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Le problème de la construction de la IVe Internationale : un échange de correspondance avec le Secrétariat Unifié
A la suite de l'adresse au mouvement trotskyste, publiée dans le numéro 34 de la Lutte de Classe, signée par les groupes Combat Ouvrier (Antilles), Lutte Ouvrière (France), The Spark (États-Unis) et l'Union Africaine des Travailleurs Communistes Internationalistes (immigration africaine en France), puis de la proposition faite à toutes les organisations qui se réclament du trotskysme de tenir une conférence internationale, le Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale nous a fait parvenir la lettre que nous publions ci-dessous, avec la réponse des quatre groupes. Rappelons que la première conférence internationale qui a eu lieu en mars dernier, et dont nous avons donné le compte rendu dans le numéro 36 de la Lutte de Classe, va être suivie par une deuxième conférence au mois de juin prochain. Cette deuxième conférence est appelée cette fois non seulement par Combat Ouvrier, Lutte Ouvrière, The Spark et l'UATCI, mais aussi l'International Communist League (Grande-Bretagne), la Frazione Marxista Rivoluzionaria (Italie) et le Spartakusbund (Allemagne). Comme lors de la conférence de mars, l'ensemble des groupes se réclamant du trotskysme sont invités à y envoyer une délégation ou des observateurs.
Chers camarades,
Nous avons reçu votre lettre circulaire du 10 février 1976. A notre avis, elle soulève deux problèmes différents.
La réunion du 14 mars 1976 concerne manifestement les groupements qui ne font pas partie d'une organisation internationale effective. quelles que soient les faiblesses de la ive internationale en tant qu'organisation - faiblesses dont nous sommes conscients - la ive internationale existe, vit, se développe. il n'y a donc aucune raison pour nous de participer à une réunion exploratoire avec des camarades qui semblent vouloir s'obstiner à nier ce fait évident.
Par contre, les préoccupations que reflète votre déclaration : « Pour mettre fin à l'émiettement du mouvement trotskyste international », correspondent aux nôtres. Quand vous regrettez « l'incapacité de maintenir l'unité organisationnelle du mouvement », nous le constatons comme vous. Quand vous ajoutez « l'incapacité de sélectionner une direction internationale reconnue par tous les groupes trotskystes », et l'existence d'une « pléthore de directions internationales concurrentes et d'audience variable », nous nous permettons deux remarques.
D'abord, même à l'époque de Trotsky, il n'a pas été possible de réunir tous les groupes qui se référaient au marxisme-révolutionnaire alors que son autorité politique et morale était immense. ne visons donc pas une unanimité impossible et qui pourrait apparaître comme un prétexte pour éviter de saisir la possibilité de mettre un terme aux dispersions inutiles.
Ensuite, c'est pour le moins faire preuve d'irréalisme que de mettre sur le même pied des « directions internationales » qui ne représentent qu'une poignée d'organisations nationales, auxquelles on peut tout au plus adjoindre quelques groupuscules insignifiants, et la IVe Internationale qui est présente dans plus de cinquante pays, qui regroupe des milliers de militants, manifestement la majorité des trotskystes à l'échelle mondiale. Elle a réussi à maintenir son unité organisationnelle internationale malgré - ou ne faudrait-il pas plutôt dire en fonction - des discussions politiques franches et passionnées dans ses rangs, menées dans le respect plein et entier de la démocratie prolétarienne, du droit de tendances, du refus d'interdire les fractions, et de la décision de mener certains débats sur des questions importantes de façon publique. Certes, il y a là une évolution par rapport à quelques épisodes de l'histoire antérieure du mouvement trotskyste international, évolution qui résulte précisément du renforcement de la IVe Internationale. Il y a aussi un processus d'apprentissage qui est en cours, sur lequel la discussion est possible et nécessaire et que nous ne prétendons ériger en modèle définitif ou idéal.
Nous sommes pleinement d'accord avec vous lorsque vous écrivez : « Une partie des désaccords qui existent au sein du mouvement trotskyste porte certes sur des questions d'une importance capitale. Mais c'est justement au sein d'un mouvement trotskyste capable de surmonter ses sectarismes et ses ostracismes, permettant la confrontation des idées à une large échelle, que ces analyses divergentes pourraient être réellement discutées ».
Il en découle une conclusion évidente, c'est que le refus du maintien d'un cadre organisationnel commun est précisément le fond du sectarisme et de l'ostracisme organisationnel qui nous a fait tant de mal dans le passé et qui, aujourd'hui encore, provoque des dispersions sans justification principielle, car subordonnant l'accord programmatique à des divergences de tactique ou d'analyse conjoncturelles. Ceci sans vouloir diminuer l'importance des divergences politiques réelles qui existent aujourd'hui entre les groupes qui se réfèrent au trotskysme, même si quelquefois dans la pratique politique quotidienne, ces divergences sont moins accentuées que dans des polémiques fractionnelles à résonnance sectaire.
A notre avis, la question à laquelle tout groupe se référant au trotskysme doit répondre est la suivante : sa cohabitation avec la majorité sinon la quasi totalité des trotskystes est-elle oui ou non possible, à l'échelle nationale ou internationale, sur la base du centralisme démocratique, même lorsqu'il estime qu'il sera momentanément ou longtemps une tendance minoritaire, pourvu qu'il jouisse de tous les droits pour défendre ses positions propres à l'intérieur de l'organisation et occasionnellement, à des moments de discussion préparatoire à un congrès, même publiquement ? Est-il prêt à s'engager tout de suite dans des actions publiques communes qui constituent un test pratique de cette possibilité ?
Répondre « non » à cette question, c'est rendre la dispersion inévitable. espérer l'unanimité politique, c'est évidemment utopique. d'ailleurs, plus le mouvement croîtra, plus se multiplieront les divergences tactiques et analytiques, au moins périodiquement. plus il sera implanté dans la classe ouvrière et plus il sera soumis à des pressions contradictoires, liées au développement inégal de la lutte de classe à l'échelle internationale et même nationale.
Répondre « oui » à cette question, c'est se prononcer en faveur d'un processus d'unification national et international sur la base du centralisme démocratique, processus que nous avons entamé en 1963, qui n'est point achevé, que nous cherchons à poursuivre, et qui implique en tout cas que le centralisme démocratique s'applique à l'échelle internationale d'une autre manière qu'à l'échelle nationale, comme le précisent nos statuts qui excluent la possibilité pour des congrès ou des directions internationales de modifier administrativement la composition de directions nationales ou de déterminer la tactique de sections nationales.
Nous sommes disponibles pour toute initiative qui cherche à étendre et à compléter ce processus d'unification. Nous sommes prêts à rencontrer une délégation de vos quatre organisations, en vue de discuter de telles initiatives pratiques. Nous sommes évidemment opposés à toute initiative qui, sous prétexte de « discussions » ou de « regroupements », cherche à provoquer de nouvelles scissions.
A notre avis, une « large discussion politique » n'est pas nécessaire pour se prononcer sur cette question essentielle. Les cadres trotskystes sont parfaitement informés des divergences politiques existantes au sein du mouvement.
Une nouvelle discussion ne dévoilera rien d'inconnu. Cependant, nous ne mettons aucun veto de principe contre une discussion, mais pour nous l'essentiel n'est pas là. L'essentiel, c'est de se prononcer sur la possibilité d'un cadre organisationnel commun malgré les divergences parfaitement connues, et de préciser à quelles conditions c'est possible pour chaque groupe. Pour nous, ce débat est urgent et vital. Nous y défendrons la position défendue avec acharnement par Léon Trotsky entre 1933 et 1940 : contre toute formule de « regroupement » international à la Bureau de Londres, fondé en fait sur la règle de l'unanimité et conduisant à la paralysie et l'abstention totales en ce qui concerne l'action internationale ; pour un renforcement de la IVe Internationale, non seulement politiquement, mais aussi en tant qu'organisation.
L'idée de discuter un projet de programme parmi tous ceux qui se réfèrent au marxisme révolutionnaire nous semble par ailleurs fort utile. Nous nous permettons cependant de signaler que la construction d'une organisation internationale qui soit plus qu'une simple fédération de groupes nationaux, et d'une organisation internationale qui se construit parallèlement et conjointement aux organisations nationales, est pour nous partie intégrante du programme, reflet du caractère objectif de la lutte de classe, de la révolution sociale à l'époque impérialiste. Quiconque n'accepte pas cela, tombe tôt ou tard dans les travers de la pratique « national-trotskyste », qui aboutit tôt ou tard à des déviations politiques « national-trotskystes ».
En attendant votre réponse, nous vous envoyons nos salutations communistes.
Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale, Bruxelles, le 9 mars 1976
Chers camarades,
Nous avons bien reçu votre lettre en date du 9 mars et qui fait suite à la proposition que nous avions faite à toutes les organisations se réclamant du trotskysme de tenir à Paris, au mois de mars dernier, une conférence internationale exploratoire. Cette conférence, rappelons-le, avait pour but d'examiner les conditions dans lesquelles un cadre organisationnel international pourrait être mis sur pied qui permettrait à la fois de confronter les politiques et les programmes des différents groupes et des différents courants, et aussi d'établir des liens entre eux et d'élaborer d'éventuelles actions communes.
Votre lettre nous semble parfaitement mettre en lumière nos divergences sur la situation actuelle du mouvement trotskyste à l'échelle internationale, comme nos divergences sur la méthode proposée pour surmonter cette situation, et parvenir un jour à créer une véritable Quatrième Internationale.
La seule chose que vous offrez en substance, en effet, aux groupes et aux courants trotskystes qui ne sont pas affiliés à votre organisation internationale, c'est d'y adhérer. Comme si cela pouvait suffire à surmonter la situation actuelle du mouvement trotskyste. Il est vrai que vous trouvez peut-être celle-ci satisfaisante. Tant mieux pour vous dans ce cas-là. Mais nous pensons quant à nous qu'une direction internationale qui se bouche les yeux devant la réalité et les problèmes n'en est pas une.
Nous proposons à l'ensemble du mouvement trotskyste de travailler à la mise en place d'un cadre permanent de discussion, de confrontation, et de collaboration. vous nous répondez : « a notre avis, la question à laquelle tout groupe se référant au trotskysme doit répondre est la suivante : sa cohabitation avec la majorité sinon la quasi-totalité des trotskystes est-elle oui on non possible, à l'échelle nationale ou internationale, sur la base du centralisme démocratique, même lorsqu'il estime qu'il sera momentanément ou longtemps une tendance minoritaire, pourvu qu'il jouisse de tous les droits pour défendre ses positions propres à l'intérieur de l'organisation et occasionnellement, à des moments de discussion préparatoires à un congrès, même publiquement ? Est-il prêt à s'engager tout de suite dans des actions publiques communes qui constituent un test pratique de cette possibilité ? ».
Disons tout de suite que nous sommes, pour notre part, prêts, à tout moment, à mener des actions communes avec les autres groupes trotskystes, quelles que puissent être par ailleurs nos divergences avec eux. Les seules conditions qui nous semblent devoir être mises pour de telles actions sont que celles-ci soient entreprises sur des bases et un accord politiques clairs et qu'elles correspondent aux possibilités organisationnelles des groupes.
Mais c'est justement l'absence de liens internationaux, et l'absence d'un cadre organisationnel qui permettrait d'élaborer de telles actions, qui les rend actuellement, dans les faits, impossibles. Quelles actions publiques communes y a-t-il eu ces dernières années, à l'échelle internationale, entre groupes trotskystes de courants différents ? Comment dans ces conditions un test pour vérifier si la cohabitation dans une même organisation internationale est possible ou non, pourrait-il donc être tenté ?
Votre réponse tourne donc le dos au vrai problème, précisément parce que vous vous obstinez à défendre le mythe d'une Quatrième Internationale actuellement existante, qui serait votre organisation.
La réalité, c'est que, à l'heure actuelle, le mouvement trotskyste est dispersé, et même émietté. Même s'il est le plus important numériquement, le Secrétariat Unifié ne constitue que l'un des regroupements trotskystes internationaux. De nombreux groupes trotskystes - et des plus importants, comme le WRP en Grande-Bretagne, l'OCI et Lutte Ouvrière en France, par exemple, soit restent à l'écart, soit animent leur propre regroupement international. Et dans le cas des groupes qui adhèrent au Secrétariat Unifié, cette adhésion est plus formelle que réelle. La situation qui existe actuellement au sein de votre organisation internationale, avec la multiplication des scissions d'organisation nationale, suivant la ligne de partage des divergences qui existent au sein du Secrétariat Unifié, et la prolifération des « groupes sympathisants » résultant de ces scissions, dément, dans les faits, toutes vos prétentions à fonctionner comme une organisation internationale centraliste démocratique.
La dispersion, l'émiettement du mouvement trotskyste, est un fait que personne ne peut nier. Le problème, c'est celui de comment dépasser et surmonter cette dispersion. On peut, bien sûr, nier le problème. C'est l'attitude de quelques-uns. Ils le font en général en déniant la qualité de trotskyste à tous les autres. Le Secrétariat Unifié, si nous comprenons bien, ne veut pas adopter cette attitude sectaire et aberrante.
Mais c'est pourtant une autre manière d'éluder le problème que d'y répondre simplement en disant « rejoignez le Secrétariat Unifié », ce que vous faites en substance dans votre lettre. C'est éluder le problème car c'est le supposer résolu.
Notre but, le but de tout trotskyste, est effectivement de construire une Quatrième Internationale, un parti mondial de la révolution fonctionnant sur les bases du centralisme démocratique. Mais cela reste le but à atteindre. Et il ne suffit pas, et il ne suffira pas de proclamations pour qu'il soit atteint.
Pour avoir un tel parti, il faut d'une part que les différentes sections nationales qui le composent aient des bases politiques communes, c'est-à-dire aient dégagé dans la lutte un programme et une pratique politiques communs, et d'autre part qu'existe une direction internationale reconnue comme telle par les différentes sections.
Ce sont justement les deux choses qui manquent aujourd'hui. C'est ce qui explique l'état de dispersion du mouvement.
Et parce qu'elles manquent, un regroupement du mouvement trotskyste sur la base du centralisme démocratique, tout de suite, est impossible. Au mieux, une organisation internationale fonctionnant sur la base du centralisme démocratique ne peut que regrouper une minorité des groupes trotskystes, ceux qui ont eu l'occasion de travailler ensemble, de se connaître et d'apprécier une direction.
Et le Secrétariat Unifié ne constitue même pas une telle organisation, car il ne fonctionne pas, réellement, sur la base du centralisme démocratique. Ses sections les plus puissantes ne continuent d'y cohabiter que parce qu'elles ont gardé, dans les faits, une autonomie presque complète, allant jusqu'à construire chacune leur propre regroupement international, leurs divergences éclatant au grand jour par l'éclatement des sections nationales plus petites qu'elles entraînent.
Cela ressort clairement, non seulement des faits, mais également de votre propre lettre.
Vous prétendez aue votre organisation est régie par le centralisme démocratique. Et pourtant vous écrivez vous-même que « le centralisme démocratique s'applique à l'échelle internationale d'une autre manière qu'à l'échelle nationale, comme le précisent nos statuts qui excluent la possibilité pour des congrès ou des directions internationales de modifier administrativement la composition de directions nationales ou de déterminer la tactique de sections nationales ».
Qu'est-ce qu'une direction internationale qui ne peut pas déterminer la tactique des sections nationales ? En quoi mérite-t-elle le nom de direction ? En quoi en est-elle une ?
Bien entendu, nous ne reprochons nullement au Secrétariat Unifié d'admettre ainsi ses limites et de reconnaître dans les faits que, pour l'instant, il n'existe pas de direction internationale trotskyste. Mais que signifie d'autre ce passage de vos propres statuts sinon que les différentes sections nationales qui composent le Secrétariat Unifié sont à ce point méfiantes qu'elles ont codîfié cette méfiance ou qu'elles demandent d'avance à la direction internationale de se déclarer sans pouvoir ? Et que signifie cela sinon que vous ne fonctionnez justement pas dans les faits de la manière dont vous prétendez le faire en théorie ?
N'est-il pas notoire que dans plusieurs pays il y ait en fait plusieurs groupes qui se déclarent section du Secrétariat Unifié, ou section sympathisante, et qui mènent dans le même pays des politiques contradictoires ? N'est-il pas vrai que les divergences qui divisent les tendances du Secrétariat Unifié s'expriment publiquement dans la presse de chacune d'elles y compris en dehors des périodes préparatoires à un congrès ? Que reste-t-il dans tout cela du centralisme démocratique, tel que vous-même le concevez et le définissez ?
Comprenez-nous bien. Nous ne vous reprochons nullement les discussions publiques entre vos différentes tendances. Si nous avions un reproche à vous faire sur ce plan, ce serait plutôt d'avoir si longtemps prétendu imposer une unanimité de façade. Nous ne reprochons nullement au Secrétariat Unifié de maintenir des liens organisationnels entre des groupes qui ont de profondes divergences entre eux ou des organisations qui dans la pratique mènent des politiques différentes sinon opposées. Si nous vous reprochions quelque chose là, c'est d'avoir bien trop souvent dans le passé recouru à la scission ou à l'exclusion pour résoudre des divergences politiques.
Mais ce que nous vous reprochons c'est d'avoir une pratique d'un côté et des principes de l'autre. Nous vous reprochons de ne pas tirer les choses au clair, de ne pas reconnaître ouvertement la réalité, de maintenir une fiction. Et cette fiction est nuisible à l'ensemble du mouvement trotskyste., Ne serait-ce que parce qu'elle l'empêche de faire le point et le bilan. Et, pour qu'il n'y ait pas de malentendu, nous tenons à dire que nous pensons qu'il y a à ce bilan bien des choses positives, que le mouvement trotskyste, qui s'est maintenu contre vents et marées durant quarante ans de reflux du mouvement ouvrier révolutionnaire, peut mettre à son actif.
A quoi peut bien servir cette fiction d'une Quatrième Internationale centraliste démocratique, qui est pour l'instant encore bien au-dessus de nos moyens, à nous mouvement trotskyste international ? Dans le moins mauvais des cas à se jeter de la poudre aux yeux. Dans le pire à justifier le sectarisme, les ostracismes, les exclusions, et par là à empêcher certaines confrontations politiques mais aussi une certaine collaboration politique à l'échelle internationale.
Alors à notre tour de vous poser une question. Le Secrétariat Unifié est-il prêt - quels que soient par ailleurs les liens organisationnels qu'il maintienne entre les groupes qui le composent - à oeuvrer pour aider à la fois à là confrontation des programmes et des politiques des différentes organisations qui se réclament du trotskysme et dans le même temps à l'élaboration des actions communes et la mise au point de l'aide politique mutuelle que ces organisations pourraient s'apporter ?
Répondre « oui » à cette question, c'est se dire d'accord pour mettre sur pied un cadre organisationnel international qui, sans prétendre être la Quatrième Internationale ni fonctionner sur la base du centralisme démocratique permettrait l'établissement de liens solides entre les groupes. C'est ce que nous proposions d'examiner en convoquant la conférence internationale de mars. Une nouvelle conférence doit avoir lieu en juin.
Le contenu de votre lettre, de même que le veto que le Secrétariat Unifié a mis à la participation des groupes qui lui sont liés à la dernière conférence semble signifier que vous répondez « non » à cette question. Cela semble signifier que le Secrétariat Unifié n'envisage des contacts réguliers et un travail qu'avec les groupes qui y adhèrent. Auquel cas cela signifie que vous entendez vous contenter de la situation actuelle du mouvement trotskyste et que vous vous refusez à examiner sérieusement la question de comment la dépasser et la surmonter.
De toute manière nous sommes persuadés que le mouvement trotskyste devra bien un jour ou l'autre examiner sérieusement la question que nous vous posons aujourd'hui. Évidemment le plus tôt serait le mieux. De même que le mieux serait que les groupes les plus représentatifs, donc parmi eux ceux composant le Secrétariat Unifié, s'attellent à la tâche.
En attendant votre réponse, veuillez recevoir, chers camarades, nos salutations communistes.
Combat Ouvrier, Lutte Ouvrière The Spark, UATCI