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L'extrême gauche britannique dans les élections
Cinq ans après leur arrivée au gouvernement, les travaillistes doivent laisser la place aux conservateurs. Les deux partis continuent à alterner au gouvernement pour mener la même politique anti-ouvrière. Quand l'un est trop usé, l'autre le remplace, le temps que le premier redore son blason dans l'opposition.
Les espoirs que les travailleurs avaient pu mettre dans l'arrivée des travaillistes au gouvernement en 1974 ont fait long feu. Les travaillistes avaient promis à l'époque dans leur manifeste électoral « d'amener un changement fondamental et irréversible dans l'équilibre du pouvoir et des richesses en faveur de la population laborieuse » , « d'éliminer la pauvreté partout où elle existe en Grande-Bretagne » , « d'accroître l'égalité sociale en mettant davantage l'accent sur le plein emploi, le logement, l'éducation, les prestations sociales » , etc. Cinq ans après, le niveau de vie des travailleurs a été fortement réduit, il y a un million de chômeurs en plus, les crédits pour la construction de logements, pour l'éducation, la santé et pour tous les services publics ont été réduits à la portion congrue.
C'est dire que bien des travailleurs, revenus de leurs illusions, sont déçus et désorientés. C'est ce qui explique d'ailleurs la victoire électorale des conservateurs.
Mais c'est dire aussi qu'il aurait été important que les révolutionnaires soient à même d'offrir une autre perspective aux travailleurs déçus et la possibilité d'utiliser leur bulletin de vote autrement que pour donner un quitus à Callaghan ou un blanc-seing à Thatcher.
Certes les organisations d'extrême-gauche sont faibles. Elles ont encore la démonstration à faire qu'elles font bien partie du mouvement ouvrier. Or le mode de scrutin en vigueur en Grande-Bretagne, le scrutin uninominal à un seul tour, permet moins facilement que celui à deux tours, en vigueur par exemple en France actuellement, de marquer sa solidarité avec les travailleurs qui souhaitent la victoire électorale des travaillistes sur les conservateurs. En présentant des candidats, en prenant ne serait-ce que quelques voix aux travaillistes, on risque de leur faire perdre des sièges et d'être accusé de vouloir favoriser le parti conservateur. Il y a donc là un problème de tactique à résoudre et il est évidemment possible de lui apporter des solutions appropriées selon les différentes situations politiques.
Mais ce n'est pas cette difficulté de marquer sa solidarité avec les travailleurs qui ont encore des illusions dans le parti travailliste qui retient certaines organisations d'extrême-gauche de présenter largement des candidats. En fait, leur préoccupation, c'est de ne pas se démarquer trop nettement de la gauche travailliste et de la bureaucratie syndicale, quitte à disparaître politiquement comme c'est le cas pour la plus importante des organisations d'extrême-gauche britannique, le Socialist Workers' Party, qui ne présentait aucun candidat et qui s'est contenté de faire campagne pour les travaillistes.
Cela revient à adopter le même comportement que le Parti Communiste britannique, et pour les mêmes raisons. S'étant lié complètement à la gauche travailliste, le Parti Communiste, depuis des années, se garde bien de présenter ne serait-ce que les cinquante candidats qui lui donneraient accès à la télévision, car il ne veut pas apparaître ouvertement en concurrence avec le Parti Travailliste. Cette année, par exemple, il ne présentait que quarante candidats et appelait à voter travailliste dans le reste du pays.
La tactique de certaines organisations d'extrême-gauche procède exactement de la même démarche.
A l'extrême-gauche, seul le courant trotskyste a présenté des candidats.
Le W.R.P., le Workers' Revolutionary Party, la plus importante des organisations trotskystes britanniques, a présenté soixante candidats et a pu ainsi avoir accès à la télévision. L'International Marxist Group, section britannique de la IVe Internationale, avait une présence symbolique avec ses 12 candidats sous l'étiquette « Socialist Unity » et appelait surtout dans les 623 autres à voter travailliste.
L'effacement du SWP
C'est un choix politique qu'a fait délibérément le SWP de ne pas présenter de candidats. La politique du SWP en la matière a toujours été très discrète. Il a accepté de présenter des candidats dans certaines élections partielles, mais aujourd'hui qu'il s'agit de permettre aux travailleurs de désavouer la politique travailliste dans tout le pays, le SWP, exactement comme le Parti Communiste, préfère ne pas affronter les travaillistes. En fait toute la campagne du SWP, c'est d'appeler à voter travailliste. Leur leitmotiv c'est : « Défendons nos syndicats. Votons travailliste. Laissons les conservateurs à la porte ». Au début de la campagne électorale, Paul Foot, l'un des dirigeants du SWP, se déclarait même « un fervent supporter du Parti Travailliste pour les trois semaines à venir » et il ajoutait : « Je suis extrêmement soucieux que les conservateurs ne reviennent pas au gouvernement » .
Le SWP pense en effet que « une victoire des conservateurs serait une défaite pour la classe ouvrière » . Il appelle donc à voter travailliste, « nous sommes pour leur victoire électorale simplement et seulement pour laisser les conservateurs à la porte » .
Le SWP s'est donc d'abord acharné à convaincre qu'un gouvernement conservateur serait bien pire que le gouvernement Callaghan. Cela n'a d'ailleurs pas toujours été facile, en particulier auprès de jeunes car, comme le rapporte Paul Foot lui-même dans Socialist Worker, l'organe du SWP : « Beaucoup de gens sont venus aux idées socialistes au cours des cinq dernières années. Le seul gouvernement qu'ils ont connu a été un gouvernement travailliste. Et ce gouvernement a été tellement réactionnaire que beaucoup de gens se disent : « Sûrement qu'aucun gouvernement ne peut être pire que celui-ci ! » . Socialist Worker s'est tout de même efforcé de mettre en garde contre les conservateurs. Sous le titre « la Femme de fer au Talon de fer », Paul Foot écrit à la une de Socialist Worker le 7 avril dernier : « Les conservateurs rechercheront toutes les occasions de frapper des gens qui ne peuvent pas riposter. Les conditions de vie dans les prisons seront encore plus intolérables, la police aura des pouvoirs renforcés, ( ... ) les conservateurs se sont engagés à revenir sur les droits syndicaux qui ont été arrachés dans toute une série de combats de 1906 à 1976. » Et il conclut en disant des conservateurs : « ils peuvent être pires. Ils sont pires. Leur élection avec une majorité substantielle serait un recul terrible pour le mouvement ouvrier et pour tous les travailleurs » . La semaine suivante, Paul Foot expose longuement ses positions « Ce n'est pas valable de dire « Il y a eu plus de chômeurs sous le gouvernement travailliste de 1974 à 1979 qu'il n'y en a eu sous le gouvernement conservateur en 1970-1974 ». Ce n'est pas une comparaison juste. La comparaison doit être faite entre les deux gouvernements à un même moment. De 1974 à 1979, les conservateurs auraient-ils été à la tête d'un plus grand nombre de chômeurs, de moins d'argent pour les services sociaux, de plus de répression et de racisme que ce à quoi nous avons eu à faire sous le gouvernement travailliste ? Oui, bien sûr. C'est facile à démontrer. » Évidemment, la « démonstration » de Paul Foot s'arrête là ! La volonté des conservateurs comme celle des travaillistes d'ailleurs est de faire payer la crise à la population laborieuse. Mais le rythme auquel les sacrifices sont imposés à la classe ouvrière dépend du rapport de force entre les classes en présence et de la capacité des travailleurs de riposter aux attaques de la bourgeoisie. Et à cet égard le gouvernement travailliste, en jouant sur la confiance dont il bénéficiait parmi les travailleurs et les petites gens, a sans doute réussi à faire accepter à la classe ouvrière britannique plus de sacrifices que ce que les conservateurs auraient pu lui faire accepter, et bien plus en tout cas que Barre n'en a fait accepter à la classe ouvrière française. Et pourtant les travaillistes sont venus au gouvernement après que le gouvernement conservateur de Heath ait été balayé par la grève des mineurs, c'est-à-dire à un moment où la classe ouvrière était mobilisée et venait de remporter une victoire morale importante. Les travaillistes ont assuré à la bourgeoisie quelques années de relative paix sociale.
Le SWP se refuse à dire qu'un gouvernement travailliste peut être aussi anti-ouvrier et même parfois avec plus de succès qu'un gouvernement conservateur. Il se refuse à dire qu'un gouvernement travailliste, c'est également un gouvernement bourgeois. Pour lui, un gouvernement travailliste est un gouvernement ouvrier qui trahit les intérêts de la classe ouvrière mais un gouvernement ouvrier tout de même, et ce que le SWP reproche le plus aux travaillistes, c'est d'avoir préparé le retour des conservateurs au gouvernement. Voilà ce qu'écrit Paul Foot dans Socialist Worker du 14 avril : « Personne parmi les possédants n'aime qu'un gouvernement travailliste soit élu. Ils détestent les travaillistes et tout ce qu'ils représentent. Mais il ne leur est pas difficile d'utiliser leur pouvoir pour empêcher les gouvernements travaillistes d'agir dans l'intérêt des gens qui votent travailliste ( ... ). Les gouvernements travaillistes sont contraints de mener une politique qui ne se distingue de celle des conservateurs qu'en détail, non sur le fond. Le résultat est même encore pire. Parce que les gouvernements travaillistes se comportent comme des conservateurs, tout le processus démocratique lui-même se trouve faussé. Les supporters travaillistes finissent par en avoir assez. Les périodes entre deux élections sont tellement longues qu'ils en oublient ce qu'étaient les conservateurs (...) et ils s'abstiennent ou même votent conservateur » .
Le SWP a beau ensuite dire qu'il faut voter travailliste « sans illusions », qu'il ne faut avoir « aucune confiance dans sa politique ou dans ses promesses », toute sa campagne, et en premier lieu le fait de ne pas présenter de candidats, a été modelée sur les illusions du public auquel le SWP s'adresse, milieux syndicaux et la gauche du Parti Travailliste. Le SWP est plus soucieux de ne pas choquer ni déplaire à ces milieux-là que de combattre les illusions qu'ils partagent avec la majorité de la classe ouvrière.
Le rôle des révolutionnaires est d'autant moins de dresser l'épouvantail conservateur qu'il aurait fallu au contraire, face à une probable victoire électorale des conservateurs, expliquer inlassablement que ce n'est pas le verdict des urnes qui peut décider du sort des travailleurs, qu'on l'avait bien vu avec l'arrivée des travaillistes au gouvernement en 1974 : ils ont continué la même politique anti-ouvrière d'austérité et de blocage des salaires qu'avaient menée les conservateurs. Et si demain les conservateurs reviennent au pouvoir, c'est encore la même politique qui consiste à faire payer la crise aux travailleurs qu'ils appliqueront. Mais ce qui compte sous un gouvernement conservateur comme sous un gouvernement travailliste, c'est la volonté de la classe ouvrière de ne pas se laisser faire. Voilà le langage que des révolutionnaires se devaient de tenir.
Aujourd'hui que les conservateurs l'ont emporté, la classe ouvrière britannique ne doit pas se sentir battue : c'est Callaghan et le Parti Travailliste qui ont subi une défaite, pas la classe ouvrière. Mais le SWP a tout fait pour présenter par avance cette victoire électorale des conservateurs comme une catastrophe pour les travailleurs. Oui, ça serait une catastrophe si les travailleurs se sentaient maintenant démoralisés et désarmés. Et force est de reconnaître que tous ceux qui se sont acharnés à dramatiser un retour des conservateurs au gouvernement dans le simple but de racoler des voix pour les travaillistes ont contribué à ce que les travailleurs soient démoralisés aujourd'hui.
La présence symbolique de l'IMG
L'International Marxist Group, section britannique de la IVe Internationale, a présenté pour sa part dix candidats et soutenu deux personnalités sous l'étiquette « Socialist Unity ». Elle l'a fait dans des circonscriptions où l'élection du candidat travailliste était assurée, afin de démontrer que l'objectif des candidats de l'IMG n'est pas de favoriser les conservateurs contre les travaillistes. Dans sa profession de foi, Tariq Ali s'explique sur le sens de sa candidature : « La politique que défend Socialist Unity ne sera pas imposée dans le Parlement, (...) elle sera imposée par une lutte des masses. Nous vous demandons plus que votre voix pour cette élection. Nous voulons votre soutien actif dans cette campagne et après (...) ». Janet Maguire, une autre candidate de « Socialist Unity » . précise : « Que nous ayons un gouvernement travailliste ou conservateur le lendemain du 3 mai, la lutte devra continuer » . Malgré tout, l'IMG a fait plus campagne pour le Parti Travailliste que pour ses propres candidats, appelant d'abord à voter travailliste... sauf dans les circonscriptions où il y a un candidat de « Socialist Unity ».
En fait, pour l'IMG aussi, l'essentiel c'est d'éviter un retour des conservateurs, « le parti du grand capital ». Tariq Ali, après avoir dénoncé la politique des travaillistes au gouvernement, conclut : « Voilà le bilan des travaillistes. Bien sûr les conservateurs sont encore pires. Mais c'est la politique des travaillistes qui leur ouvre la porte » . Et Socialist Challenge, l'hebdomadaire de l'I.M.G., explique ainsi l'abandon par les travaillistes de leurs promesses électorales (rejoignant d'ailleurs l'analyse du SWP) : « Le gouvernement a fait un choix politique. Il a choisi de ne pas affronter les conséquences d'une bataille pour sa politique : la rupture avec les capitalistes, leur économie et leur État » . Le gouvernement ouvrier a trahi au dernier moment en quelque sorte ! L'I.M.G. se refuse tout comme le SWP à caractériser comme bourgeois un gouvernement travailliste.
Par ailleurs, l'IMG justifie son appel à voter travailliste surtout par le fait que « les meilleures conditions pour vaincre définitivement la politique réactionnaire d'un gouvernement travailliste, c'est quand les travaillistes sont au pouvoir » . Si les conservateurs étaient au gouvernement, les dirigeants travaillistes pourraient retrouver la confiance de certains travailleurs qui rejettent aujourd'hui la politique des travaillistes. Et Socialist Challenge conclut : « Socialist Unity présentera des candidats dans des circonscriptions assurées aux travaillistes, sur la base d'une politique qui soit une véritable alternative socialiste. Les meilleures conditions pour que cette alternative gagne du terrain, c'est que les travaillistes reviennent au gouvernement. Non pas parce qu'ils offriraient le socialisme, mais parce que sous un gouvernement travailliste, les véritables socialistes peuvent se faire voir bien mieux et se faire entendre bien plus fort » . Le fait que les illusions des travailleurs puissent porter les travaillistes au gouvernement et hâter ainsi le jour où ils perdront ces illusions ne justifie pas pour autant que l'I.M.G. s'emploie à renforcer... les illusions en question. D'autant plus que la désillusion des travailleurs ne les porte pas automatiquement vers les idées révolutionnaires, comme le dernier scrutin vient de le montrer !
La campagne gauchiste du WRP
Quelles que soient les critiques que l'on puisse faire au Workers' Revolutionary Party, il faut reconnaître qu'il a au moins le mérite par rapport aux autres organisations d'extrême-gauche de ne pas craindre l'affrontement ouvert avec les travaillistes. Il n'a certes présenté des candidats que dans 60 circonscriptions sur 635, ne couvrant évidemment qu'une toute petite partie du pays. Mais c'est plus qu'une présence symbolique puisque ce nombre est suffisant pour avoir droit aux cinq minutes de télévision. Ce n'est pas en hésitant à se montrer soi-même, en renonçant à se présenter comme un parti ayant droit de cité comme les autres que l'on peut réussir à regrouper du monde autour de soi. Ce n'est pas en appelant les gens qu'on influence à suivre d'autres partis que l'on peut accroître sa propre influence. Et c'est pourtant bien trop souvent la démarche de l'extrême-gauche par rapport au Parti Travailliste en Grande-Bretagne. Le W.R.P. vient donc de marquer un point indiscutable. Il proclame d'ailleurs fièrement dans son quotidien, The News Line, du 12 avril : « le Workers' Revolutionary Party ne courbe pas l'échine devant la menace conservatrice, pas plus qu'il ne se pend aux basques des traîtres travaillistes. Nous avons nos propres candidats et notre propre programme socialiste révolutionnaire. Nous appellerons les travailleurs à voter W.R.P. dans nos circonscriptions le 3 mai. Là où nous n'avons pas de candidat, votez travailliste pour vaincre la menace conservatrice, mais sans faire aucune confiance à Callaghan » .
Mais si l'une des conditions indispensables pour offrir un nouveau pôle d'attraction aux travailleurs dégoûtés du Parti Travailliste, c'est d'être présent et de s'affirmer en tant que parti dans les divers événements politiques, ce n'est pas la seule condition. Car pour apparaître peu à peu aux yeux des travailleurs comme une alternative sérieuse, pour que la perspective politique que l'on offre soit crédible, il faut avoir la volonté de s'adresser à l'ensemble des travailleurs et de parler en leur nom.
La campagne du WRP a surtout été destinée au milieu gauchiste et visait surtout à renforcer le WRP en tant qu'organisation. En présentant des candidats, le WRP visait avant tout à marquer des points vis-à-vis des autres organisations d'extrême-gauche et en particulier vis-à-vis du SWP que le WRP n'hésite pas à attaquer dans sa presse et même dans ses réunions électorales. Le quotidien du WRP, The News Line, précise bien la portée des candidatures WRP dans son numéro du 11 avril dernier : « Le parti a fait campagne non pas pour obtenir avant tout des voix mais pour ancrer ses principes révolutionnaires et son programme socialiste dans la classe ouvrière, pour gagner des recrues au seul parti qui conduira la classe ouvrière au pouvoir » . L'un des candidats insiste par exemple dans sa profession de foi : « Plus importants que les voix sont les principes » , et en conclusion : « Un vote pour ce programme (véritable catalogue de toutes les prises de position du WRP dans tous les domaines de la politique intérieure et internationale) sera un vote de principe » .
Ainsi le WRP lui-même, bien qu'il ait été présent dans ces élections, n'a pas su s'adresser aux larges masses de travailleurs. Il ne leur a pas proposé clairement d'utiliser leur bulletin pour faire entendre leur voix et dire leur mécontentement de la politique des travaillistes. Il s'est contenté de s'adresser à une minorité de travailleurs très politisés qui sympathisent avec les idées révolutionnaires, et dans ce cadre d'ailleurs avec les siennes propres. Même si les larges masses ne se tournent pas pour l'instant vers les révolutionnaires, ne serait-ce que pour voter pour eux, c'est en s'adressant à elles comme un parti qui se veut déjà le représentant de l'ensemble des travailleurs que l'on peut gagner peu à peu du crédit à leurs yeux.
En fait, dans ces élections, personne, pas plus le WRP que les autres, n'a parlé au nom des travailleurs. C'est leur voix qui a été la grande absente de ces élections. Et le fait qu'après cinq ans de gouvernement travailliste, aucune organisation d'extrême-gauche n'ait voulu utiliser ses ressources matérielles, humaines, politiques pour permettre aux travailleurs de dire ce qu'ils avaient sur le coeur et de se compter est bien significatif de la coupure qui existe aujourd'hui entre l'extrême-gauche britannique et la classe ouvrière.