La Zaïre malade de l'impérialisme01/06/19781978Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/1978/06/54_0.jpg.484x700_q85_box-27%2C0%2C2451%2C3504_crop_detail.jpg

La Zaïre malade de l'impérialisme

Plus que tout autre ancienne colonie, le Congo ex-belge, cet immense pays aux ressources considérables fut, durant les années qui suivirent son indépendance, le champ clos des affrontements inter-impérialistes. En particulier durant ce qu'on appela la « crise congolaise », de juillet 1960 au 24 novembre 65, où ce pays connut tous les maux d'une telle situation : sécession des régions les plus riches, guerres tribales, assassinat du Premier ministre, massacre des populations civiles, suivis des interventions étrangères et de l'emploi des mercenaires. Le tout couronné par la mise en tutelle par les Nations Unies des rouages politiques et administratifs du pays. Au point que le terme de congolisation devint à l'époque synonyme de chaos et déchirements internes.

La prise du pouvoir en novembre 1965 par le général Mobutu augura pour les intérêts occidentaux une période de stabilité retrouvée. Et de fait, durant plus d'une décennie, tout ce que le monde compte d'industriels et de banquiers fit prospérer ses capitaux dans cet eden de la production minière.

Mais le régime zaïrois, cette dictature sanglante tenue à bout de bras par ses protecteurs, s'usa et se discrédita, au point que par deux fois, la pénétration au Shaba du Front de Libération Nationale du Congo en mars 1977 et en mai 1978 souligna la faiblesse du régime.

Le voile est maintenant totalement levé. C'est l'État tout entier qui se maintient aujourd'hui grâce aux multiples subsides des créanciers étrangers ; un État autocratique qui, bien qu'issu d'un putsch militaire, peut de plus en plus difficilement compter sur son armée pour le protéger.

Mais ce que les événements présents révèlent aussi, c'est que dix-huit ans après l'accession du Congo à l'indépendance, ce pays appelé aujourd'hui Zaïre est toujours dépecé par les mêmes intérêts. Et les mêmes facteurs engendrant les mêmes effets, chaque crise souligne que les raisons qui conduisirent à l'imbroglio congolais de la décolonisation sont toujours présentes et peuvent à tout moment faire renaître les maux qui frappèrent le Zaïre des années soixante.

La crise congolaise

Sous l'inexorable pression du mouvement d'émancipation des peuples coloniaux, la Belgique a dû, comme l'ensemble des autres puissances européennes, accorder l'indépendance politique à son ancienne possession. Mais, le Congo en fut l'un des meilleurs exemples, il n'est pas facile aux impérialistes de mettre en place des régimes qui, tout en satisfaisant les aspirations nationales des peuples, aient pour rôle de continuer à les exploiter férocement.

L'indépendance fut accordée par Bruxelles le 30 juin 1960 à la suite d'émeutes sanglantes. Avec Lumumba et Kasavubu, respectivement président du Conseil et président de la République, l'impérialisme belge espérait bien sauvegarder l'essentiel de ses prérogatives au Congo. C'était compter sans les masses. Pour celles-ci l'indépendance ne devait pas seulement apporter un drapeau et un hymne nationaux, mais aussi un changement réel dans leur situation.

Ce fut au sein même de l'armée qu'éclatèrent les premiers troubles. A Lumumba qui déclarait quelques jours après l'indépendance : « Nos soldats et leurs officiers belges sont liés les uns aux autres. Avec l'aide des Belges j'espère que nous pourrons créer aussi vite que possible une armée commandée par des officiers belges », les soldats répondirent en se mutinant contre leurs officiers blancs. Lumumba essaya d'abord d'arrêter cette révolte en lançant au-devant des rebelles les forces « loyales ». Et c'est seulement après que ces dernières se rallièrent à la rébellion qu'il promit aux soldats congolais, en même temps que l'augmentation de leur solde, des nominations aux grades jusque-là réservés aux Européens. Ainsi, c'est uniquement pour conserver son crédit et son pouvoir et pour contenir un mouvement qui pouvait le menacer, que le leader nationaliste déclara siennes les aspirations des insurgés.

Devant l'incapacité de Lumumba à maîtriser un mouvement qu'il contrôlait difficilement, l'impérialisme belge, prenant prétexte des sévices exercés sur certaines familles européennes, envoya ses troupes et dressa immédiatement une barrière de sécurité en décrétant le 11 juillet la sécession du Katanga avec à sa tête un homme de paille de l'Union Minière, Moïse Tschombé. Cette sécession fut bientôt suivie par une autre, celle de l'État minier de la province du Kasaï.

Tschombé eut alors tout loisir d'organiser sa force militaire, les gendarmes katangais, choisis parmi les soldats de la force publique laissée en héritage par le colonialisme belge. L'homme de paille de Bruxelles fit aussi appel à nombre de mercenaires, les « affreux » qui furent le fer de lance de la répression de toute révolte populaire.

La sécession préservait dans l'immédiat la province la plus riche mais elle était totalement inefficace pour « pacifier » le reste du pays. Un tel rôle sera dévolu aux troupes de l'ONU, paravent de l'impérialisme américain, auxquelles tant Bruxelles que Lumumba firent appel.

La première tâche de l'impérialisme US fut de permettre au colonel Mobutu de devenir, en s'appuyant sur l'armée que les conseillers de l'ONU avaient réorganisée, l'homme fort de Léopoldville ; même si dans un premier temps Mobutu préféra laisser les civils, et notamment le président Kasavubu, garder les devants de la scène.

De ce jour, les possibilités d'action de Lumumba se réduisirent considérablement. Et lorsqu'il voulut tenter de reconquérir militairement le Katanga, Mobutu le fit arrêter. Prisonnier encombrant, il se débarrassa alors bien vite de lui en le livrant à Tschombé qui le fit assassiner.

A la mort de Lumumba, le Congo était divisé en trois pouvoirs : le gouvernement de Léopoldville reconnu par les puissances de l'Ouest, le gouvernement du lumumbiste Gizenga à Stanleyville reconnu par les pays de l'Est et les États africains du groupe de Casablanca (Ghana, Guinée, Mali), enfin le Katanga et le sud-Kasaï qui ne sont reconnus par personne, bien que la Belgique apporte une aide importante au gouvernement Tschombé.

Les USA avaient, depuis le début de la crise, manifesté leur soutien au gouvernement central. Ils étaient hostiles à un Katanga indépendant, et pas seulement parce que l'État congolais pouvait difficilement survivre sans l'apport des rentrées financières de sa plus riche région. Mais aussi parce qu'il était bien plus facile à l'impérialisme américain de contrôler économiquement un Congo unifié, qu'un Katanga indépendant entièrement à la dévotion des milieux impérialistes européens, belges surtout.

Ainsi, pour la stabilité des intérêts impérialistes, un compromis s'avérait nécessaire entre Léopoldville, Elisabethville et Stanleyville sur la base de la réunification du Congo, permettant l'établissement d'un État digne de ce nom avec l'aide et sous le contrôle de l'ONU. Le lumumbiste Gizenga, aux prises avec de nombreuses révoltes populaires, reconnut rapidement la légitimité du gouvernement central.

Le Katanga indépendant devait lui aussi se sacrifier. L'impérialisme belge, par la voix de Paul Henry Spaak, le confirma, mais tout colonialisme ayant ses ultras, le Katanga refusa de réintégrer même une confédération qui lui aurait laissé une large autonomie.

Si l'intérêt général du système de domination impérialiste se serait mieux trouvé de l'élimination de l'État katangais, cette solution allait à l'encontre des intérêts particuliers de certains capitalistes belges et anglais. De là leur opposition violente à l'action de l'ONU ; de là aussi l'attitude embarrassée et hésitante des Nations Unies.

Une première tentative de reconquête échoua. La seconde fut bien mieux engagée sur le plan militaire sinon sur celui de la décision et parvint à réduire la sécession katangaîse. Mais les États-Unis se gardèrent bien de briser l'appareil de répression qu'avaient constitué les Belges et mirent en réserve Tschombé qui, suivant les termes de Dean Rusk, « pourrait et devrait jouer un rôle important dans un Congo réunifié ». Cela n'allait d'ailleurs pas tarder à venir.

De nombreuses oppositions armées continuaient à s'opposer au gouvernement central. En 1963, Pierre Mulélé, ancien ministre de l'éducation nationale de Lumumba, organisa le maquis de Kwilu. L'année suivante, un second foyer insurrectionnel se développa au nord du Katanga avec les Simba de Gaston Soumialot. La progression des forces soumialistes prit, en juillet de la même année, des proportions alarmantes, si bien que Tschombé qui résidait en Espagne fut chargé d'une mission d'information qui se transforma vite en mission de formation d'un gouvernement d'union nationale. Pour faire face au mécontentement qui grondait, Tschombé rappela ses gendarmes katangais et recruta une deuxième fois des troupes de mercenaires. Ces forces ne suffisant finalement pas à venir à bout de la révolte, ce furent les parachutistes belges qui intervinrent de nouveau le 24 novembre 1964 à Stanleyville pour prétendument protéger la population blanche de la ville.

Une fois sa sale besogne accomplie, Tschombé ne fut plus pour Kasavubu et Mobutu qu'un concurrent gênant. Ils le limogèrent en octobre 1965, un mois avant que le général Mobutu n'éliminât à son tour son allié pour s'arroger directement tous les pouvoirs.

C'est ainsi que prit fin la « crise congolaise ». Il est cependant à noter que durant toute cette période qui vit s'affronter dans l'ex-colonie belge les divers intérêts impérialistes, la production minière est restée pratiquement la même.

Le régime mobutu

C'est en se posant en nationaliste intransigeant (en revendiquant même l'héritage spirituel de ce même Lumumba qu'il avait livré à Tschombé) que Mobutu s'empara du pouvoir. Mais en fait, son régime se limitera à recourir à « l'authenticité » africaine, à « répudier tout aussi bien le capitalisme que le communisme », tout en penchant résolument vers l'Ouest. Homme de paille de l'impérialisme, la tâche de Mobutu fut de préserver les intérêts de ses maîtres, tâche qu'il mena à bien au prix d'un renforcement de la dictature, d'un endettement considérable de l'économie zaïroise et d'un appauvrissement sans cesse croissant de la population.

Dès son arrivée au pouvoir, Mobutu se dota de larges moyens d'action. Les organisations étudiantes furent dissoutes, le droit de grève supprimé, les parlementaires réduits au silence. Il cumula avec ses fonctions de chef de l'État celles de ministre de la Défense, puis de Premier ministre. Tous les hommes politiques qui auraient pu se poser en concurrents du nouveau dictateur furent éliminés ou exécutés, les syndicalistes arrêtés. Et lorsque des manifestations éclatèrent en 1968 à l'université de Lovanium, la troupe ouvrit le feu, provoquant la mort de plusieurs dizaines de jeunes gens. Dans le même temps, l'armée s'employa à réduire les rébellions populaires des mulélistes au Kwilu et des Simba à l'est, et s'opposa aux mutineries des bataillons katangais et des mercenaires de Denard et Schramme.

Aujourd'hui Mobutu se trouve à la tête de toutes les institutions politiques et dispose du pays comme de son patrimoine privé. Il contrôle et répartit toutes les charges et tous les postes, tous les avantages liés.

Si le pouvoir politique du Zaïre est aujourd'hui totalement discrédité aux yeux de la population, l'économie, elle, est ruinée et frôle sans cesse la catastrophe, ne se maintenant que par un endettement toujours croissant. Il faut dire que les impérialistes trouvent là de multiples avantages car les soutiens financiers qu'ils accordent volontiers au régime Mobutu sont peu de choses au regard des richesses minières qu'ils accaparent.

er janvier 1967, le gouvernement zaïrois nationalisa la puissante Union Minière du Haut Katanga. Mais personne, et surtout pas les capitalistes belges, ne vit dans cette mesure une expropriation des intérêts privés. Du reste, les choses s'éclaircirent rapidement puisqu'au terme d'un accord, la gestion de l'entreprise Gécamines fut confiée durant 25 ans à la Société Générale des Minerais, filiale de la Société Générale de Belgique.

Durant la même période, la Société Congolaise de Financement du Développement se constitua à Kinshasa. Cette société qui va contrôler l'ensemble des investissements au Zaïre, fut constituée par l'apport d'une majorité de capitaux privés (75 %) qui pourront ainsi, par l'intermédiaire même de l'État zaïrois, avoir la haute main sur l'économie du pays. Dans de telles conditions, la zaïrianisation (reprise d'entreprises étrangères par les Zaïrois) décrétée en 1973, bientôt suivie de la radicalisation (reprise par l'État du secteur zaïrianisé) ne gênaient pas les intérêts impérialistes, tout au plus mécontentèrent-elles un temps quelques petites entreprises du commerce ou quelques plantations détenues par des colons en majorité belges.

Toutes les velléités d'indépendance économique furent brèves puisqu'à partir de 1975, le gouvernement Mobutu décida de rétrocéder toutes ces entreprises à leurs propriétaires.

Mais avec le début de la crise de l'économie mondiale en 1973, les difficultés économiques, et partant l'endettement du pays, allaient s'accentuer. Actuellement l'endettement du Zaïre qui s'élève à 3,5 millions de dollars est le plus élevé du monde par tête d'habitant. Une part croissante des recettes de l'État est occupée par le service de la dette : de 4,7 % en 1970, le pourcentage passe successivement à 7 % en 1972, 11 % en 1973, 13 % en 1974 et 25 % en 1975.

Dans ce contexte, les conditions de vie de la population n'ont cessé de se dégrader. Aujourd'hui le pouvoir d'achat est moins du tiers de ce qu'il était en 1965 et ce aux dires mêmes des statistiques de la très officielle Union Nationale des Travailleurs Zaïrois. L'inflation dépasse les 80 % et le salaire minimum varie entre 3,5 et 9 dollars par mois selon les régions.

Dans le domaine agricole la situation est encore plus catastrophique, au point que le Zaïre qui était il y a peu exportateur de denrées alimentaires se voit actuellement contraint d'importer la moitié de ses besoins en produits agricoles, essentiellement en farine et en maïs.

Le front national de libération du congo

Le Front National de Libération du Congo, qui par deux fois a menacé le régime de Mobutu, est l'opposition armée la plus importante mais non la seule qui s'oppose au gouvernement de Kinshasa. Le PRP (Parti Révolutionnaire du Peuple) dirigé par Laurent Kabila contrôle sur la frontière tanzanienne un maquis que les forces armées zaïroises ne sont jamais parvenues à réduire.

L'ensemble de la presse occidentale évoque, pour désigner l'organisation qui au Shaba s'oppose aux troupes de Mobutu, les « gendarmes katangais ». Il est bien évident qu'une telle désignation ne recouvre pas totalement la réalité du FNLC, ne serait-ce que parce que la sécession du Katanga dirigée par Moïse Tschombé est vieille maintenant de dix-huit ans. La plupart des combattants du Front ont entre 20 et 25 ans et n'ont donc pas participé directement aux corps de répression créés par l'ancien leader du Katanga indépendant. Il faut dire aussi que nombre de gendarmes katangais ont perdu la vie lors d'une tentative de coup d'État en 1967. Puis, ultérieurement, tous ceux qui crurent aux propositions de Mobutu sur leur possible réintégration dans l'armée zaïroise, furent parqués dans deux camps de concentration avant d'être purement et simplement massacrés.

Mais la filiation entre les gendarmes katangais et le FNLC existe tout de même, ne serait-ce que parce qu'un certain nombre de cadres du Front firent leurs armes dans les corps de répression de Tschombé.

Le dirigeant actuel du FNLC, Nathanaël Mbumba, fut en 1967 commissaire de la police nationale dans la province du Shaba. Après quelques démêlés avec ses supérieurs, il s'enfuit en Angola où il intégra les commandos utilisés par les Portugais pour lutter contre les maquis du MPLA. Une telle trajectoire politique, ne fut pas propre à Mbumba puisque l'ensemble FNLC, constitué en 1968, se rangea dans un premier temps aux côtés de la puissance coloniale portugaise. C'est ainsi que naquirent les fameux commandos « flèches noires » spécialement entraînés pour la chasse aux « rebelles », c'est-à-dire aux nationalistes angolais.

Les suites du 25 avril au Portugal poussèrent rapidement le FNLC à basculer dans le camp « progressiste ».

Puisque, par le jeu des alliances, la victoire de la coalition FNLA-UNITA-Afrique du Sud risquait de livrer les combattants du Front National de Libération du Congo aux autorités zaïroises, ils changèrent de camp, tenant pratiquement tout l'est angolais, pour le compte cette fois-ci du MPLA.

Dès les premiers jours de son indépendance, la République Populaire d'Angola fut donc placée dans une situation difficile face à son allié. Elle ne pouvait accepter que stationne sur son territoire une véritable armée échappant totalement à son contrôle. Et lors de la rencontre Mobutu-Neto qui eut lieu au mois de février 1976, il fut tacitement convenu, dans le cadre de la normalisation projetée entre les deux pays voisins, que le Zaïre offrirait des garanties aux membres du FNLC qui souhaiteraient regagner leur pays, tandis que Luanda désarmerait ceux qui voudraient rester en Angola. Ce désarmement commença à la fin de l'année 1976. Ce fut alors qu'une partie des militants du FNLC s'infiltrèrent au Katanga où, quelques mois plus tard, le 8 mars 1977, ils déclenchèrent leur première offensive à l'intérieur même du territoire zaïrois.

L'itinéraire politique des militaires du FNLC et des hommes qui le dirigent est donc des plus tortueux. Il s'inscrit dans les rivalités nationales, voire ethniques, qui sous-tendent les affrontements se déroulant dans de nombreuses parties de l'Afrique.

Mais le FNLC - cela n'est maintenant une surprise pour personne - entretient avec l'ancienne puissance coloniale belge d'étroits rapports. Car ce mouvement de libération nationale est considéré, du moins par les impérialistes belges, comme une possibilité de rechange au régime Mobutu ou au besoin, quoique le Front se donne officiellement pour tâche de s'emparer du pouvoir central de Kinshasa, comme une arme permettant de réitérer la sécession de la riche province du Shaba si, pour la sauvegarde des intérêts des financiers et des industriels de Bruxelles, une telle solution s'avérait nécessaire.

Certes le FNLC paraît bénéficier d'un certain soutien au Shaba, sans lequel on ne pourrait expliquer la facilité avec laquelle il a pu s'emparer de Kolwesi. Le Front représente sans doute pour la population du Shaba, sinon une possibilité de libération, du moins la revanche contre l'humiliation, la misère et les exactions du régime de Kinshasa.

Mais les déclarations du Front ne peuvent faire illusion. Il a beau déclarer être un « mouvement révolutionnaire et progressiste », il peut bien affirmer que les principes généraux qui le caractérisent sont « une théorie révolutionnaire, une discipline politico-militaire, la liaison avec les masses, la solidarité militante avec les peuples opprimés en lutte dans le monde », que valent de telles déclarations face aux retournements multiples qu'il a déjà effectués ? Les gestes comptent plus que les propos. Et un mouvement qui n'a pas hésité à soutenir militairement le colonialisme portugais et qui entretient des rapports pour le moins ambigus avec l'impérialisme belge, peut bien sûr parvenir à renverser Mobutu, mais en aucun cas apporter un changement réel dans les conditions de vie des populations qu'il dit représenter.

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