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Ils ne tueront jamais Zapata
« Au Mexique, 30 ans après la réforme agraire de 1910 qui fit distribuer une partie des anciens domaines semi-féodaux aux paysans sans terres, afin d'être cultivés sous forme de communautés agraires, ou ejidos, 63,87 % des paysans étaient de nouveau réduits au sort d'ouvriers agricoles sans terre, 26,42 % des paysans vivaient dans les ejidos et 4,25 % des paysans, les propriétaires, ont accaparé les meilleures terres et les riches cultures. Depuis 1946, ce mouvement s'accentue encore davantage. »[fn](MANDEL - Traité d'Economie Marxiste)[/fn].
Aujourd'hui encore, il faut que les paysans descendent de leur montagne pour faire justice et occuper les terres. Dans cette lutte vitale, permanente, la République démocratique mexicaine retrouve les vieilles armes des dictatures qui l'ont précédée. En 1919, le gouvernement mexicain assassinait Zapata croyant ainsi assassiner l'esprit révolutionnaire. Il y a un an, le 23 mai 1962, le gouvernement mexicain faisait abattre Jaramillo, principal leader paysan.
Un article du « Militant » de février 1963, journal édité par les trotskystes américains, retrace la vie militante de Jaramillo, les conditions de la lutte qu'il a menée et celles de son assassinat.
En voici la traduction :
... « L' après-midi du mercredi 23 mai 1962, un convoi militaire composé de deux voitures, deux jeeps, et d'un camion, a pénétré dans le village de Tlaquiltenango - État mexicain de Morelos - et s'est arrêté devant la maison du leader paysan Ruben F. Jaramillo. Un groupe d'une soixantaine d'hommes, dont certains en uniforme, a entouré la maison plaçant des mitrailleuses en batterie face aux portes.
Jaramillo qui était à l'intérieur en train de scier du bois, reçut l'ordre de sortir parce que le « général » l'attendait. Cet ordre n'ayant pas produit le résultat escompté, les soldats, aidés des civils, envahirent la maison et enlevèrent Jaramillo, sa femme Epifania qui était enceinte, ainsi que ses trois beaux-fils Enrique, Filemon et Ricardo. Ils furent contraints de monter dans les voitures qui les emmenèrent.
Deux heures plus tard, dans un bois éloigné près de la pyramide pré-colombienne de Xochicalco, Jaramillo, sa femme et ses beaux-fils furent abattus. La maison de Jaramillo se trouvant à deux heures de voiture des mines de Xochicalco, il semble bien que les meurtriers aient eu des ordres précis et qu'ils les aient exécutés sans délai.
Il n'y eut pas le moindre essai de faire apparaître ce meurtre comme une tentative de fuite. Les cinq corps furent retrouvés, mitraillés de face et très près les uns des autres. De plus, chacun avait reçu, comme dans une exécution en règle, le coup de grâce.
...Bien que le 25 mai, jour de son enterrement, la troupe ait bloqué les routes menant à Tlaquiltenango, plus de 5 000 personnes suivirent son enterrement, non seulement des paysans de Morelos, mais également de Puebla et de Guerrerro, Le cercueil était recouvert du drapeau mexicain des forces zapatistes de la Révolution.
Qui était Ruben Jaramillo ? Pourquoi certaines personnes le haïssaient-elles et le craignaient-elles au point de l'assassiner, lui et les membres de sa famille ? Pourquoi une officine gouvernementale a-t-elle répandu tant de mensonges sur lui après sa mort ? Pourquoi des milliers de paysans ont-ils déjoué le blocus d'une armée pour assister à ses funérailles. ?
Au moment de son assassinat, cet homme fort, généreux, aux yeux étincelants, avait 62 ans. Depuis son adolescence, il avait été le défenseur des droits de son peuple, les paysans du Mexique.
A l'âge de 15 ou 16 ans, il avait rejoint l'armée de guérilla d' Emiliano Zapata, le chef indomptable de Morelos. Sous la direction de Zapata, Morelos, l'État des vastes plantations de canne à sucre et des paysans dépossédés et exploités, devint le point d'appui de la révolution agraire mexicaine dans cette décade orageuse qui avait commencé par le renversement du dictateur Porfirio Diaz. Le cri de guerre des zapatistes était « Tierra y Libertad » (Terre et Liberté) et leur intransigeance à vouloir conquérir la terre pour les paysans, ainsi que leur insistance à réclamer à tous les régimes qui prenaient le pouvoir à Mexico, une réforme agraire et son application, avaient fait de Morelos durant cette décade, un îlot révolutionnaire face aux programmes fumeux, à l'opportunisme et à la trahison.
Politiquement naïfs au début de la révolution, las zapatistes avaient appris beaucoup et vite, du fait de leur revendication première : la terre. C'est à la fin de cette décade que s'établirent leurs relations fraternelles avec les Bolchéviks ayant pris le pouvoir en Russie, Dans les villes et les villages sous l'influence des zapatistes, en célébrait le 1er mai. Les paysans indiens défilaient avec des portraits de Lénine, de Trotsky et de la Vierge de la Guadeloupe (la vierge indienne) et lançaient des slogans de solidarité entre « les Zapatistes du Mexique et les Zapatistes de Russie ».
Les années 1915-1919 furent des années de formation pour Ruben Jaramillo. Il n'oublia jamais les enseignements appris, pas plus qu'il n'abandonna las buts pour lesquels mourut Zapata. A la fin de la phase militaire de la Révolution, le jeune Jaramillo se signala dans son district natal comme un chef épris de justice, luttant pour la mise en application de la réforme agraire inscrite dans les lois mexicaines.
Bien qu'alors, tous les politiciens aient été d'accord en paroles avec les buts de la Révolution et la réforme agraire, au cours des années, la corruption, le détournement et la violation des lois étaient devenus de plus en plus courants. Plusieurs latitundias (immenses domaines) échappaient à la nationalisation et à leur transfert aux paysans, d'autres passaient tout simplement aux mains de politiciens ou de cadres de l'armée. D'autres encore étaient nationalisées, mais au lieu de revenir aux paysans, elles étaient louées comme terres publiques à des entrepreneurs ayant les relations politiques adéquates.
L'intervention de cardenas
C'est seulement en 1934, avec l'accession à la présidence de Lazaro Carderas qu'il y eut une certaine reprise de la réforme agraire, en principe acquise par la Révolution. Mais la fin de son administration en 1940 fut suivie d'une période de réaction et la réforme agraire redevint lettre morte.
C'est à cette époque que Jaramillo, voulant réparer les torts causés aux paysans de Morelos, chercha des alliés au dehors de son propre État et prit contact avec la Section mexicaine de la IVe Internationale (trotskyste). Il connaissait le rôle joué par Trotsky au cours de la Révolution russe, depuis le temps de sa guerrilla. La dégénérescence et la bureaucratisation de la Révolution mexicaine lui avaient donné une idée de ce qui était arrivé en URSS. Il avait suivi avec intérêt la question du droit d'asile que devait accorder le Président Cardenas au grand leader bolchevik et il l'avait approuvé. Quand Trotsky fut assassiné, il prit le deuil. Cependant, au départ, Jaramillo ne vint pas au trotskysme sur des bases théoriques.
Il acquit la pratique d'abord, la théorie ensuite. La force qui le poussait était toujours son désir de faire avancer la lutte paysanne. Il se rendit compte que son mouvement paysan avait besoin de l'aide de forces extérieures à Morelos, des forces du prolétariat mexicain. Mais précisément, durant les années de la Deuxième guerre mondiale et dans l'après-guerre immédiate, la force vraiment influente dans les classes travailleuses mexicaines, le Parti Communiste et ses nombreuses organisations annexes, avait abandonné le terrain de la lutte de classes, y compris la lutte des paysans dans laquelle s'était engagé Jaramillo.
C'étaient les années du Front Populaire et du soutien au gouvernement mexicain, allié des États-Unis pendant la guerre. Le seul mouvement socialiste au Mexique qui militait sur le plan de la lutte de classes et contre l'impérialisme était la Section mexicaine de la. IVe Internationale. Jaramillo y adhéra en 1946. Bien que restreint, ce groupe actif donna à Jaramillo et à ses partisans de Morelos une aide illimitée. Il se rendit fréquemment à Mexico pour assister à des meetings. Les prolétaires et les intellectuels du parti trotskyste apprirent beaucoup de lui et il apprit lui-même beaucoup à leur contact.
Sa présentation aux élections
En 1948, il fut décidé qu'il se présenterait au poste de gouverneur de Morelos comme candidat de la Section mexicaine de la IVe Internationale. Toutes les formalités légales furent remplies et Jaramillo se présenta sous cette étiquette, Il entreprit une campagne active et rencontra un accueil enthousiaste auprès des paysans et des ouvriers de cet État. Une affiche électorale fit impression : elle reproduisait le portrait de Zapata avec, à l'arrière-plan, celui de Jaramillo. Au-dessous, étaient inscrits ces mots : « Zapata revient pour prendre la défense de la réforme agraire ».
La fraude électorale est courante et assez régulièrement pratiquée au Mexique. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne les élections gouvernementales. Le parti gouvernemental, ne tolérant l'existence d'aucune opposition tant soit peu effective, cela aboutit en quelque sorte à un système de parti unique ; quand le truquage électoral ne suffit pas, on a recours à la violence.
Au lendemain des élections, le 1er dimanche de juillet 1948, Jaramillo dénonça la fraude gouvernementale qui avait permis d' « élire » le candidat du parti gouvernemental. Ceci le mit aussitôt hors la loi et, accompagné de ses partisans, il dut se réfugier dans la Sierra. Comme il avait l'appui du peuple, les forces du gouvernement furent incapables de le capturer. Les Forces Fédérales intervinrent alors, mais sans plus de succès, Il ne leur échappa souvent que de justesse. Un jour qu'il faisait un discours à des paysans rassemblés dans une école, un détachement des forces fédérales survint, ouvrit le feu et fut repoussé Une autre fois, alors qu'il était blessé, sa femme Epifania, experte dans le maniement des armes à feu, lui sauva la vie en abattant un officier et trois soldats qui les attaquaient.
Il fut finalement obligé de quitter son État bien-aimé de Morelos et de vivre clandestinement quelque part au Mexique. Néanmoins, il revenait souvent à Mexico pour garder le contact avec ses camarades du mouvement trotskyste.
En 1953, le président mexicain Ruiz Cortines, pressé par les amis de Jaramillo, finit par déclarer qu'il avait donné des consignes à tous les organismes fédéraux afin que le cas Jaramillo ne constitue plus une affaire gouvernementale, mais relève de l'administration locale. A la suite de cette assurance, Jaramillo renonça à la guerrilla et retourna à Morelos annonçant qu'il réglerait le problème de la lutte paysanne en utilisant les voies légales. La nouvelle administration locale décida d'oublier les injures passées et il put rentrer dans la légalité.
Une figure nationale
Sa réputation et le bruit de ses actions se répandirent bien au-delà de Morelos, faisant de lui une figure nationale, le défenseur incontesté des droits paysans. A la campagne électorale de 1958 par exemple, le président du Mexique, Lopez Mateos, s'arrangea pour être photographié lui donnant l'accolade. Puis Lopez Mateos parla de la nécessité d'appliquer la réforme agraire, ajoutant qu'il était heureux que l'esprit de Zapata demeure vivant dans la personne de Jaramillo, continuateur de la lutte des paysans pour une émancipation réelle.
Quelque temps après son élection, le président Lopez Mateos convoqua Jaramillo à Mexico et lui offrit le poste d'inspecteur général des marchés. Des amis à qui Jaramillo avait raconté l'incident, ont rapporté sa réponse : « Monsieur le Président, je vous suis reconnaissant d'avoir fait appel à moi et de vouloir ainsi m'apporter une aide sur le plan financier. Mais ce travail n'est pas pour moi. Enlever quelques sous à des pauvres diables, aussi pauvres que moi, ne peut me convenir. Merci quand même ».
Ce refus d'un travail offert par le gouvernement signifiait son refus d'être acheté, de renoncer à la lutte et de se faire une place dans le parti gouvernemental, le Partido Revolucionario Institucional (PRI) qui, malgré son nom et ses affirmations démagogiques n'a rien de révolutionnaire, mais se montre bien plutôt le champion du statu quo. Pour Lapez Mateos, il semble bien que cette offre et le refus aient soldé toute obligation contractée envers le leader paysan par l'accolade de la campagne électorale.
...Jaramillo avait de nombreux ennemis. On peut compter parmi eux tous les grands propriétaires, les fonctionnaires corrompus et autres traîtres à la cause des paysans.
De plus, il était téméraire dans ses actions. Le Mexique est un pays où les ex-présidents sont aussi puissants que l'avaient été les seigneurs féodaux. Ils disposent d'une armée de pistoleros, d'importantes relations dans le gouvernement, le parti officiel (le PRI) et l'armée. Malgré cela, Jaramillo a osé, entre autres, conduire les paysans à l'occupation d'un grand domaine appartenant à l'ex-président Camacho, dans le nord de Vera Cruz.
Tombés du ciel ?
Les Mexicains ont appelé les paysans qui occupent les terres des « paracaidistas » (parachutistes) parce qu'ils apparaissent si brusquement qu'on les dirait tombés du ciel pour prendre possession de ces terres qu'ils estiment leur revenir de fait et de droit, en vertu de la réforme agraire. Jaramillo a mis au point cette technique et a dirigé plusieurs occupations similaires. Elles étaient toutes légales car après avoir déposé les armes, il s'efforçait d'agir en respectant la légalité. Néanmoins, cela lui fit des ennemis mortels parmi les riches et les puissants.
Il dénonça également à plusieurs reprises la direction de la raffinerie de sucre Emiliano Zapata à Zacatepec. Cette énorme entreprise était censée être une coopérative, mais le contrôle en avait été retiré aux planteurs de canne à sucre de Morelos. Jaramillo était un fléau pour ces politiciens qui prônaient les buts de la Révolution mexicaine, buts que le PRI, le parti gouvernemental, prétendait poursuivre mais qu'il trahissait en pratique. Jaramillo fut spécialement méprisant pour le gouverneur de Morelos qu' il accusait d'avoir trempé dans l'assassinat de Zapata.
...En février 1961, à la tête de 5 000 paysans sans terre mais armées, Jamarillo avait organisé la première occupation de Michapa et de El Guarin à Morelos. Les journaux mexicains avaient titré : « Jaramillo envahit les terres publiques », « Jaramillo se rebelle à nouveau », « Jaramillo revient à ses anciennes méthodes », etc... Mais quand le commandant de la zone militaire arriva de Cuernavaca avec les troupes fédérales, Jaramillo et ses « parachutistes » se dispersèrent en protestant, mais sans résister.
Le port d'armes n'est pas illégal au Mexique et Jaramillo pouvait prouver que d'après le journal officiel du 20 avril 1960, ils n'avaient fait que demander l'attribution de ces terres suivant l'accord Otilio Montano. Ainsi cette tentative d'assurer aux paysans la possession des terres publiques, bien que n'ayant pas réussi, était parfaitement légale.
En fait, ces terres avaient été « cédées » à deux reprises aux paysans de la région - une fois en 1922 et une seconde en 1929. Bien qu'elles soient devenues « publiques », ces terres n'étaient nullement aux mains des paysan, mais louées à un riche éleveur, ami du gouverneur.
« Politica » (revue cubaine), prétend que des plans avaient été établis secrètement par le gouvernement concernant un grand projet d'irrigation de ces terres. Une fois le projet réalisé, elles seraient devenues très fertiles et d'une grande valeur. « Politica » écrit : « En fait la région de Michapa et de El Guarin, une fois le travail exécuté, deviendra le grenier à blé de l'État de Morelos et du District Fédéral. Évidemment, bien des gens aimeraient se les voir attribuer pour les « coloniser » ce qui, au Mexique, est une affaire rentable pour les politiciens influents et les partisans des grands propriétaires ».
Ceci explique également l'acharnement de la police et de ses acolytes à vouloir s'emparer des documents de Jaramillo, car il avait réuni tous les dossiers concernant l'attribution de ces terres aux paysans de la région, dossiers approuvés par un bureau gouvernemental ignorant tout du projet d'irrigation.
...On peut affirmer que Jaramillo s'attendait à être assassiné. Avant la première occupation des plaines de Michapa et de El Guarin, lui, sa femme et les autres dirigeants avaient fait leur testament.
De plus, le Mexique est un pays où il est fréquent que les dirigeants révolutionnaires soient assassinés. Le Président Madero, le Président Obregon, Pancho Villa et Zapata ne sont que les plus illustres parmi ceux qui connurent une telle mort. Le frère de Jaramillo, Porfirio, leader des paysans de la coopérative sucrière de Atencingo fut assassiné en 1954 sur l'ordre, semble-t-il, d'un grand propriétaire qui était également banquier, magnat du cinéma et « philanthrope ».
Les camarades de Jaramillo du mouvement trotskyste se rappellent parfaitement ses interventions aux réunions annuelles de la Section mexicaine de la IVe Intenationale consacrées à la mémoire de Léon Trotsky, assassiné en 1940 par la Guépéou de Staline. Le leader paysan disait en substance : « Les orateurs qui m'ont précédé vous ont dit que Trotsky était un homme de bien, qu'il était toujours du côté des travailleurs. C'est évident - pourquoi sinon l'auraient-ils tué ? C'est ce qui arrive aux dirigeants qui restent fidèles à la Révolution. C'est ce qui est arrivé à Zapata, c'est ce qui est arrivé à Trotsky, c'est ce qui arrivera à d'autres encore jusqu'à la victoire complète des travailleurs ».
Peut-on douter qu'en disant ces mots, l'orateur n'avait pleinement conscience que cela lui arriverait également ?
Presque chaque semaine, il est question de la lutte paysanne au Mexique. Dans chaque État se produisent des heurts avec la police ou l'armée. Des « parachutistes » sont chassés des terres occupées pendant la nuit. Des paysans marchent sur Mexico déposer leurs revendications et réclamer la terre. Une autre grande tempête se prépare. Le vent qui a soufflé sur le Mexique de 1910 à 119 se lève à nouveau.
Sans aucun doute, les hauts fonctionnaires du gouvernement respirent mieux maintenant que Jamarillo n'est plus là pour conduire ces luttes imminentes. Mais les enseignements qu'il a donnés sont encore frais dans la mémoire des paysans ; son esprit anime plusieurs d'entre eux.
Quand les assassins ont tué Zapata, ils ne savaient pas et n'avaient donc pas remarqué dans les rangs zapatistes, un jeune homme nommé Ruben Jaramillo. Les assassins de 1962 ont réparé cet oubli coûteux. Mais parmi les partisans de Jaramillo, combien de jeunes paysans sont oubliés, dont le nom ne signifie rien aux grands propriétaires et aux agents du gouvernement, mais qui demain vont venger leur leader assassiné et continuer son oeuvre ? »