Vente de Biogaran : pour soigner Servier24/04/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/04/P6-3_biogaran_CORRIGE_ok_lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C34%2C598%2C370_crop_detail.jpg

Leur société

Vente de Biogaran : pour soigner Servier

Le laboratoire pharmaceutique Servier parle de vendre sa filiale Biogaran, un laboratoire spécialisé dans la fabrication de médicaments génériques. C’est aussi un chantage à l’État pour qu’il ouvre sa bourse.

Illustration - pour soigner Servier

Servier pleure sur la faiblesse du prix des médicaments génériques et donc sur le manque de rentabilité de la production par sa filiale Biogaran, d’où l’annonce de sa vente. Avec le secret des affaires, il faudrait le croire sur parole... Sauf que l’histoire de ce groupe a montré qu’il était producteur de profits bien plus que de médicaments. C’est lui qui a vendu sciemment pendant dix ans le Mediator, responsable de la mort de 2 000 personnes. Alors, les comptes de l’ensemble du groupe devraient être publiés en détail afin de juger de la situation !

Dans ses sanglots, Servier agite le spectre du rachat par des laboratoires indiens de médicaments génériques, dont rien n’assure qu’ils maintiendraient la production sur le territoire français. Mais qui d’autre qu’un patron bien français s’apprête à vendre à un autre patron ? Pleurer sur les délocalisations et vendre en même temps des entreprises qu’on juge non rentables, c’est la splendide hypocrisie de ce groupe. Et c’est aussi un chantage habile face à un État qui présente la souveraineté pharmaceutique comme un rempart aux pénuries de médicaments. L’occasion est peut-être bonne d’obtenir une nouvelle augmentation des prix de vente des médicaments génériques. Belle démonstration que la politique protectionniste de l’État ne sert pas les besoins de la population mais ceux de patrons voulant pomper l’argent public.

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