Les prochaines élections législatives, les révolutionnaires et le PCF01/07/19721972Lutte de Classe/static/common/img/ldc-min.jpg

Les prochaines élections législatives, les révolutionnaires et le PCF

Personne ne sait encore quelle sera la date exacte des prochaines élections législatives, en novembre 72 s'il y a dissolution de la Chambre comme on en prête l'intention à Pompidou au en mars 73 si l'actuelle législature va à son terme. Pourtant toute la vie politique française, depuis les révélations des scandales qui ont atteint la majorité, en passant par le référendum de ce printemps sur l'Europe, jusqu'aux journées de grève nationale organisées par la CGT et la CFDT, tout s'ordonne autour de cette perspective électorale.

Dès maintenant donc se pose aux-révolutionnaires le problème de leur attitude lors de ces prochaines élections et de leur tactique dans la future, et peut-être très proche, campagne électorale.

D'une manière générale les révolutionnaires, tout en ne se faisant aucune illusion sur le parlementarisme et en dénonçant publiquement ces illusions auprès des travailleurs, ont trois raisons fondamentales de participer à des élections au parlement bourgeois.

Tout d'abord, se servir de la campagne, aussi bien de l'intérêt qu'elle suscite auprès des électeurs et notamment des électeurs populaires que des moyens d'information qui sont mis à la disposition des candidats par l'État à cette occasion, pour développer une large propagande en faveur du programme et des idées révolutionnaires.

Ensuite, compter leurs partisans. Cela peut se faire suivant les moments soit sur le programme socialiste, soit sur un programme plus limité mais correspondant aux questions de l'heure et y apportant la réponse des travailleurs révolutionnaires. Ainsi, pendant la guerre d'Algérie des révolutionnaires auraient pu faire campagne, se présenter et se compter sur le mot d'ordre de « retrait immédiat des troupes françaises d'Algérie et reconnaissance immédiate du droit à l'indépendance du peuple algérien ». Aujourd'hui sans doute des révolutionnaires américains pourraient faire de même à propos du Vietnam. Les résultats électoraux ne constituent jamais qu'un reflet déformé de l'état d'esprit du pays et des travailleurs, Ce reflet, tel qu'il est, est tout de même un moyen irremplaçable de connaître et de vérifier cet état d'esprit et l'influence des idées et des organisations révolutionnaires.

Enfin, éventuellement, envoyer des militants révolutionnaires au Parlement pour se servir de la tribune qu'offre celui-ci. Il est vrai que, en France tout au moins, cette tribune est de moins en moins écoutée. Il est vrai aussi que dans l'état actuel des choses il y a très peu de chances pour qu'un militant révolutionnaire soit élu.

Les deux premières raisons suffisent cependant à justifier que les révolutionnaires interviennent dans les prochaines élections législatives en présentant des candidats révolutionnaires. Et ce d'autant plus que le problème se pose aujourd'hui d'une manière différente que durant ces vingt-cinq dernières années.

Il faut remonter à 1945 en effet, pour voir un groupe révolutionnaire, le PCI en l'occurence présenter un certain nombre de candidats à travers le pays. Et encore les listes trotskystes étaient limitées à quelques départements. Elles recueillirent tout de même une cinquantaine de milliers de voix. Mais, depuis, chaque fois que des candidats révolutionnaires se présentèrent, ce fut en nombre tellement réduit (comme en 1967, par exemple, où l'OCI présenta un candidat et le PCR(t) un autre) que cela ne permit ni de développer une propagande, ni de compter qui que ce soit. En fait, ils passaient parfaitement inaperçus, ce qui, soit dit en passant, réduisait à peu près à néant leurs raisons de participer à ces élections. Et il est vrai que la présentation d'un candidat par tel au tel groupe révolutionnaire visait davantage à donner l'illusion à ses propres militants sinon à ceux des autres groupes qu'il était capable d'intervenir dans la campagne électorale plutôt qu'à intervenir réellement. Aux élections de Juin 68, le coche fut raté à cause de la politique gauchiste de toutes les organisations révolutionnaires non seulement maoïstes mais aussi trotskystes qui se contentèrent de répéter' « élections-trahison » et ne répondirent pas aux propositions faites par LUTTE OUVRIÈRE d'envisager en commun la présentation de candidats révolutionnaires.

Aujourd'hui, le problème se pose différemment. D'abord, parce qu'un certain nombre de groupes révolutionnaires peuvent envisager la présentation d'un nombre de candidats assez grand pour espérer avoir un impact à l'échelle nationale. Présenter 75 candidats, ce qui est le minimum actuel pour avoir droit d'accéder à la télévision et à la radio, demande un effort militant et financier (à raison d'une caution de 1 000 F par candidat sans compter les frais d'affichage, de bulletin de vote, de profession de foi, de tracts divers, qui sont bien plus considérables encore, il faut déjà trouver 75 000 F). Il est à la portée des principales organisations révolutionnaires.

D'autre part, le mouvement révolutionnaire est maintenant connu de l'ensemble des travailleurs et la présentation de candidats ne sera pas un simple coup de bluff d'une organisation apparaissant durant la campagne électorale pour s'évanouir à nouveau totalement par la suite. Les travailleurs qui entendront les candidats révolutionnaires durant cette campagne connaissent déjà le mouvement révolutionnaire, ont entendu parler de lui, sinon ont déjà vu telle au telle de ses tendances à l'oeuvre. Ils auront encore l'occasion - du moins on peut l'espérer - de l'entendre et de le voir à l'oeuvre après la campagne. Le travailleur qui voudra prendre contact avec telle ou telle organisation révolutionnaire à la suite de la campagne pourra le faire sans difficulté. Bref, les révolutionnaires n'arriveront nullement comme les cheveux sur la soupe. La présentation de candidats s'inscrit au contraire dans la suite logique de leur activité antérieure, y compris aux yeux de l'ensemble des travailleurs qui seraient plutôt étonnés si les révolutionnaires ne participaient pas à ces élections.

Tout cela non seulement justifie mais exige que les révolutionnaires, et notamment LUTTE OUVRIÈRE, soient présents dans cette campagne électorale.

Pour un front LUTTE OUVRIÈRE - LIGUE COMMUNISTE - OCI

Convaincus de la nécessité pour les révolutionnaires de présenter des candidats lors de ces élections et bien décidés à en présenter nous-mêmes un certain nombre, nous avons fait la proposition suivante à la LIGUE COMMUNISTE et à l'OCI :

- présenter un seul candidat de l'une des trois organisations par circonscription ;

- appeler à voter pour l'ensemble des candidats révolutionnaires quelle que soit l'organisation à laquelle il appartienne ;

- présenter les candidats des trois organisations sous le sigle commun d'un « Front des Révolutionnaires », en plus du sigle de sa propre organisation.

Nous avons fait ces propositions à la LIGUE COMMUNISTE et à l'OCI parce qu'il s'agit des deux plus importantes organisations qui se réclament comme nous du trotskysme, c'est-à-dire dont nous sommes les plus proches et qui partagent nos principes fondamentaux sur l'attitude des révolutionnaires face à des élections au parlement bourgeois. Avec les autres groupes gauchistes y compris les maoïstes un tel accord ne nous semblerait pas impossible en principe. Mais, si nous ne savons pas encore quelle est leur position exacte vis-à-vis des élections qui viennent et s'ils entendent au non présenter des candidats, la logique des positions développées jusqu'ici par la plupart de ces groupes voudrait qu'ils se désintéressent des élections. Il est vrai que la logique n'est pas toujours leur fort.

Ces propositions correspondent aux intérêts du mouvement révolutionnaire tout entier et par conséquent, à ceux des trois organisations. Ni la LIGUE COMMUNISTE, ni l'O.C,I., ni LUTTE OUVRIÈRE n'envisagent en effet de présenter des candidats dans les 480 circonscriptions qui partagent le pays. Ne serait-il pas ridicule de voir trois candidats trotskystes dans certaines circonscriptions, séparés par des divergences qui sont extrêmement importantes aux yeux des militants mais souvent, par contre, incompréhensibles aux travailleurs, alors que dans la majorité des autres circonscriptions il n'y aurait aucun candidat révolutionnaire ? Ce serait là donner une piètre idée du mouvement révolutionnaire et plus particulièrement du mouvement trotskyste, et confirmer beaucoup de travailleurs dans l'idée que celui-ci n'est guère préoccupé que de ses querelles de chapelles. L'intérêt de tout le mouvement révolutionnaire, et par conséquent de chacune des organisations, est tout à la fois de présenter un candidat dans le plus grand nombre de circonscriptions possible et d'éviter absolument de faire de cette campagne électorale des révolutionnaires une foire d'empoigne entre les différents groupes.

Un sigle commun chapeautant les trois organisations et l'appel à voter les uns pour les autres marquerait la volonté d'éviter qu'il en soit ainsi.

Cela n'empêchera nullement chacune des organisations de mener sa campagne comme elle l'entend, c'est-à-dire avec les modes d'intervention qui lui sont propres et les mots d'ordre et le programme électoral qu'elle juge aujourd'hui devoir être mis en avant. Nous n'éliminerons pas d'un coup de baguette magique, pour le laps de temps d'une campagne électorale, les divergences qui sont les nôtres et qui expliquent l'existence de trois organisations séparées. La campagne électorale n'est que la continuation et un reflet de toute notre activité et sera forcément le miroir de ses limites et de ses problèmes.

Mais les travailleurs, même s'ils sont sensibles à certaines divergences dans le style des uns et des autres ou des mots d'ordre avancés, verront d'abord dans chacun des candidats, qu'il soit de LUTTE OUVRIÈRE, de la LIGUE COMMUNISTE au de l'OCI, le candidat des révolutionnaires. Les travailleurs qui lui appporteront leurs voix sont ceux qui seront critiques vis-à-vis des partis de gauche, et notamment du PCF De ces critiques, les candidats de l'OCI, de la LIGUE et de LO se feront tous les porte-parole, même si c'est avec bien des nuances certes, et de manière bien différente (c'est justement cela qui est en discussion entre nous). Cela seul justifierait amplement la réalisation du front commun que nous avons proposé.

Tactique vis-a-vis du PCF

Demeure le problème de notre attitude vis-à-vis des partis se réclamant de là classe ouvrière, c'est-à-dire essentiellement du PCF.

Il est hors de doute que la présentation d'un grand nombre de candidats révolutionnaires va nous valoir l'accusation d'être des diviseurs des forces ouvrières et des forces de gauche de la part du PCF C'est l'accusation classique qui ressort à chaque fois que les révolutionnaires apparaissent sur le même terrain que lui. Elle n'a pas manqué chaque fois que des révolutionnaires ont présenté des candidats contre ceux du PCF à une élection quelconque.

L'accusation d'être des diviseurs nous pend au nez d'autant plus que pour la première fois depuis de nombreuses années les militants et sympathisants du PCF vont avoir l'impression, après l'accord entre le PS et le PCF sur un programme commun de gouvernement, qu'une victoire de la gauche n'est pas impossible et attendront en conséquence beaucoup de ces élections. Les révolutionnaires sont déjà considérés avec hostilité par les militants du PCF et souvent avec méfiance par les travailleurs influencée par eux. Le hasard, qui fait mal les choses, veut que des candidatures révolutionnaires apparaissent en grand nombre pour la première fois depuis vingt-cinq ans, au moment même où l'accord attendu depuis des années donne l'impression (qui a toutes les chances d'être fausse mais peu importe) que l'unité de la gauche va enfin changer quelque chose. Tout cela permettra d'autant plus facilement au PCF de présenter les candidats révolutionnaires comme des gens chargés de piper quelques voix à gauche pour empêcher les candidats du PCF ou même du PS de passer.

Et même si dans les rangs du PCF ou de ses sympathisants se faisait jour une certaine gêne à la suite de cet accord avec le PS, ce parti dirigé par des hommes qui ont des années durant tourné le dos au PCF, refusé son alliance, mené la politique de la droite au gouvernement ou en dehors, ce serait une raison supplémentaire pour Marchais et ses amis d'attaquer les révolutionnaires, Car si une partie des travailleurs ou de ses militants jugeait excessives les concessions faites à Mitterand ou les regrettait, ceux-ci pourraient d'autant plus être sensibles aux critiques des révolutionnaires. Et l'on verrait alors le PCF concentrer son feu et ses attaques contre les «gauchistes» afin d'approfondir le fossé qui existe entre ceux-ci et ses troupes.

Nous n'avons aucun moyen d'empêcher les attaques calomnieuses de la Direction du PCF Et ce n'est certes pas elles qui doivent empêcher les révolutionnaires d'entreprendre une action quelconque qu'ils estiment juste. Mais nous avons pour devoir de combler le fossé existant entre nous et les travailleurs influencés par le PCF, c'est-àdire sinon la majorité de la classe ouvrière, du moins la majorité écrasante de son avant-garde. C'est même l'une de nos tâches essentielles de cette période. Et si le fait de présenter des candidats révolutionnaires devait aller à son encontre, cela pourrait la remettre en question.

Mais ce n'est pas forcément le cas. Ce peut même être le contraire et les élections peuvent être une occasion de travailler à combler ce fossé, c'est-à-dire à faire la preuve devant la classe ouvrière de ce que sont les révolutionnaires et de ce qu'ils veulent.

Pour cela, durant toute cette campagne, notre première tâche sera de nous adresser aux militants et à l'électorat du PCF pour expliquer qu'en nous présentant notre but n'est pas de prendre des voix au PCF mais de défendre les intérêts généraux de la classe ouvrière.

Nous le ferons certes, en montrant que le programme du PCF, et a fortiori celui de l'Union Populaire, ne tient pas compte de ces intérêts, non seulement à long terme mais même les plus immédiats, que non seulement il ne se préoccupe pas de socialisme mais que même sur les questions d'augmentation des salaires ou de la diminution du temps de travail, pour ne prendre que deux d'entre elles, il ne donne nullement satisfaction aux travailleurs et qu'en conséquence, ils n'ont guère à espérer d'un gouvernement de gauche. Et c'est bien la première raison qui explique et justifie la présentation de candidatures révolutionnaires concurrentes, qui seront les seules à défendre non seulement le programme socialiste mais même le simple programme correspondant aux besoins et aux aspirations actuelles de la majorité de la classe ouvrière.

Mais nous devons dire que nous serions prêts à nous désister pour des candidats communistes ou socialistes qui défendraient un programme qui répondrait aux principales revendications actuelles des travailleurs. Et nous sommes prêts à le faire. Même si nous sommes bien persuadés que, même dans ce cas, ces gens-là n'auraient pas la volonté réelle de l'appliquer une fois parvenus au pouvoir et même si, bien entendu, nous continuions à dénoncer leur politique et à mettre en garde les travailleurs. Mais nous nous désisterions ne serait-ce que pour aider à faire la preuve devant la classe ouvrière de ce qu'ils sont, du fossé qui sépare leurs dires de leurs actions.

Nous devons dire que si le PCF, ou l'Union de la Gauche, acceptait de soumettre son programme aux travailleurs eux-mêmes, en créant par exemple, partout des comités chargés de discuter de ce programme, de le définir, d'y introduire les principales revendications des travailleurs, nous accepterions de nous soumettre au verdict des travailleurs, de retirer nos candidats, de voter et faire voter pour les candidats et le programme choisis par les travailleurs eux-mêmes, même si ces candidats ne sont pas des révolutionnaires, même si nous avons avec eux des divergences fondamentales sur la voie vers le socialisme.

De tels comités d'ailleurs, le PCF comme le PS se sont bien gardés d'en créer jusqu'ici. Maintenant que le programme commun de gouvernement entre les deux partis est dûment arrêté et signé, peut-être, à côté des réunions électorales et des inévitables pétitions, allons-nous voir surgir des comités d'Union Populaire, Bien entendu, si ces comités étaient réellement l'émanation des travailleurs, s'ils permettaient à un degré ou à un autre de traduire leur volonté ou même si toutes les tendances du mouvement ouvrier pouvaient s'y exprimer et si un réel débat sur le programme comme sur les objectifs d'un éventuel gouvernement pouvait s'y instaurer, les révolutionnaires devraient y entrer. Il est plus probable, comme le passé et la nature des deux partis nous incitent à le penser, que si de tels comités d'Union Populaire se créent, il s'agira simplement de comités regroupant les représentants locaux des deux partis sans possibilité aucune pour les travailleurs de s'y faire entendre et dans lesquels, bien sûr, les révolutionnaires n'auraient rien à faire et, sans doute, ne pourraient même pas entrer.

Mais ce sera l'une des tâches de cette campagne que de montrer que le refus de se soumettre au contrôle des travailleurs juge cette Union Populaire et son orientation (car on ne craint pas le contrôle des travailleurs quand on entend oeuvrer dans leur intérêt) et qu'il explique et justifie aussi la présentation de candidatures révolutionnaires concurrentes.

En bref, la première tâche de cette campagne électorale demeure de faire la preuve aux yeux des travailleurs, et particulièrement des travailleurs influencés par le PCF, que les révolutionnaires font passer avant leurs intérêts propres ou l'intérêt de leur organisation, les intérêts généraux de la classe ouvrière.

Le contexte de ces élections, c'est-à-dire la conclusion d'un programme commun de gouvernement entre le PCF et le PS, complique peut-être la tâche des révolutionnaires. La faiblesse de ce programme, son incapacité à répondre aux revendications les plus immédiates de la classe ouvrière nous permettent pourtant de démontrer que seuls les socialistes révolutionnaires peuvent tout en défendant le programme socialiste, et parce qu'ils défendent le programme socialiste, défendre les intérêts de la classe ouvrière et ainsi faire le pont entre ceux-ci et la perspective socialiste.

De même l'apparition de nombreux candidats révolutionnaires a toutes les chances de concentrer contre eux le feu du PCF Mais c'est aussi un moyen de toucher les travailleurs du PCF. Les révolutionnaires ne sont plus en effet réduits au choix, qui fut le leur depuis des dizaines d'années, soit de faire voter pour le PCF afin d'affirmer leur solidarité avec la masse des travailleurs mais sans que ceux-ci en soient le moins du monde influencés, ni y voient une preuve de quoi que ce soit, dans la mesure où les révolutionnaires ne pesaient pas le moindre poids dans la balance des forces en présence, soit de s'abstenir pour ne pas cautionner la politique et les trahisons du PCF en prouvant simplement par là qu'ils étaient complètement hors du coup.

La présentation d'un nombre important de candidats peut permettre de s'adresser enfin aux travailleurs avec une chance réelle d'être entendu sinon écouté, parce que les révolutionnaires représenteront une certaine force même si elle est encore très petite. A condition, bien entendu, de tenir à ces travailleurs le langage qui convient, ni opportuniste, ni gauchiste.

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