Algérie : les travailleurs face au durcissement du régime27/10/20242024Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/2024/10/une_243-c.jpg.484x700_q85_box-12%2C0%2C1372%2C1965_crop_detail.jpg

Algérie : les travailleurs face au durcissement du régime

En Algérie, le 7 septembre, le président Abdelmadjid Tebboune a été réélu pour un second mandat, mais dans un scrutin dont le seul véritable enjeu était le taux de participation. L’abstention massive qui l’a marqué constitue une gifle pour le pouvoir. Pour beaucoup, cette mascarade électorale a ravivé le souvenir du mépris affiché par le régime en 2019, lorsqu’il avait osé présenter Abdelaziz Bouteflika, muet et impotent, pour un cinquième mandat. Cette humiliation de trop avait déclenché le Hirak, un mouvement de contestation qui avait duré près d’une année. Sous la pression populaire, l’armée, colonne vertébrale du régime, avait chassé Bouteflika et fait de Tebboune son nouveau paravent civil.

Élu en décembre 2019, alors que les manifestations du Hirak appelaient au boycott de l’élection, Tebboune, considéré alors comme illégitime, promettait de bâtir une « Algérie nouvelle ». Cinq ans plus tard, le désenchantement des classes populaires est total. Malgré son populisme, sa prétendue lutte contre la corruption et son instrumentalisation des tensions guerrières, Tebboune n’a pas réussi à asseoir sa légitimité. Le pouvoir, en l’absence d’une base sociale solide, est engagé dans une fuite en avant autoritaire et voit son centre de gravité se déplacer au profit des militaires.

Au mécontentement nourri par la cherté de la vie, le chômage, l’inflation et les pénuries, s’est ajouté le dégoût d’une campagne électorale marquée par la répression et qui a allié le grotesque au mépris. Pour justifier une faible participation, les autorités ont affirmé, sans craindre le ridicule, que des espions avaient empêché des électeurs d’aller voter ! Ce ne sont pas des espions qui ont nourri l’abstention des classes populaires, mais bien le rejet suscité par un système qui les méprise et bafoue toutes les libertés.

Verrouillage politique et répression

La campagne électorale a été l’occasion d’une répression accrue, des militants et des dirigeants politiques connus ont été harcelés, arrêtés, avec interdiction de s’exprimer. L’ANIE, l’Autorité nationale indépendante des élections, a d’abord écarté des candidats qui auraient pu incarner une critique du régime même légère. Ensuite elle a tenté de masquer l’abstention massive en annonçant un taux moyen de participation de 48 % alors que sur 24,5 millions d’électeurs inscrits, seuls 5,3 millions avaient voté, soit un taux de participation de 20,2 %. Enfin, après les protestations des deux candidats opposés à Tebboune, la Cour constitutionnelle a modifié les résultats afin qu’ils puissent être remboursés de leurs frais de campagne ! Ainsi en une semaine, Abdelaali Hassan, du parti islamiste MSP, a été crédité de 9,56 % des voix au lieu de 3,17 % et Youcef Aouchiche, du Front des Forces socialistes, de 6,14 % au lieu de 2,16 % . Ceux qui ont accepté de jouer le rôle de caution démocratique d’un régime autoritaire ont ainsi bénéficié d’une petite récompense.

Dans les jours suivant les résultats, les commentaires critiques et ironiques sur la mascarade électorale ont foisonné sur les réseaux sociaux. Mais les dirigeants algériens, instruits de l’expérience de 2019 et craignant que ces réactions ne débouchent sur une contestation, ont aussitôt réagi. Après l’annonce des résultats, la police a procédé à une plus large vague d’arrestations, débarquant chez des gens, perquisitionnant et arrêtant les auteurs de commentaires jugés critiques du régime.

Plus de deux cents détenus d’opinion, arrêtés durant le premier mandat de Tebboune, croupissent toujours en prison. Certains ont été incarcérés pendant des mois sans jugement, sans savoir quelles étaient les charges retenues contre eux. Leurs dossiers souvent vides sont remplis de procès-verbaux fabriqués de toutes pièces. D’autres sont libérés aussi aléatoirement qu’ils ont été arrêtés, puis arrêtés de nouveau. Lors des rassemblements de travailleurs ou de citoyens mobilisés pour des problèmes de logement ou contre des pénuries d’eau, les autorités évitent la confrontation et ordonnent des arrestations après la dispersion des manifestations ou dans les jours qui suivent.

Toute une série de lois liberticides leur a donné toute latitude pour effectuer ce nouveau tour de vis. Les lois permettent d’accuser de « terrorisme » toute action ayant pour but d’« accéder au pouvoir ou […] de changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels ». Toute critique de sujets dits sensibles concernant l’armée, les services de sécurité, la religion, l’histoire du nationalisme algérien et de ses symboles (drapeau, hymne…) peut conduire à de lourdes peines. Ces nouvelles lois ont en commun de viser à attiser le nationalisme pour souder la population derrière le pouvoir et à désarmer toutes les oppositions.

À Toggourt, ville du nord-est du Sahara, c’est pour « apologie du terrorisme », que Abla Guemari, une figure locale du Hirak, a été arrêtée. Ses vidéos dénoncent le harcèlement judiciaire et policier qu’elle subit depuis cinq ans, ainsi que la misère dont souffre la population. Aussi le 2 octobre, des femmes ont osé braver la répression pour lui apporter leur soutien. Quant au jeune rappeur de 27 ans Ahmed Djenidi, alias DAK, la police s’est appuyée sur la récente loi sur les insultes, censée limiter le harcèlement en ligne, pour l’arrêter. Si sa chanson Sawt al Chaab, qui se fait l’écho de la mal-vie, du mépris et de l’arbitraire qui frappent la jeunesse, lui a valu un succès à Annaba, ceux qui ont ordonné son arrestation l’ont ainsi fait connaître à l’échelle du pays. Ils ont provoqué un élan de solidarité populaire auquel ils ne s’attendaient pas et qui les a contraints à le libérer.

En anticipant l’élection au 7 septembre, Tebboune n’envisageait certainement pas un désaveu aussi cinglant, lui qui durant son premier mandat a voulu revêtir le costume de père de la nation, et tenté d’emporter l’adhésion par des mesures en direction des classes populaires.

Les limites du populisme

Avec la guerre en Ukraine, l’Algérie est devenue le troisième fournisseur de gaz de l’Europe, derrière la Russie et la Norvège. Grâce à la rente gazière, le gouvernement a pu amortir les effets de la crise, mais les mesures prises n’ont pas suffi à enrayer l’effondrement du pouvoir d’achat.

Cet été, des millions de familles ont été dans l’impossibilité d’acheter les ingrédients pour confectionner le repas de l’Aïd el-Kebir, dite la fête du mouton, car elles ont sombré dans la pauvreté. En effet, le rattrapage des pensions de certains retraités et celui des salaires des fonctionnaires ont très vite été dévorés par l’inflation. De plus, le revenu de l’immense majorité des travailleurs, du secteur privé informel comme des entreprises publiques ou privées, lui, est resté gelé. Si l’allocation chômage versée à ceux qui n’ont jamais travaillé a soulagé des familles, aujourd’hui l’Anem, l’agence de l’emploi, débordée par l’inscription de deux millions de demandeurs, radie par tous les moyens un maximum d’allocataires, aidée de l’expertise de France travail. Une de ses techniques consiste à les convoquer par des SMS en français, après quoi ceux qui, faute de comprendre cette langue, ne se présentent pas sont immédiatement radiés ! Désormais, avec la réactivation des contrats de travail aidés, les chômeurs sont mis devant le choix d’accepter n’importe quel emploi précaire, sous peine d’être privés de leur allocation. Censés aider les chômeurs, ces contrats sont une aubaine pour les patrons, qui bénéficient ainsi d’une main-d’œuvre presque gratuite.

Tebboune a eu beau brandir des indicateurs économiques au vert, une croissance à plus de 4,2 %, un classement qui place l’Algérie au rang de troisième économie d’Afrique, les travailleurs et les classes moyennes jusque-là épargnés se sont appauvris.

L’extraction gazière fonctionne à plein régime, certains chantiers annoncés de constructions immobilières, de routes ou de chemins de fer ont démarré, les secteurs de la pharmacie, de l’agroalimentaire et de la céramique sont en plein essor, mais l’inflation et la dévaluation du dinar ont renchéri tous les produits. Le prix du « panier de la ménagère » a presque triplé. Le salaire minimum, qui correspond à six euros par jour, ne permet pas de nourrir une famille.

Les réserves de change sont estimées à 70 milliards de dollars, mais les pénuries d’eau pourrissent le quotidien de la population dans de nombreuses régions. Cet été, en pleine canicule, dans la wilaya de Tiaret, après des semaines de pénuries d’eau, des émeutes ont éclaté. Face à l’inaction des autorités, les habitants ont occupé les routes et mis en place des barrages pour imposer que le gouvernement prenne des mesures d’urgence.

Tebboune s’est vanté que le pays n’est pas endetté, mais beaucoup de travailleurs s’endettent pour se soigner et le système de santé public manque de moyens. Les habitants d’In Guezzam et Bordj Badji Mokhtar au sud du Sahara, à la frontière avec le Mali, viennent d’en subir les conséquences. Fin septembre, faute de médicaments et de vaccins, des dizaines de personnes sont mortes de malaria et de diphtérie dans un hôpital débordé.

Ces dernières années, des milliers de médecins ont fui un système hospitalier public à l’abandon pour aller travailler dans le privé ou à l’étranger. En tant que travailleurs qualifiés, ils peuvent espérer une vie meilleure en Europe ou en Amérique du Nord. Ce n’est pas le cas des harragas, ces « brûleurs de papiers » qui, au péril de leur vie, s’embarquent pour l’Espagne et que l’Europe tente de refouler. Début septembre, en une journée, six cents harragas auraient pris ce risque. Leur nombre en augmentation et le fait que parmi eux se trouvent des familles avec des nourrissons ont suscité une vague d’émotion.

Le leurre de la lutte contre la corruption

Pour faire diversion aux difficultés sociales, les médias ont relayé régulièrement les procès de la Issaba, la bande mafieuse d’une trentaine de grands patrons, ministres et officiers supérieurs de l’armée, enrichis sous Bouteflika et jetés en prison sous la pression du Hirak. La réquisition de leurs biens et de leur fortune à l’étranger a fait la une des journaux, et Tebboune n’a cessé de rappeler que le Trésor public aurait ainsi récupéré 20 milliards de dollars. C’est d’ailleurs pour avoir contesté ce chiffre que le journaliste Ihsane El Kadi a écopé de sept ans de prison.

Cette « opération mains propres » n’a pas supprimé la corruption, comme l’illustre le scandale des administrateurs judiciaires. Il a révélé que ces derniers, chargés de gérer les biens des patrons corrompus, s’étaient octroyé des salaires mirobolants en détournant l’argent destiné à leurs entreprises ! Des milliers de salariés des usines mises à l’arrêt après l’incarcération de leur patron ont de quoi être écœurés, eux qui, du jour au lendemain, se sont retrouvés sans salaire et sans travail. Sous la pression de leur mobilisation, ils avaient arraché la promesse d’une allocation, mais le gouvernement, profitant de la crise du Covid, ne la leur a jamais versée. Alors les travailleurs ont toutes les raisons de se méfier, quand ce même gouvernement leur promet de relancer l’activité d’une trentaine de ces entreprises, dans le secteur de la construction et de l’assemblage automobile.

La corruption inhérente au capitalisme, qui gangrène toute la société, est pire encore dans les pays pauvres, et l’opération mains propres agitée par le pouvoir est un leurre. Si quelques patrons corrompus liés au clan Bouteflika sont en prison, tous les autres ont les mains libres pour exploiter sans vergogne les travailleurs, avec la complicité des autorités à qui ils graissent la patte.

Les travailleurs face au mépris patronal

Dans le secteur privé, où la précarité est générale, les travailleurs subissent le mépris et les assauts d’un patronat qui profite du chômage pour imposer ses conditions. Dans bien des entreprises, le travail s’effectue dans des conditions déplorables et sans tenir aucun compte de la sécurité. C’est ainsi qu’au mois de juillet, dans une usine de briquets à Ouled Moussa, près de Boumerdès, six ouvriers sont morts et trois autres ont été grièvement blessés par l’explosion d’une cuve de gaz qui, en quelques minutes, a mis le feu à toute l’usine. La centaine d’ouvriers, majoritairement des femmes, ont été sous le choc pour la perte de leurs camarades, et en constatant que la justice ne demandait aucun compte à ce patron assassin.

Les patrons ne sont pas plus inquiétés quand ils paient les salaires avec deux ou trois mois de retard. C’est une réalité vécue par des dizaines de milliers de travailleurs des entreprises publiques et privées. Certains témoignent avec rage que, faute de ressources, ils ont dû cesser d’envoyer leurs enfants à l’école, et sont menacés d’expulsion. Contraints de s’endetter pour nourrir leur famille, les travailleurs doivent se battre pour obtenir leur dû. Au cours des derniers mois, cela a été le cas des travailleurs de Construb-est à Annaba, de TONIC à Tipaza et de l’ENIEM à Tizi-Ouzou. En septembre, la colère des éboueurs de la municipalité d’El Qol, dans la wilaya de Skikda, a éclaté. Ils sont excédés à la fois des retards de salaires et de primes et de devoir ramasser les ordures sans l’équipement adéquat, à quoi s’ajoutent les retenues sur salaire qui leur sont infligées au moindre prétexte.

Si les travailleurs ne se résignent pas à leur sort, le rapport de force ne leur est pour l’instant pas favorable. Ils ne peuvent pas compter sur la principale centrale syndicale, l’UGTA, qui est inféodée au pouvoir. Son dirigeant, Amar Takjout, à l’occasion du 1er Mai, n’a pas été gêné de qualifier Tebboune de premier syndicaliste du pays, alors même que celui-ci a fait adopter des lois qui criminalisent la grève et limitent l’activité des syndicats, pourtant inexistants dans les entreprises privées et peu respectés dans le secteur public.

Les marins du port d’Annaba en ont fait l’amère expérience. À la veille du Ramadan, contre l’avis de l’UGTA, ils ont lancé une grève pour revendiquer des augmentations de salaire, le renouvellement de la convention collective et dénoncer le nouveau règlement intérieur. S’appuyant sur les nouvelles lois qui interdisent le droit de grève dans les secteurs dits sensibles, la direction a déclaré la grève illégale et poursuivi dix marins en justice. Takjout, le dirigeant de l’UGTA, a affiché le plus grand mépris face aux revendications des travailleurs, déclarant que sa confédération n’était pas « un syndicat de tubes digestifs ». Le secrétaire de la fédération des travailleurs des ports, envoyé sur place pour convaincre les travailleurs de cesser la grève, a essuyé un échec. Durant une semaine, les marins ont bloqué l’accès au port et ont refusé de se soumettre au service minimum. Ils ont tenu bon face aux intimidations de la justice, de l’UGTA et des médias, qui les ont accusés de vouloir affamer le pays. Déterminés, les marins ont contraint la direction à leur accorder des primes et à annuler le nouveau règlement intérieur. Depuis, celle-ci tente d’intimider les travailleurs les plus combatifs et s’appuie sur la justice qui poursuit les meneurs, pour tenter de reprendre le terrain concédé.

La direction du port d’Annaba, comme celles de nombreuses entreprises, pourra désormais s’appuyer sur des militaires pour mater la combativité ouvrière. En effet, en juin, un décret a été adopté qui permet aux officiers d’« occuper certaines fonctions supérieures de l’État au sein des secteurs stratégiques et sensibles en termes de souveraineté et d’intérêts vitaux pour le pays ». Cela recouvre un grand nombre d’entreprises, dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, des services, de l’énergie et des transports.

Ces dernières semaines, les travailleurs des chemins de fer, des usines de dessalement d’eau de mer ou des aéroports, ont vu arriver des hauts gradés de l’armée, parfois avec un œil favorable, tant ces travailleurs sont désabusés par l’esprit bureaucratique et la médiocrité de leur direction. Certains ont l’espoir et l’illusion que la compétence des militaires permettra que tout fonctionne mieux.

Cette tutelle de l’armée améliorera peut-être l’efficacité des entreprises, mais certainement pas dans l’intérêt des travailleurs et de la population. Elle ne sera un frein ni à l’exploitation ni à la corruption. En fait, cette emprise de l’armée sur l’économie vise à préparer le pays à la guerre.

Tebboune et Saïd Chengriha, le chef d’état-major omniprésent sur la scène politique, ne cessent de parler de la menace que représentent certains États, au premier rang desquels le Maroc, avec lequel l’Algérie est en rivalité pour le rôle de première puissance régionale. Ce nationalisme exacerbé est défendu par tous les partis politiques qui, des islamistes aux démocrates en passant par le Parti des travailleurs de Louiza Hanoune (PT), contribuent à l’alimenter. Cette politique vise à opposer les travailleurs d’Algérie à ceux du Maroc, au bénéfice de la bourgeoisie algérienne. Ce sont pourtant les patrons algériens qui les exploitent, les méprisent et refusent de leur payer les salaires. Ce sont eux, et le pouvoir à leur service, qui leur mènent une guerre sociale sans merci.

Le climat belliciste anti-­marocain s’accompagne d’un budget militaire record de 20 milliards d’euros, de loin la première dépense de l’État, privant ainsi de moyens des services publics pourtant indispensables à la population.

Le pouvoir instrumentalise le chaos qui règne au Sahel et dans les pays arabes – Libye, Syrie, Yémen, Gaza et maintenant Liban – pour présenter l’armée comme la seule garante de la stabilité du pays. Mais si l’armée se positionne aux frontières et dans les entreprises dites stratégiques, c’est avant tout pour garantir les intérêts de la bourgeoisie algérienne face aux bourgeoisies rivales, mais aussi face à d’éventuelles révoltes ouvrières.

Quatre ans après la fin du Hirak, les travailleurs qui ne se résignent pas s’interrogent sur les raisons de son échec. Déçus par les partis incapables d’offrir une perspective qui mette fin à la mal-vie et à l’arbitraire patronal, beaucoup en viennent à rejeter le combat politique. Ces partis islamistes ou démocrates leur disaient alors : « Pour vos intérêts de travailleurs, ce n’est pas le moment, d’abord la démocratie et la nation. » Comme toujours, les mots de nation et démocratie servent surtout à masquer le fait que ces forces défendent avant tout les intérêts de la classe bourgeoise.

L’échec du Hirak montre combien les travailleurs doivent se regrouper et s’organiser non seulement syndicalement et pour la défense de leurs intérêts immédiats, mais aussi et surtout pour la défense de leurs intérêts politiques. La bourgeoisie a de multiples partis qui défendent ses intérêts ; la classe ouvrière doit avoir le sien, un parti qui affirme que les travailleurs, qui font tout dans la société, doivent la diriger.

De nouvelles révoltes surgiront inévitablement, et il faut qu’elles puissent ouvrir une perspective aux classes exploitées, aux petits paysans, aux travailleurs du secteur informel, aux petits commerçants qui subissent aussi les effets de la crise. Pour cela, les travailleurs devront en prendre la tête et mettre en avant leurs objectifs, afin de renverser cet ordre social qui les maintient dans l’oppression.

16 octobre 2024

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