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Dans le monde
Yémen : sous les bombes de Trump
Le 15 mars, les États-Unis ont bombardé Sanaa, la capitale du Yémen, faisant au moins 53 morts et une centaine de blessés. Les bombardements ont repris les 17 et 18 mars, visant cette fois la région d’Hodeïda, dans l’ouest du pays.
Trump a justifié l’utilisation d’une « force létale écrasante » par la nécessité de contraindre les Houthis à renoncer à leurs attaques en mer Rouge. « Si vous ne le faites pas, l’enfer s’abattra sur vous comme vous ne l’avez jamais vu auparavant », avait-il menacé.
Ceux que Trump appelle des terroristes, les Houthis, ont pris le contrôle d’une grande partie du pays en menant la lutte contre un régime dictatorial haï par la population, et en affichant leur opposition aux États-Unis et à Israël, et après avoir subi sept années d’une guerre déclenchée contre eux par l’Arabie saoudite. Après le 7 octobre, en riposte à la guerre menée par Israël contre les Palestiniens à Gaza, ils ont déclenché des attaques en mer Rouge contre des navires de commerce israéliens, américains et britanniques. Leurs tirs de drones et de missiles, arrêtés le temps du cessez-le-feu, ont recommencé le 11 mars avec la suspension de l’aide humanitaire à Gaza.
Cette situation instable perturbe le trafic maritime mondial, dont 12 % transite en effet par la mer Rouge et le détroit de Bab el-Mandeb. Nombre de navires préfèrent désormais emprunter une autre route. Mais la décision américaine de bombarder le Yémen est parallèle à la reprise de la guerre à Gaza par Netanyahou, et vient la soutenir. C’est aussi un avertissement, à coups de bombes, adressé certes aux Houthis, mais aussi à l’Iran accusé de soutenir ces derniers.
Ces menaces s’adressent plus largement à tous les peuples qui voudraient contester la domination impérialiste de quelque manière que ce fût. C’est ce que les dirigeants impérialistes, Trump comme les autres, appellent défendre la paix et la liberté des peuples.