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Côte d'Ivoire - Le capitalisme ne fait pas de miracles
Pour la première fois depuis l'indépendance de la Côte d'Ivoire en août 1960, le pouvoir d'Houphouët-Boigny est remis en question. Pas, ou pas seulement, en raison de son grand âge : apparemment, à eux seuls ses 85 ans n'auraient pas suffi à le décider à préparer ouvertement sa succession dans l'immédiat. Ce sont les manifestations de rue et les débuts d'émeutes qui ont secoué Abidjan et plusieurs autres villes, au cours de ces derniers mois, qui ont précipité les choses. Le congrès du parti gouvernemental, Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), a été avancé de quatre mois. Il doit avoir lieu à la fin du mois de mai. Et Houphouët vient d'autoriser la constitution de formations distinctes du PDCI. Quant aux mesures d'austérité salariale qui étaient à l'origine de l'agitation, elles sont provisoirement suspendues.
Le régime ivoirien a déjà eu, à plusieurs reprises dans le passé, à faire face à des mouvements de fronde parmi les étudiants et les enseignants, voire à des grèves, mais jusque-là la répression, les révocations massives et les arrestations avaient suffi à enrayer leur développement. En ce début de 1990, les initiatives répressives ont, elles, été suivies rapidement par une marche arrière. Le régime recule devant le risque de mettre le feu aux poudres. Car la situation s'est sérieusement aggravée.
Pourtant, à la fin des années 70, il y a une dizaine d'années, la Côte d'Ivoire était présentée comme l'exemple même de la réussite pour un pays sous-développé, une oasis de stabilité et de progrès, avec un accroissement du revenu par tête d'habitant et un développement exceptionnel des équipements. La théorie de ce prétendu « miracle ivoirien » s'appuyait en particulier sur un taux de croissance élevé, de 7 % l'an en moyenne. Certains pouvaient s'enrichir à Abidjan, en même temps que la Côte d'Ivoire attirait les masses misérables des campagnes et des pays voisins : les immigrants pouvaient espérer trouver dans les plantations de la basse Côte d'Ivoire, ou dans les chantiers de grands travaux, la possibilité d'améliorer leur sort, voire tout simplement d'échapper à la famine.
Le cas de la Côte d'Ivoire a été d'autant plus monté en épingle dans divers milieux, néo-coloniaux ou nationalistes, qu'on prétendait pouvoir en déduire la possibilité pour les pays d'Afrique de sortir du sous-développement, à condition de choisir l'allégeance ouverte et entière au système capitaliste. En janvier 1987 encore, le secrétaire d'État américain George Shultz proclamait ainsi que la Côte d'Ivoire ayant opté pour « la voie du libéralisme économique », « les résultats montrent combien cette approche est payante »...
Aujourd'hui, plus personne ne peut contester que la vitrine du capitalisme occidental en Afrique noire est en train de voler en éclats.
Les fragiles moyens du prétendu miracle
En réalité, dès le départ, le « miracle » ivoirien ne pouvait s'inscrire que dans des limites étroites, celles que tracent le sous-développement économique et la dépendance vis-à-vis des puissances impérialistes. Mais il est vrai que, pendant une période, les privilégiés ivoiriens - et derrière eux, et sans commune mesure, les intérêts capitalistes, surtout français - ont pu profiter d'un concours de circonstances favorables.
En 1956, déjà, la Côte d'Ivoire, qui représentait 11 % de la population de la population de l'Afrique Occidentale Française, assurait 44 % de ses exportations. Avec ses plantations de cacao et de café, elle pouvait se considérer comme relativement « riche ».
Une bourgeoisie africaine de petits planteurs existait, et s'était développée, en particulier depuis l'abolition du travail forcé (1946) qui, jusque-là, réservait la main-d'oeuvre aux planteurs européens. C'est d'ailleurs dans la lutte contre ce système colonial du travail forcé que Houphouët-Boigny, issu d'une lignée de chefs traditionnels, grands propriétaires terriens, planteur lui-même, s'était illustré dans les années qui suivirent la guerre mondiale, en s'appuyant sur la mobilisation paysanne, et en jouant de sa présence à l'Assemblée nationale française dans le cadre de l'Union française.
Cette bourgeoisie ivoirienne se développa d'autant plus que, après la guerre et jusque dans les années 60, les cours mondiaux du cacao et du café demeurèrent favorables aux producteurs.
Et puis, elle a bénéficié aussi d'une sollicitude particulière de la part de l'impérialisme français. La Côte d'Ivoire avec son cacao et son café a pris alors le relais du Sénégal de l'arachide comme place dominante dans la région.
Houphouët était un bon garant de la perpétuation des intérêts capitalistes. Il ne recourait pas à la moindre phraséologie socialisante. Le passage à l'indépendance fut un transfert direct, non certes du pouvoir réel, mais de la gestion, sans aucune rupture, en conservant jusqu'aux anciens administrateurs de l'époque coloniale au plus haut niveau. Les mêmes Français sont respectivement directeur de cabinet de Houphouët et secrétaire général de la présidence ivoirienne depuis trente ans. Et l'ambassadeur de France réside, insigne « honneur », juste à côté de la résidence privée de Houphouët, dans le quartier huppé de Cocody...
Il faut rappeler que Houphouët-Boigny est un proche des gouvernants français : dès 1950, rompant les liens d'apparentement que son parti avait dû établir avec le PCF à l'Assemblée nationale après la guerre, il attacha opportunément son char à celui de Mitterrand, alors ministre de la France d'Outre-mer. Dès lors, il ne quitta plus les allées du pouvoir. Ministre dans le gouvernement français de 1956 à 1959, il apporta ainsi sa caution d' « élu africain » à la guerre coloniale qui se menait en Algérie... Houphouët ne voulait même pas de l'indépendance pour la Côte d'Ivoire. Il ne fit que se résigner finalement à la demander à son tour, quand elle fut devenue inéluctable, et il s'en est expliqué plus tard en ces termes éloquents : « Comment pouvions-nous faire autrement sans provoquer une crise grave au sein de notre mouvement... Une autre décision n'eût pas manqué de déchaîner l'ironie de nos adversaires en apportant de l'eau au moulin de leurs attaques sordides et de leurs allusions perfides à notre soi-disant soumission au gouvernement français. »
Houphouët et ses amis ont été récompensés. En effet, si les dirigeants français avaient veillé à découper l'ex-Afrique Occidentale Française (AOF) en de multiples territoires, à la balkaniser, à détacher par exemple, en 1947, la Haute-Volta de la Côte d'Ivoire à laquelle elle avait été précédemment rattachée, et cela pour des raisons politiques tenant au vieux principe du « diviser pour régner », dès lors qu'il s'est agi des intérêts économiques des groupes capitalistes, ils surent préserver une certaine unité économique, en fonction de leurs besoins. C'est ainsi qu'ils ont fait d'Abidjan un grand centre portuaire et bancaire pour l'ensemble de l'Ouest africain, afin de faciliter commerce et transactions internationaux autour du marché des matières premières d'exportation ; ou encore que chantiers et plantations ivoiriens ont été reliés par des voies ferrées à ces réservoirs de main-d'oeuvre que constituent notamment le Burkina Faso (ex-Haute-Volta) ou le Bénin (ex-Dahomey) qui, eux, n'ont pas connu de développement miraculeux...
Au prix de la dictature du parti unique
Les chantres des taux de croissance exceptionnels de la Côte d'Ivoire, à l'époque où on pouvait encore en parler, ont par ailleurs constamment passé un autre aspect du régime sous silence : celui-ci ne s'est pas encombré d'une façade de fonctionnement démocratique.
Houphouët disposait d'une popularité certaine. L'abolition du travail forcé en 1946 fut longtemps portée à son crédit dans la paysannerie. Cela lui permit de pratiquer une politique paternaliste, un paternalisme qui ne manquait pas d'être autoritaire ! Il instaura un régime du parti unique (même si ce n'était pas inscrit dans la Constitution), basé sur des comités de villages et de quartiers, quadrillant la population, avec inscription d'office et cotisations prélevées à la source. Parti unique, et centrale syndicale unique. Tout le monde, étudiants, syndicalistes, dut entrer dans le rang. Les rivaux possibles au niveau des cadres dirigeants, ministres, hauts fonctionnaires, etc., furent dûment purgés, au travers de procès pour complots, réels ou supposés, et Houphouët eut ses « manifestations populaires de fidélité ».
Comme il n'y a pas, officiellement, de lutte de classes en Afrique, l'anti-communisme permit d'arrêter, emprisonner, faire disparaître, ou au minimum révoquer, les enseignants, étudiants, syndicalistes, en particulier à l'occasion des mouvements de fronde gréviste ou contestataire qui ont eu lieu périodiquement. Et le « vieux sage de Yamoussoukro » a toujours su compléter sa dictature par la pratique du clientélisme et de la corruption en grand pour s'assurer une base, outre chez les possédants, dans toute une petite bourgeoisie para-étatique, avide de « brasser des affaires », sous le signe d'un « Enrichissez-vous ! » d'autant plus effréné que ces gens n'ont sans doute pas une confiance aveugle dans ses possibilités de durée.
La crise, ou le rappel a la réalite du sous-développement économique
Le régime ivoirien a pu durer à la faveur de cet ensemble de circonstances. Aucune force d'opposition organisée ne s'est réellement imposée dans toute la période. La domination capitaliste en Côte d'Ivoire a été « payante », comme dit George Shultz... du moins pour les possédants et les profiteurs. Mais, évidemment, il y a pas de miracle : la conjoncture favorable pendant une période n'a pas diminué pour autant la dépendance dans laquelle se trouvent les produits d'exportation vis-à-vis du marché et des cours mondiaux, vis-à-vis des conditions dictées par les grandes sociétés qui dominent la commercialisation de ces marchandises ; elle n'a pas évité à la Côte d'Ivoire de devoir importer une partie de ses produits alimentaires comme le riz ; elle n'a pas empêché les industries légères qui se sont constituées d'être dominées par le capital étranger (la part du capital étranger dans l'ensemble des entreprises industrielles était évaluée en 1985 à environ 80 %). Et la bourgeoisie locale est une bourgeoisie réduite à un rôle secondaire - mais elle est d'autant plus vorace.
Cette conjoncture favorable a encouragé l'État à financer une série de grands travaux (installations portuaires, barrages, édifices de prestige, etc.), peut-être utile pour sortir de la dépendance, mais qui ont contribué à l'endettement et qui ont été surtout des marchés profitables pour les grandes sociétés de travaux publics, françaises notamment.
Le régime est en faillite depuis une dizaine d'années. Pompe à finances au service des intérêts des financiers des grandes puissances, il l'est devenu aussi, au passage, au service d'une foule de « copains et de coquins » gravitant autour de l'appareil du pouvoir.
Le budget ivoirien est extrêmement complaisant vis-à-vis des profits capitalistes. Le code des investissements assure au capital étranger tous les allègement d'impôts possibles, et toute latitude pour rapatrier ses profits. Quant à la fraude au niveau des impôts fonciers, elle ne se chiffre plus, tandis que les taxes douanières légales sur les exportations de café et de cacao s'en vont alimenter bien des comptes en Suisse...
L'État s'est procuré l'essentiel de ses recettes grâce à la période de boom sur le café et le cacao - c'est-à-dire sur le dos des petits planteurs auxquels il ne versait que le « prix garanti », période faste ou pas ( « ce sont eux qui ont financé le développement du pays » dit lui-même Houphouët-Boigny). Or, en 1981, la Côte d'Ivoire est passée au premier rang mondial pour la production du cacao alors que la tendance favorable des cours avait commencé à s'inverser. Depuis, ces cours se sont effondrés, puis il y a eu mévente (le cacao d'Indonésie et de Malaisie revenant moins cher), et la fragilité du « miracle » est apparue, ainsi que l'étendue des dégâts. Déjà en 1982, la chute des cours avait fait perdre à l'État ivoirien les trois quarts de ses recettes d'exportation. En mai 1987, le régime a dû ajourner le remboursement de sa dette extérieure, remboursement qui équivalait à quelque 60 % de la valeur de ces recettes.
Car, bien entendu, l'État ivoirien, à qui le FMI, la Banque mondiale, la France, ont pendant toutes ces années accordé d'abondantes facilités de prêts et de crédits, est aujourd'hui lourdement endetté : la dette totale dépasserait, pour autant que la presse en donne une idée, les 80 ou 90 milliards de francs français.
Face à cette dégradation accélérée, le régime ivoirien a réagi en essayant de jouer sur deux tableaux : il s'en est pris aux travailleurs, dont les salaires sont bloqués depuis 1981 (selon un rapport récent de la Banque mondiale, les salaires réels ont, en fait, diminué de 25 % depuis 1980) ; des licenciements massifs ont ravagé en particulier le secteur du bâtiment depuis 1980-84. Parallèlement, Houphouët-Boigny a entrepris de dénoncer à grands cris la « conjuration des spéculateurs internationaux » , avec des accents quasiment tiers-mondistes, suspendant le paiement de la dette de mai 1987 à avril 1989, allant jusqu'à décréter à la fin de 1987 la grève des ventes du cacao, tant que les cours ne remonteraient pas... (mesure sur laquelle il est revenu durant l'été 1989).
Cette attitude n'a pas empêché la montée du mécontentement populaire au cours de ces dernières années.
La démagogie de Houphouët n'a apparemment pas suffi à lui permettre de récupérer ce mécontentement à son profit, puisque au cours des manifestations de ce début de 1990, pour la première fois, il a été personnellement mis en cause, traité de voleur et de corrompu.
Ceux qui préparent l'après-Houphouët
Les usuriers internationaux se sont jusque-là montrés compréhensifs (le gouvernement français, pour sa part, aurait versé à son protégé de quoi assurer la paie de ses fonctionnaires en février, si on en croit la revue Le Nouvel Economiste du 9 mars 1990), mais leurs délais sont de plus en plus courts ; et il est devenu urgent pour le régime de trouver une solution pour réunir la somme que les créanciers impérialistes exigent, et même ne serait-ce que pour assurer l'avenir à court terme. Dès lors qu'il ne s'agit en aucun cas de prendre sur les fortunes accumulées par les dignitaires du régime, Houphouët et sa famille en tête, sur leurs fameux « transferts privés », il faut donc trouver des recettes politiques capables de faire passer la pilule de réductions draconniennes des salaires auprès des masses.
A en juger par les réactions dans la population des villes, devant lesquelles Houphouët bat en retraite, la tâche est plus difficile qu'avec les petits planteurs auxquels il est parvenu à imposer,à l'automne 1989,une réduction de moitié du prix d'achat de leur cacao et de leur café (ce fameux prix en principe « garanti »...).
Il y a, en effet, cette jeunesse nombreuse (Abidjan est passée de 180 000 habitants en 1960 à environ un million en 1980 et peut-être deux millions aujourd'hui), à qui sans doute le personnage du « vieux sage » n'en impose guère.
Il y a aussi les travailleurs du secteur public, des banques et des assurances qui, même s'ils sont relativement privilégiés, ont entamé plusieurs mouvements grévistes au cours de ces derniers mois, bien que la police veille à empêcher les syndicalistes de se réunir. La crainte de ces grèves à l'approche de la paie du mois d'avril a d'ailleurs sûrement joué pour beaucoup dans le sursis accordé par les bailleurs de fonds d'Houphouët, sursis qui a permis à celui-ci d'ajourner les réductions de salaires annoncées.
Avec la dégradation de la situation et l'extension du chômage conjuguées à l'absence de perspective, le risque existe que la colère de la masse des laissés-pour-compte du « miracle » ivoirien soit détournée vers la chasse aux étrangers, cet exutoire classique utilisé par les classes possédantes dans les périodes de crise. Et, en fait d'étrangers, il ne s'agirait sans doute pas tant de la légion des conseillers et experts européens, des Français profiteurs installés en Côte d'Ivoire sous couvert de « coopération », ou des gros commerçants libanais (lesquels, de toute façon, ont les moyens de se mettre à l'abri), que des « immigrés » burkinabés ou béninois qui forment une grande partie de la main-d'oeuvre ouvrière...
La décision de pousser Houphouët vers la sortie, le choix de son successeur, dépendent évidemment en partie du gouvernement français. Celui-ci finira-t-il par « lâcher » son fidèle poulain, si l'ébullition continue ? Il ne semble pas en tout cas s'orienter vers une variante d'intervention musclée destinée à l'imposer coûte que coûte, comme il l'a fait à de nombreuses reprises dans le passé au secours des dictateurs africains en place, mais il est vrai que l'appareil de répression ivoirien n'a pas été jusqu'à présent vraiment débordé. Le gouvernement français a, évidemment, d'autres moyens, plus discrets, pour pousser Houphouët vers la porte, si sa présence devenait gênante - par l'intermédiaire de l'appareil d'État ivoirien lui-même. Bourguiba, en son temps, en a su quelque chose...
Ce qui est certain, c'est qu'après des décennies de pillage, la finance trouve encore des sources de profits en Côte d'Ivoire. Et, ne serait-ce que pour l'exemple vis-à-vis des dictatures voisines, il importe avant tout que la transition se fasse dans le calme et « la légalité », qu'elle n'apparaisse pas comme une défaite sous la pression de la rue.
De toute façon, ne serait-ce qu'en raison de l'âge d'Houphouët, sa succession est ouverte. Des relèves politiques se préparent. Un « Parti républicain », un « Parti ivoirien des travailleurs », une « Union des sociaux-démocrates » sont apparus et le « Front populaire ivoirien » de Laurent Gbagbo est sorti de sa clandestinité.
Ces groupements, animés par des enseignants, semblent inspirés par le souci de se placer en vue de la succession, sans que d'évidentes différences de politiques les séparent apparemment.
Car il ne faut pas oublier que c'est dans le but de faire accepter une politique d'austérité dramatique que cette opération de pseudo-démocratisation est orchestrée par la classe politique elle-même.
Un symbole : c'est le gouverneur de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) qui dirige le cabinet chargé de gérer la situation en cours. De façon analogue, le Bénin est placé sous la direction d'un ex-administrateur de la Banque mondiale, et le nouveau premier ministre du Gabon est, lui, gouverneur de la Banque des États d'Afrique centrale... Il est donc clair que si les grandes manoeuvres actuelles se développent sans sans rencontrer d'obstacles, avec des banquiers directement aux commandes, les intérêts de la finance occidentale prévaudront plus que jamais.
Mais les grèves qui ont éclaté, et surtout le ras-le-bol de la jeunesse qui se voit condamnée à une vie sans espoir et que les manoeuvres politiciennes ne doivent guère toucher, pourraient bien transformer la situation, et faire pousser en Côte d'Ivoire le café et le cacao de la colère.
3 mai 1990