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L'Amérique du Sud
La quasi-totalité du continent sud-américain est ravagée par la crise économique qui s'est brusquement aggravée depuis 1981-82. Une proportion croissante des richesses créées dans ces pays est draînée par les banques occidentales en paiement des intérêts de la dette, de plus en plus monstrueuse, de la plupart des pays d'Amérique du Sud.
L'incapacité des régimes en place à protéger leurs économies nationales de l'étranglement et de la ruine accentue leur isolement. Face aux dangers d'explosion sociale, face au mécontentement de la petite bourgeoisie et de la bourgeoisie nationale, les dictatures militaires considérablement usées se sont pratiquement toutes engagées à céder la place à des gouvernements civils. L'instabilité de la situation économique et sociale peut d'ailleurs entraîner la remise en cause des évolutions engagées.
Quant aux gouvernements civils déjà en place, ils ont eux aussi à faire face à des difficultés croissantes qui entraînent leur usure rapide. La succession de gouvernements militaires et de gouvernements civils qui constituent déjà dans bien des pays d'Amérique du Sud les deux pôles de l'alternance politique, risque encore de s'accélérer avec la crise.
La débâcle économique
La débâcle économique qui frappe la plupart des pays sud-américains depuis 1980-81, et les graves difficultés qui affectent les autres, n'ont pu être surmontées cette année. Le poids de la dette extérieure, encore aggravé parla dégradation des termes de l'échange et les forts taux d'intérêt, renforce le pillage de ces pays par les banques occidentales.
Le Brésil est dans une situation financière catastrophique. Sa dette atteint les 100 milliards de dollars. Elle a doublé en trois ans et son service absorbe aujourd'hui la valeur de la moitié des exportations du pays. L'État brésilien s'est endetté d'abord pour soutenir le développement économique, le « miracle brésilien », puis surtout pour tenter de le prolonger lorsqu'à partir de 1981 l'économie brésilienne a été frappée à son tour par la récession.
La récession n'a pas été enrayée, le chômage s'est accru, le niveau de vie a baissé dramatiquement (la hausse des prix cette année dépassera les 170 %). Les diktats du FMI qui aboutissent à pressurer encore un pays déjà exsangue apparaissent si insupportables que la rupture avec le FMI est de plus en plus sérieusement envisagée par les porte-parole du patronat.
En Argentine, l'arrivée au pouvoir des militaires en 1976 a provoqué un brutal effondrement de la production industrielle déjà en perte de vitesse. La brutale réduction du pouvoir d'achat des salariés a entraîné une baisse de la demande pour une industrie qui travaillait en bonne partie pour le marché intérieur. La production industrielle a diminué de 25 % entre 1976 et 1980.
Une réforme du système bancaire et financier en 1977, destinée à attirer les capitaux, a puissamment encouragé la spéculation. Le dollar bon marché, grâce à une surévaluation du peso argentin, a encore stimulé spéculation et endettement. De 1977 à 1981, la dette extérieure s'est accrue de 40 % par an... En 1980-81, l'Argentine a connu la plus grande crise bancaire de son histoire. L'an dernier, le peso a été dévalué de 450 % par rapport au dollar. La dette extérieure atteignait 40 milliards de dollars et le service de la dette absorbe la valeur de 50 % des exportations.
La faim touche une partie importante de la population et les soupes populaires se généralisent. Trois millions de personnes sur vingt-huit que compte le pays sont au chômage ou sous-employées. Et avec une inflation galopante dont le taux annuel a atteint en août dernier 571 %, et qui s'achemine vers les 1 000 %, le niveau de vie des masses populaires s'est dégradé à nouveau considérablement cette année. La part des salariés qui représentait 45 % du revenu national en 1973 n'en représente plus que 20 % aujourd'hui.
Le Chili qui, comme l'Argentine, a connu une politique de libéralisme économique ouvrant le pays tout grand à la concurrence étrangère au moment où l'État réduisait son intervention directe dans l'activité économique, a connu à partir de 1981-82 une récession importante, la ruine de pans entiers de l'économie et il paie le prix de la spéculation et de l'endettement. En 1982, le dollar est passé de 39 à 70 pesos chiliens. La dette extérieure atteint cette année 18 milliards de dollars et son service absorbe la moitié des exportations. Le chômage touche 20 à 30 % de la population active (un million de chômeurs ou de sous-employés pour 10,5 millions d'habitants). La réduction du niveau de vie des masses populaires s'est accélérée.
Le poids de la dette extérieure ruine en fait l'ensemble du continent. La Bolivie y consacre 85 % de ses exportations, l'Équateur 40 %, le Pérou 50 %, le Venezuela 29 %... Les richesses produites permettent de moins en moins de subvenir aux besoins. Les pays exportateurs de pétrole, le Venezuela et l'Équateur sont frappés eux aussi par la baisse des prix du pétrole et la diminution de la demande mondiale.
Quelles que soient les richesses de ces pays, quelles qu'aient été les politiques menées par les États, ils sont aujourd'hui au bord de la faillite. Leur production stagne dans quelques cas, s'effondre le plus souvent. Le chômage augmente, les masses populaires voient leur niveau de vie diminuer très rapidement. Le noed coulant avec lequel l'impérialisme les enserre se resserre encore quelles que soient les tentatives - et elles sont diverses - pour y échapper.
La résistance des masses populaires
La résistance des masses populaires et de la classe ouvrière aux conditions de vie encore aggravées que les régimes en place veulent leur imposer s'est développée depuis quelques années et encore amplifiée cette année.
Au Brésil, de véritables explosions de colère des populations affamées des bidonvilles ont mis plusieurs fois à sac magasins et supermarchés des grandes villes, à Rio et à Sao Paulo. La répression menée contre les grévistes du pétrole et de la métallurgie a entraîné une grève générale de grande ampleur en juillet dernier.
En Argentine, la mobilisation populaire contre le régime, qui s'était développée en 1981 et avait culminé dans la grande manifestation du 30 mars 1982 appelée par la CGT, a repris après la défaite de l'Argentine aux Malouines. Grèves et manifestations ont repris et, en décembre 1982, puis en mars 1983 et, tout récemment en octobre, des grèves générales ont paralysé le pays.
Au Chili, l'année a été marquée chaque mois depuis mai par des grandes journées de protestation nationale contre le régime de Pinochet. Si le fait marquant en a été la mobilisation de la petite bourgeoisie, on a pu voir aussi, malgré la répression et le ratissage des quartiers populaires par la police et l'armée, la mobilisation de la population de ces quartiers grandir de mois en mois. C'est la Confédération des Travailleurs du Cuivre quia été à l'initiative et la principale organisation de ces journées.
Même les dictatures militaires les plus brutales (Chili, Argentine, Uruguay) ne parviennent plus à maintenir l'ordre par la terreur. La classe ouvrière se relève peu à peu du bain de sang qu'elle a subi dans ces pays et le mécontentement de la population laborieuse se manifeste de plus en plus ouvertement sous la forme de la résistance à la baisse du niveau de vie et la lutte pour les droits démocratiques.
Parallèlement à la remontée de la combativité ouvrière, à la réorganisation syndicale qui s'opère en Uruguay, au Chili, au Brésil, une effervescence secoue les quartiers pauvres des bidonvilles (Brésil, Chili) où une multitude d'organisations de quartiers surgissent qui expriment la volonté de la population pauvre, des chômeurs et des déshérités de résister à la dégradation de leurs conditions d'existence.
L'usure des régimes militaires
L'usure des régimes militaires est d'autant plus visible que la petite bourgeoisie, naguère partisan d'un pouvoir fort et qui a accepté le manque de liberté tant que la situation économique et la politique du dollar à bon marché (Chili, Argentine) lui permettait encore quelques bonnes affaires, est aujourd'hui activement partie prenante de la lutte contre les régimes militaires.
Au Chili, les prises de position du leader des camionneurs, les manifestations étudiantes, les concerts de casseroles des beaux quartiers, attestent que ceux-là même qui avaient soutenu le coup d'État de Pinochet sont aujourd'hui mobilisés contre le régime militaire qui est incapable de les protéger de la crise.
Avec l'aggravation de la crise économique, avec la défaite aux Malouines pour les militaires argentins, l'usure des dictatures militaires déjà sensible à la fin des années 70, s'est accélérée sur tout le continent. La remontée des luttes sociales rend à la fois extrêmement prudents les militaires et la bourgeoisie nationale qui veulent réussir une transition sans à coups, mais rend aussi plus urgente la mise en place rapide de solutions de rechange aux dictatures militaires qui parviennent de plus en plus difficilement à maintenir l'ordre.
Les manifestations de mécontentement des différentes catégories sociales confluant avec de plus en plus de détermination contre les régimes militaires, le maintien à toute force de ces régimes devient en effet de plus en plus risqué par les bourgeoisies nationales. Car les dictatures militaires placent en point de mire de la colère populaire l'appareil d'État lui-même, exposent l'armée, le dernier rempart de l'ordre bourgeois, en première ligne.
Aujourd'hui, la répression exercée par l'armée ne suffit plus à terroriser la population. Pour rétablir l'ordre, les régimes militaires devraient se lancer dans une répression plus féroce encore que ni au Brésil, ni au Chili, ni en Argentine, l'armée dans son ensemble ne semble prête à assumer pour l'instant. Car cette répression pourrait conduire à des affrontements à l'intérieur de l'appareil militaire lui-même et elle n'offre de toute façon aucune garantie de succès, risquant au contraire de déclencher des explosions sociales que les appareils d'État ne pourraient plus maîtriser et qui pourraient aboutir à leur destruction.
Ces risques majeurs, les bourgeoisies nationales sont amenées à les prendre quand elles n'ont pas d'autre choix. C'est pourquoi, dans les pays développés où la bourgeoisie est suffisamment forte numériquement et économiquement, où il existe une nombreuse petite bourgeoisie conservatrice, où la classe ouvrière elle-même bénéficie d'un niveau de vie relativement élevé, l'armée reste dans la coulisse, prête à intervenir en cas de force majeure mais laissant tant que c'est efficace les autres amortisseurs de la lutte des classes, les régimes parlementaires issus du jeu électoral, jouer leur rôle.
La plupart des pays sous-développés, au contraire, n'ont pas cette possibilité et c'est en permanence que l'armée gouverne, les dictatures militaires se succédant. Directement confrontés à toutes les tensions sociales, les appareils d'État locaux ne résistent bien souvent que grâce au soutien d'une grande puissance et parfois même celle-ci est amenée à intervenir directement pour rétablir l'ordre.
En Amérique du Sud, la taille des pays, leur population relativement nombreuse, le développement économique qu'ils ont connu dans le passé, certes insuffisant pour en faire des puissances industrielles mais suffisant pour que les classes sociales y aient une existence et un poids social réels, font que les bourgeoisies nationales se sentent encore suffisamment fortes pour disposer d'une certaine marge de manoeuvre face à la montée des luttes sociales. Elles pensent encore être capables aujourd'hui de résoudre le problème de l'usure des régimes militaires en lâchant du lest, sous des formes diverses, en rétablissant certains droits démocratiques, des institutions de type parlementaire et en faisant appel à des civils pour occuper le devant de la scène, l'armée se mettant parfois complètement en réserve des responsabilités gouvernementales, prête à les assumer à nouveau directement si la situation l'exige.
Dans le même temps, les manoeuvres militaires « des USA en Amérique centrale et leur intervention militaire à Grenade visent à rappeler à tous les peuples d'Amérique latine que, par-delà les appareils d'État nationaux, c'est à la puissance militaire des USA qu'ils auront à faire s'ils vont trop loin.
Le rythme et la forme que prend la politique dite d'ouverture des régimes militaires sont variables selon les pays, le degré d'usure des régimes en place, la force de pression du mouvement populaire et la marge de manoeuvre dont pense pouvoir disposer la bourgeoisie locale.
Les « amortisseurs démocratiques » une solution politique
En Bolivie, en octobre 1982, les militaires ont été contraints de céder précipitamment la place suite à la grève générale illimitée lancée à partir du 16 septembre par la Centrale Ouvrière Bolivienne. Sans même procéder à de nouvelles élections, ils ont réuni à la hâte le Congrès qui avait été élu en 1980 juste avant le putsch, et mis en place un gouvernement civil à participation communiste, le gouvernement de Silès Suazo.
En Argentine, la guerre des Malouines, engagée l'an dernier par les militaires dans le but de redonner une justification et une assise à leur régime de plus en plus discrédité a, en se soldant par une défaite de l'Argentine, précipité le retour à un gouvernement civil.
Au lendemain de la défaite des Malouines le général Bignone succédait au général Galtieri, légalisait les partis politiques et annonçait son intention d'opérer une transition vers un régime civil. Le résultat des élections générales qui ont eu lieu de 30 octobre dernier a d'ailleurs de quoi rassurer aussi bien la bourgeoisie nationale et les militaires que les USA, puisque le mouvement péroniste qui domine le mouvement ouvrier et qui était donné gagnant accuse un important recul au profit du parti radical, parti traditionnel de la bourgeoisie nationale, qui forme seul le nouveau gouvernement qui entrera en fonction en décembre 1983.
Au Brésil, les militaires au pouvoir depuis 1964 ont autorisé les partis politiques, à l'exclusion des partis communistes, en 1980, et ont procédé à des élections générales en 1982 qui ont vu la victoire des partis d'opposition dans dix États sur vingt-deux, dix États qui englobent 60 % de la population et produisent les trois-quarts des richesses.
Mais cela ne change rien pour l'instant au niveau du gouvernement fédéral. Le général Figueiredo reste à son poste de président de la République, la majorité du Congrès lui reste acquise grâce à la sur-représentation des petits États. Le régime militaire a réussi, en pratiquant une ouverture limitée, à se raffermir un peu et l'élection par les grands électeurs d'un nouveau président (ou plus exactement la désignation par Figueiredo, qui dispose de la majorité, de son successeur) n'est pas prévue avant 1985. Rien ne permet d'ailleurs d'affirmer que le régime durera jusque-là.
En attendant les nouveaux gouverneurs d'État, membres de l'opposition, collaborent activement avec les militaires pour faire régner l'ordre (quadrillage de la ville de Sao Paulo par des milliers de policiers, arrestations de dirigeants syndicaux, occupations de leurs locaux à la veille de la grève générale de juillet dernier).
En Uruguay, seule a eu lieu en novembre 1982 l'élection des instances dirigeantes des trois partis autorisés, le parti national (Blanco), le parti Colorado et l'Union civique, à l'exclusion de tous les autres, y compris de la Démocratie Chrétienne. Le dirigeant du parti national, Wilson Ferreyra Aldunate est d'ailleurs toujours proscrit du pays. Des élections générales doivent avoir lieu en 1984 mais les militaires veulent imposer, au-dessus de tous les autres pouvoirs, un Conseil de Sécurité National à majorité militaire. La politique d'ouverture prend en Uruguay la forme d'une institutionnalisation du pouvoir des militaires.
Au Chili enfin, le calendrier mis au point par Pinochet ne prévoit des élections qu'en 1989. Mais il est de plus en plus question de la négociation entre la Démocratie Chrétienne et le nouveau chef du gouvernement Onofre Jarpa, un civil nommé en août 1983, d'un calendrier de légalisation des partes et de mise en place de' nouvelles institutions.
La Démocratie Chrétienne, largement partie prenante des premières journées de protestation nationale cherche cependant à ne pas compromettre entièrement ses possibilités de dialogue avec le régime et le Parti Communiste et même le MIR cherchent de leur côté à maintenir le dialogue avec la Démocratie Chrétienne pour ne pas être tenus complètement en dehors du règlement négocié avec les militaires, s'il aboutit.
Au Paraguay enfin, il n'est pas question de politique d'ouverture. Le général Stroessner qui dirige le pays depuis trente ans (1954) n'envisage nullement de passer la main. Il estime encore pouvoir faire face par la répression à l'opposition grandissante. Ce pays de deux millions d'habitants est aussi celui qui a été jusque-là relativement le moins frappé par la crise.
Mais qui ne peut rien résoudre sur le plan économique
Les politiciens civils qui reviennentsur ledevant de la scène avec l'usure des régimes militaires sont souvent ceux-là mêmes qui avaient directement aidé ou approuvé les coups de force des militaires. Ils s'apprêtent à utiliser le crédit qu'ils ont pu acquérir sur la suite en tant qu'opposants aux régimes militaires pour mettre en place des gouvernements qui tenteront d'obtenir de la population des sacrifices indispensables que les militaires eux-mêmes parviennent de plus en plus difficilement à imposer.
Et la mise en place de gouvernements civils ne se traduit pas par une amélioration du niveau de vie des masses populaires.
En Bolivie, le gouvernement Silès Suazo a réussi pendant quelques mois à désamorcer la colère populaire, il a obtenu le consensus des dirigeants de la COB pour imposer « cent jours d'économie de guerre » qui n'ont pas permis de redresser la situation économique mais qui ont impliqué de nouveaux sacrifices pour la population laborieuse. La monnaie a été dévaluée de 354 %, le coût de la vie a augmenté pendant les trois premiers mois du nouveau régime de 60 % alors que les salaires n'ont pas été augmentés de plus de 30 %. Quant au chômage il a augmenté pendant la même période de 13 %.
Au Pérou, la politique menée par Belaunde Terry depuis 1980 est de faire là aussi supporter le poids de la crise et les exigences de l'impérialisme aux masses laborieuses.
Et très rapidement les gouvernements civils peuvent être confrontés à leur tour à une mobilisation populaire. C'est déjà le cas en Bolivie. Au Pérou, le gouvernement se fait de plus en plus répressif face à la montée des luttes ouvrières et au développement d'un mouvement de guérilla. Il a décrété à plusieurs reprises l'état d'exception dans certaines régions puis dans tout le pays, suspendant les libertés constitutionnelles, et donnant les pleins pouvoirs à l'armée pour réprimer. Parallèlement les rumeurs de coup d'État militaire se multiplient.
C'est dire que le replâtrage parlementaire des dictatures militaires ou la mise en place de régimes civils ne suffisent pas à assurer une plus grande stabilité politique à ces pays dès que les masses populaires continuent à se mobiliser pour défendre leurs conditions d'existence. Avec l'aggravation des difficultés économiques, de violents affrontements avec la classe ouvrière que même les plus sanglantes dictatures n'ont pas réussi à briser définitivement, avec la population pauvre des bidonvilles de plus en plus exaspérée, avec les masses déshéritées des campagnes, sont possibles voire prévisibles.
La combativité des classes ouvrières d'Amérique du Sud n'est pourtant plus à démontrer. Elles ont accumulé dans un passé récent une expérience politique que peu de classes ouvrières possèdent. L'avenir dépend maintenant de leur capacité à mettre à profit les luttes qui secouent le continent sud-américain pour forger leurs propres partis révolutionnaires aptes à mener une véritable politique prolétarienne et à prendre résolument la direction des luttes de l'ensemble de la population laborieuse, de l'ensemble des déshérités, à arracher le pouvoir à la bourgeoisie, à briser définitivement l'armée et à imposer enfin leurs propres solutions à la crise générale du système.