politique le croit, la réaction pourrait être inverse. Les arrestations pourraient confirmer aux yeux de ces petits-bourgeois, comme LaRouche ne cesse de l'indiquer, qu'il est réellement une victime de cette classe politique comme eux-mêmes et qu'il est attaqué parce qu'il se dresse conte elle et s'oppose à elle exactement comme ils aimeraient le faire eux-mêmes. La période qui vient dira ce qu'il en est.
Mais si les succès électoraux de LaRouche sont confirmés dans la période qui vient, cela peut inquiéter la gauche américaine : non seulement parce que LaRouche est un « fasciste », suivant l'étiquette que lui ont souvent collée bien des gens de gauche, et qu'il est certainement capable d'user de la violence contre la gauche comme il le fit dans le passé, mais plus important parce que ce serait la preuve que la poussée à droite s'accentue dans le pays. Ce serait la preuve qu'une fraction de la petite bourgeoisie, mais aussi de la classe ouvrière et même de la population noire, les victimes de la crise de cette société, regardent maintenant favorablement vers leurs pires ennemis. Une telle poussée à droite serait un signe du discrédit des politiciens traditionnels chez une fraction de la population... mais aussi de l'incapacité et même l'absence sur le terrain politique de la gauche et du mouvement ouvrier.