Le coronavirus et la mondialisation05/04/20202020Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/2020/04/207.jpg.484x700_q85_box-0%2C0%2C1383%2C2000_crop_detail.jpg

Le coronavirus et la mondialisation

Si la pandémie de coronavirus 2019 (ou Covid-19) n’est pas la première à laquelle doit faire face l’humanité, la rapidité avec laquelle ce virus, parti de Chine, s’est diffusé dans le monde entier a battu tous les records. S’accrochant à l’un des 130 passagers qui prenaient l’avion chaque seconde quelque part dans le monde avant la crise, le virus aura atteint toutes les régions du globe en moins de trois mois. La carte des foyers d’infection et celle des vols aériens intercontinentaux se recouvrent parfaitement.

Le choc économique provoqué par le confinement, l’arrêt des usines, la fermeture des frontières, d’abord en Chine puis dans l’ensemble du monde, a rendu concret le degré atteint par la mondialisation de l’économie et l’interdépendance entre les pays. Partout des usines se sont arrêtées faute de pièces en provenance de Chine puis d’ailleurs. Cette crise a mis en lumière le fait que 80 % des principes actifs des médicaments produits en Europe sont fabriqués en Inde ou en Chine, contre 20 % dans les années 1990. Ou que 60 % du paracétamol et 90 % de la pénicilline mondiaux sont produits en Chine. Du fait de la généralisation du flux tendu et de la forte réduction des stocks depuis des années, la fermeture des frontières a provoqué des ruptures d’approvisionnement dans de nombreux domaines.

En France, les coupes budgétaires accumulées dans la santé publique et le choix politique fait en 2013 de renoncer à maintenir un stock stratégique expliquent la pénurie initiale de masques, de tests de dépistage ou de respirateurs. Cette pénurie a été aggravée parce qu’aucun plan de production n’a été déclenché en urgence dès le début de la pandémie et plus encore par la dispersion de la chaîne de production de tous ces matériels entre plusieurs pays après des rachats, des fermetures et des délocalisations d’usines.

Les bouteilles d’oxygène utilisées pour faire fonctionner certains appareils de réanimation étaient fabriquées en Auvergne chez Luxfer jusqu’à son rachat en 2018 par une société britannique qui a fermé l’usine. Elles sont maintenant importées de Grande-Bretagne ou de Turquie. La production des tests de dépistage, dont l’application systématique pourrait enrayer l’expansion de la maladie et accélérer la fin du confinement, est retardée par l’éclatement de la chaîne de production. Le gouvernement prétend lancer un dépistage massif mais il a laissé une brochette d’entreprises privées concurrentes, de PME diverses jusqu’au géant BioMérieux, développer et commercialiser leurs propres tests. Plutôt que de centraliser les compétences et les ressources, à l’échelle ne serait-ce que de l’Europe, des entreprises privées se livrent une concurrence acharnée. Les principes actifs de ces tests, leurs composants ou leurs consommables viennent du monde entier. Le confinement mondial en ralentit la production et certains États, comme les États-Unis, bloquent leur exportation par protectionnisme, pour préserver leurs propres entreprises.

La diffusion du Covid-19, comme son apparition, a été accélérée par la mondialisation de l’économie, mais la lutte contre le virus se mène à l’échelle la plus étroitement nationale. Au sein même de l’Union européenne (UE), construite comme une zone de libre-échange économique, supposée être un espace de liberté et de coopération, la crise a révélé l’égoïsme national le plus étroit. Début mars, quand la pandémie a atteint l’Europe, le premier réflexe des gouvernements français et allemand a été d’interdire par décret l’exportation au sein même de l’UE du matériel de protection dont ils disposaient. L’Italie a reçu plus d’aide de la Chine, voire de Cuba, que de la France ou de l’Allemagne.

Cette pandémie sert de révélateur des défaillances de l’organisation économique et sociale en place. Les témoignages émouvants des soignants confrontés à la pénurie de matériels rendent concrète à des millions de gens l’absurdité d’une organisation économique qui fait produire en Chine des masques que des usines produisaient en Europe il n’y a pas si longtemps. Ces interrogations et ces remises en cause de la mondialisation capitaliste sont traduites politiquement par divers courants. Des militants syndicaux, écologistes ou altermondialistes, opposants de longue date à la mondialisation, aux dirigeants politiques chargés de la défense à court terme des intérêts de leurs groupes capitalistes, en passant par des économistes inquiets de la dépendance à l’économie chinoise, tous appellent à changer de modèle. Mais de quel modèle parlent-ils ?

Concurrence, anarchie et loi du profit

Si les dirigeants d’Apple font appel à quelque 200 fournisseurs situés dans 43 pays répartis sur cinq continents, s’ils font assembler l’iPhone en Chine avant de le vendre partout sur la planète, c’est pour profiter des bas salaires des travailleurs chinois, de la baisse des coûts du transport et du développement des communications qui caractérisent les trois dernières décennies de la mondialisation. Leur moteur principal, c’est la recherche du profit maximum. À chaque étape, ils ont recherché les coûts de production les plus bas, profitant à fond du développement inégal entre les pays, des accords commerciaux signés entre États, des législations sociales, fiscales ou environnementales les plus permissives.

L’industrie pharmaceutique obéit à la même logique folle. La plupart des grands laboratoires, ceux qu’on nomme les Big Pharmas, Merck, Novartis Johnson & Johnson se sont progressivement débarrassés de la production primaire, celle des principes actifs des médicaments, pour les faire produire au moindre coût en Inde ou en Chine. La production secondaire, celle qui consiste à ajouter des excipients et à fabriquer des gélules ou des comprimés, est confiée à des sous-traitants, des façonniers comme Famar, Delpharm ou autres. Ces façonniers, qui travaillent pour plusieurs laboratoires pharmaceutiques, sont régulièrement rachetés puis revendus par des fonds d’investissement ou des affairistes qui passent d’une chaîne de supermarchés à la pharmacie. Comme dans toute l’industrie, leurs installations sont vieillissantes faute d’investissements productifs. Leurs propriétaires n’hésitent pas à fermer des usines utiles.

L’usine Famar de Saint-Genis-Laval dans la banlieue lyonnaise, avec 250 travailleurs qui produisent de la Nivaquine pour Sanofi, un traitement contre le paludisme fabriqué à partir de la chloroquine et de l’azithromycine, un antibiotique prescrit contre des affections des voies respiratoires, était promise à la fermeture avant l’été 2020. Sanofi fait produire la Nivaquine en Inde et envisageait d’abandonner sa production sous prétexte que ce médicament est en perte de vitesse. Les recherches et les annonces médiatisées de Didier Raoult autour de l’utilisation de ces traitements pour combattre le coronavirus pourraient changer la donne. Bruno Le Maire a invoqué la souveraineté nationale pour demander aux dirigeants de Sanofi de bien vouloir conserver dans cette usine la production de chloroquine. S’ils le font, ce ne sera évidemment pas au nom de la souveraineté nationale mais parce qu’il y a beaucoup d’argent à faire et en échange de nouvelles subventions et autres crédits pour la recherche.

Tout cela mis bout à bout, la sous-traitance, la concentration dans quelques usines de la production mondiale de certains principes actifs, le flux tendu et l’absence de stocks introduisent régulièrement, même en dehors d’une période de pandémie, des ruptures d’approvisionnement de médicaments. En dix ans, le nombre de ruptures a été multiplié par 20. En 2018, 870 médicaments ou vaccins se sont retrouvés en rupture de stock, parmi lesquels des traitements d’intérêt thérapeutique majeur, indispensables aux malades et non remplaçables. Aux aléas provoqués par une production mondialisée, il faut ajouter le choix fait par les grands laboratoires pharmaceutiques d’arrêter volontairement la production de médicaments ou de vaccins utiles mais qu’ils ne jugent pas assez rentables. C’est la propriété privée des entreprises, la recherche permanente du profit, la concurrence acharnée entre groupes rivaux et l’absence de planification qui expliquent ces pénuries accidentelles ou consciemment décidées de médicaments, de vaccins, de matériels, de tests médicaux.

Le capitalisme, c’est l’anarchie de la production. La construction d’un respirateur, par exemple, exige des matières premières, des métaux, des câbles électriques, des tuyaux en plastique produit à partir du pétrole, diverses pièces détachées, sans parler des machines-outils pour les usiner et de l’électricité pour les alimenter. Pour construire un respirateur, il faut disposer de chacun de ces composants, au bon moment, au bon endroit et dans la bonne proportion. Certains composants sont disponibles localement, d’autres doivent nécessairement être importés. Mais tous sont produits par d’autres entreprises privées qui cherchent, chacune dans leur secteur respectif, à vendre le plus possible sur tous les marchés, en espérant arriver avant les autres. D’où les ruptures et les retards dramatiques dans la production. La main invisible du marché, pour reprendre cette expression des défenseurs de l’économie capitaliste, c’est l’égoïsme et l’action individuelle de chaque capitaliste et chaque banquier à la recherche du meilleur coup.

Recensement et planification

La pandémie, le confinement et l’arrêt de nombreuses usines dans le monde révèlent l’absurdité de la mondialisation capitaliste. Mais des deux termes, le plus dangereux, celui qui menace l’humanité, c’est le capitalisme plutôt que la mondialisation. Cette crise met en évidence, une fois de plus, la nécessité de planifier et de rationaliser la production de tous les biens indispensables à l’humanité.

La planification n’est pas synonyme de centralisation. Elle nécessite d’abord le recensement ; celui des besoins de chacun, des ressources, des capacités de production. Elle nécessite d’organiser la production, à l’échelle locale autant que possible, à une échelle plus large continentale ou mondiale selon les domaines, l’état des ressources, en minimisant le travail humain, les déplacements, les prélèvements sur la nature.

L’humanité dispose de tous les instruments de recensement, de prévision, d’organisation, pour mettre en œuvre cette production afin de nourrir, loger, instruire, soigner tous ses membres. Mais ces instruments sont aujourd’hui entre les mains des grands groupes industriels et des banques qui dominent l’économie et des États qui défendent leurs intérêts. Ces instruments leur servent à opprimer, espionner, aggraver l’exploitation des travailleurs tout en se livrant entre eux des guerres féroces et pas seulement commerciales. Ils leur servent à mettre la planète en coupe réglée, à détruire les écosystèmes, à déboiser les forêts primaires au profit de l’agriculture intensive et de l’élevage industriel, ce qui accélère le passage des virus entre les espèces et aggrave leur dangerosité.

Changer de modèle, rompre avec les ravages de la mondialisation capitaliste, nécessite une révolution sociale pour exproprier les capitalistes et renverser les États à leur service. Pour faire une telle révolution, il faut qu’agisse une force sociale puissante, présente dans le monde entier, ayant tout à gagner à renverser la dictature du capital sur la société. Une telle classe sociale existe, c’est le prolétariat international, ceux dont on découvre aujourd’hui que leur travail est vital pour assurer le fonctionnement quotidien de la société, unis et renforcés numériquement par la division internationale du travail. Il manque à cette classe sociale, la conscience de sa force collective, de ses intérêts communs, du fait qu’elle porte l’avenir de la société. Les travailleurs ne doivent certainement pas attendre des États qu’ils tirent des leçons de la pandémie dans un sens favorable aux intérêts collectifs. Et tous ceux qui laissent entendre le contraire se rendent complices des attaques qui se préparent.

Les États au service des capitalistes

Une tribune intitulée « Plus jamais ça, préparons le jour d’après »[1], cosignée notamment par Philippe Martinez de la CGT, Cécile Duflot d’Oxfam ou Aurélie Trouvé d’Attac, dénonce « le néolibéralisme qui a réduit à peau de chagrin la capacité de nos États à répondre à des crises comme celle du Covid ». Elle réclame « la relocalisation des activités, dans l’industrie, dans l’agriculture et les services [pour] permettre d’instaurer une meilleure autonomie face aux marchés internationaux, de reprendre le contrôle sur les modes de production et d’enclencher une transition écologique et sociale des activités ».

Toute cette tribune est un appel à l’État pour mettre en œuvre cette politique. Les signataires, qui constatent benoîtement que « trop peu de leçons ont été tirées de la crise économique de 2008 », appellent l’État à « désarmer les marchés financiers en instaurant contrôle des capitaux et interdiction des opérations les plus spéculatives, taxe sur les transactions financières […] ». Ils appellent de leurs vœux « une régulation internationale refondée sur la coopération et la réponse à la crise écologique, dans le cadre d’instances multilatérales et démocratiques ».

Une autre tribune, parue dans Le Monde du 22 mars, signée par divers membres d’Attac, enfonce le même clou : « relocaliser n’est plus une option mais une condition de survie de nos systèmes économiques et sociaux, mais aussi des populations ». Elle appelle à « faire décroître les flux de capitaux et de marchandises et à réduire la place des secteurs toxiques pour la biosphère (énergies fossiles, chimie et agro-industrie, électronique, etc.) ». Et comme les précédents, les signataires en appellent à la régulation publique, et donc à l’État, pour mettre en œuvre ce programme.

Mais dénoncer la mondialisation libérale sans contester le capitalisme qui l’a exacerbée jusqu’à l’absurde est une impasse. Réclamer une relocalisation de la production en s’adressant aux États nationaux ou à des instances internationales de régulation hypothétiques, c’est livrer pieds et poings liés les travailleurs et les classes populaires de chaque pays à une classe capitaliste avide de profits, liée de mille façons à un appareil d’État conçu pour défendre ses intérêts.

Il en ira de la crise du Covid-19 comme de la crise financière de 2008 et de toutes les précédentes : les gouvernements et les États mettront en œuvre des plans d’action massifs pour sauver en urgence les intérêts immédiats des capitalistes et des financiers. Les lignes de crédit quasiment illimitées que les banques centrales et les gouvernements de tous les pays riches ont ouvertes sans retard ni délai en attestent. Pas plus en 2020 qu’en 2008, les banques et les grandes entreprises n’utiliseront ces facilités de crédit pour réaliser des investissements productifs ou prêter à bas taux aux PME ou aux artisans. Au contraire ! De grandes entreprises, Vinci, le Printemps ou la MMA, viennent d’être épinglées par Le Maire, pourtant aux petits soins pour elles, car elles retardent volontairement le paiement de leurs fournisseurs pour accumuler du cash, alors même qu’elles peuvent emprunter sans limite. Mi-mars Le Canard enchaîné a dévoilé comment Bernard Arnault, deuxième fortune mondiale, a profité de la chute des actions de son groupe LVMH pour les racheter à bas prix, arrondissant un peu plus sa fortune. Le PDG du groupe hôtelier Accor, dont les activités sont à l’arrêt, et plusieurs de ses fondateurs et administrateurs ont fait la même chose. Derrière tous ces grands groupes internationaux, il y a des bourgeois en chair et en os. Pour ces profiteurs de guerre, cette crise sanitaire, comme toutes les crises ou les guerres, est une immense opportunité de s’enrichir un peu plus. Cette crise permettra aux gros de manger les petits et au capital de se concentrer un peu plus.

Quant aux gouvernements, ils adapteront leur politique économique pour faire face aux nouveaux rapports de force entre pays, entre groupes capitalistes des divers secteurs, et à l’état de l’économie mondiale telle qu’elle sortira de cette crise. Si celle-ci, comme il est probable, accélère les tendances au protectionnisme en route depuis plusieurs années et symbolisées par les droits de douane et les restrictions aux importations instaurés par Trump depuis 2018, tous les gouvernements suivront. Ils prendront les uns après les autres des mesures protectionnistes et pousseront à relocaliser la production. Mais la relocalisation qu’ils encourageront ne sera pas moins nocive pour les classes populaires, les travailleurs et l’environnement que la mondialisation actuelle. Les capitalistes continueront à produire ce qu’ils estimeront stratégique pour leurs intérêts et ne produiront pas plus qu’aujourd’hui des biens vitaux pour les classes populaires, des logements, des moyens de transport ou autres.

En guerre contre les travailleurs

Le 16 mars, dans son allocution télévisée, Macron déclarait : « Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour. » Dès le 28 février, Bruno Le Maire, son ministre de l’Économie qui met tout son poids pour obliger les travailleurs à aller se faire exploiter malgré le confinement, promettait que « le premier chantier de l’après-crise sera de réorganiser l’échelle de production secteur par secteur […] pour gagner en souveraineté économique ». Il ajoutait : « La relocalisation de certaines productions stratégiques doit être engagée et elle sera engagée. » Parmi les secteurs prioritaires, il citait la défense, l’alimentation, la santé, l’énergie et les transports. Dans la bouche de Le Maire, si relocalisation il y a, elle visera à sécuriser les approvisionnements en matières premières, en pièces détachées et en composants divers pour Dassault, Danone, Sanofi, Total, Engie et Cie. Le gouvernement encouragera peut-être la relocalisation de la production des principes actifs des médicaments. Mais pour y parvenir, il baissera un peu plus les impôts et les cotisations sociales de ces entreprises au nom de la compétitivité. Aux travailleurs, il imposera de nouveaux sacrifices au nom de la souveraineté nationale.

Sous prétexte de guerre sanitaire contre le coronavirus, c’est aux travailleurs que gouvernement et patronat mènent la guerre. Les soignants, le personnel hospitalier, celui des Ehpad, les auxiliaires de vie, les livreurs, les chauffeurs routiers, les caissières, les agents du nettoyage ou de la sécurité, les éboueurs sont envoyés au front sans protection. Mais les industriels, dans tous les secteurs non vitaux, sont à la manœuvre pour remettre en route au plus vite leurs installations, affichant ainsi leur mépris pour la santé et la vie des travailleurs. Dassault, Airbus, PSA et les autres imposent à leurs salariés et à tous les sous-traitants de venir assembler des avions ou des voitures malgré le confinement, alors que tout est suspendu, pour être les premiers en position pour inonder le marché dès la reprise. Ils se mettent en ordre de bataille pour affronter le marché mondial avec la peau des travailleurs.

Ce qui se passe en période de confinement donne un aperçu de ce qui se passera au redémarrage de l’économie. Les violentes attaques contre les travailleurs, interdiction de la grève le temps du confinement au Portugal, légalisation des semaines de travail de 60 heures et congés forcés en France, montrent clairement à qui les gouvernements ont déclaré la guerre. S’ils se laissent faire, les travailleurs, contraints aujourd’hui de risquer leur vie pour produire coûte que coûte, paieront doublement la facture de la crise. Ils paieront les centaines de milliards prêtés ou donnés aux capitalistes par de nouvelles coupes claires dans les services utiles à la population. Ils paieront la guerre économique, la défense de la souveraineté nationale par des salaires amputés, des jours de congé supprimés, des semaines de travail rallongées. Pour sauver leurs conditions d’existence, ils doivent refuser toute union nationale et se défendre dès maintenant.

La crise du Covid-19 et le confinement forcé de l’humanité vont pousser des travailleurs, des jeunes, à s’interroger sur le fonctionnement de la société. Il faut militer pour que cette nouvelle génération ne trouve pas le repli national et le souverainisme comme seule réponse à ses interrogations et à sa révolte. Qu’il soit ouvertement au service des capitalistes, comme celui incarné par Macron et Le Maire, qu’il pue la xénophobie comme celui de Le Pen et Asselineau, ou qu’il s’affirme écologiste, social et progressiste, comme celui de Martinez et Duflot, le souverainisme est une impasse. Il faut permettre à cette nouvelle génération de renouer avec les perspectives défendues par le mouvement socialiste puis communiste, la nécessité partout sur la planète d’exproprier la bourgeoisie et de détruire son État.

31 mars 2020

 

[1]     Tribune publiée le 27 mars sur francetvinfo.fr

 

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